Dès les XIVème et XVème siècle, noblesse féodale et classe marchande, tendent à se rapprocher. Les transformations sociales et économiques affaiblissent cette noblesse puisqu'elle était liée directement au déclin de l'économie rurale de type féodale. Beaucoup décident alors d'investir des capitaux dans le commerce, voire même de commercer eux-mêmes. Apparaissent nettement diverses catégories de marchands, notamment celle des grands marchands, parfois qualifiés d'hommes d'affaires, lesquels se voient attribuer, à côté de leur activité commerciale souvent intense, des privilèges politiques par des charges administratives. Cette page, extraite du livre d'affaires d'un marchand berrichon, nous donne l'exemple d'un de ces grands marchands au XVème siècle.
[...] Il ne fait pas du commerce à longue distance son activité principale, contrairement aux grands hommes d'affaires de son temps, qui n'hésitent pas à échanger avec l'Europe scandinave, le Moyen Orient, ou encore l'Extrême Orient. Lui reste surtout dans le cadre du royaume pour acheter sa marchandise. Dauron tend néanmoins vers l'homme d'affaires. Cela se remarque à travers sa bonne organisation, qui lui permet de se construire un réseau d'employés et d'associé qui le dispensent de certains déplacements. B. ses compaignons : Associé et serviteurs. [...]
[...] Il vend et achète principalement des draps de laine et de soye 51). Très brièvement, la soie, produite par la chenille du bombyx du mûrier, est tissée pour obtenir de fines étoffes principalement destinées à l'habillement. Ensuite, la confection d'un drap de laine exigeait une série d'opérations confiées à plusieurs artisans. La laine était battue, graissée, cardée. Les fils de chaîne et de trame étaient fabriqués, puis on procédait au tissage. Enfin, on foulait le drap, on le tondait, et on le teignait. [...]
[...] Ce fut là encore une grosse perte pour Dauron qui ne pu rien retrouver. Le transport des marchandises est donc risqué, et il faut considérer la sécurité comme un impératif. L'Eglise pourtant s'efforce de protéger ces voyageurs et appelle les peigneurs à limiter leurs violences (paix et trêve de Dieu). Drouet Broissart était, tout comme Michau Dauron, au service du roi Louis XI. Peu de temps après cette mésaventure, il est fait prisonnier (on ne sait pourquoi) par ce dernier vers juillet 1465, lorsqu'ils faisaient route vers Beaugency (ville située dans le département actuel du Loiret, région Centre). [...]
[...] Il contracte des dettes auprès de Dauron à d'un montant de 2553 livres et 10 sous tournoie. En plus d'un associé, Dauron s'entoure d'hommes de confiance, et à en cela plusieurs serviteurs sous ses ordres tels Pierre d'Orneau (l.14), Jehan Bertran Jehan Bertran mon serviteur : qui est un chevaucheur de l'écurie du roi), Bertran Moreau (l.37) ou encore Huguet de Bethz (l.46) qu'il envoyait faire des transactions pour lui, et des voituriers comme ici Bazin voicturier (l.37) chargé de transporter les produits. II- Affaires et procédés commerciaux. [...]
[...] On en vient à se demander : Quelle image cet extrait nous donne du marchand de la deuxième moitié du XVe siècle, tant d'un point de vue commercial que social ? Notre réponse s'articulera autour de trois parties : Michau Dauron, chef d'entreprise. Ses affaires et procédés commerciaux. Et enfin sa position en tant que serviteur du roi Louis XI. Plan : Michau Dauron : Chef d'entreprise. Nous reprenons ici l'idée de l'historien français Bernard Chevalier, avancée dans un article publié en 1996 par la Société d'archéologie et d'histoire du Berry. A. Marchand de drap et homme d'affaires. [...]
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