A la chute de l'Empire romain d'Occident en 476, les Barbares dominent l'Europe. Différents royaumes se forment, et notamment celui de Clovis qui de 481 à 511 fait la guerre. Il rassemble la plupart des royaumes barbares et se retrouve à la tête d'un royaume de 650 000 km2. Il devient ainsi le premier roi mérovingien du royaume franc. Bien qu'il soit soutenu par l'Eglise, c'est bien la victoire de la tradition germanique qui caractérise le pouvoir du roi. Un enracinement de cette tradition s'opère tout au long de la dynastie mérovingienne avec un caractère patrimonial de la royauté. La transmissibilité du pouvoir aux jeunes fils devient un sujet de « discordes meurtrières ». Ces guerres fratricides ruinent le pouvoir exercé par le roi au profit de sa suite, et notamment le maire du Palais. Situation paradoxale puisque le roi se méfie plus de sa famille que de son « Comitatus ». Une erreur de jugement fatale pour les rois de la dynastie mérovingienne puisqu'en 751, Pépin le Bref décide d'évincer le dernier roi mérovingien Childéric III, pour devenir le premier roi carolingien. Dès lors, la légitimité de ce roi se pose. En effet, celui-ci n'est pas de « sang royal », il n'est que le maire du palais. Or, cette fonction est devenue elle-aussi héréditaire. D'ailleurs, ce maire, a gagné en importance au fil du temps, à tel point, qu'il semble avoir supplanté le roi.
La question est donc de savoir pourquoi l'arrivée de Pépin le Bref au pouvoir n'était en fait que « l'officialisation » de sa domination politique déjà existante et acquise sur le roi ?
Cette question s'explique par le fait que la dynastie mérovingienne depuis la mort de Clovis était en déliquescence (I), et que pour restaurer une certaine légitimité et autorité au pouvoir patriarcal du roi, il fallait du renouveau, d'où un « sacré » coup d'Etat (II).
[...] La prise du pouvoir par Pépin le Bref était-elle légitime ? A la chute de l'Empire romain d'Occident en 476, les Barbares dominent l'Europe. Différents royaumes se forment, et notamment celui de Clovis qui de 481 à 511 fait la guerre. Il rassemble la plupart des royaumes barbares et se retrouve à la tête d'un royaume de km2. Il devient ainsi le premier roi mérovingien du royaume franc. Bien qu'il soit soutenu par l'Eglise, c'est bien la victoire de la tradition germanique qui caractérise le pouvoir du roi. [...]
[...] Ce sont les officiers du Palais qui administrent le royaume. A l'origine, il s'agissait des domestiques du roi. Celui-ci finit par les connaître personnellement et leur confient donc des tâches politiques. Par exemple, le Chambrier qui est le gardien du trésor royal et qui tient les comptes (encaisse les recettes et paye les dépenses), devient par la suite le ministre des finances. Ces fonctions confiées aux domestiques montrent que le roi n'arrive pas à gouverner seul. Son pouvoir est divisé et confié à d'autres. [...]
[...] Mais ce qui est intéressant de constater, c'est que le maire concentre le pouvoir, alors que le roi le divise. Le maire finit donc par contrôler les rois en fonction de son intérêt : il achète les fidélités des grands royaumes, il gère les terres du roi et les distribuent à ses alliés. Il est donc légitime d'éliminer le roi fainéant C'était une intervention nécessaire car on ne peut par mettre à la tête du royaume, un roi qui n'aurait pas de légitimité. Il en allait de la préservation du pouvoir royal franc. [...]
[...] Or, son royaume est immense et ses sujets sont nombreux, il a donc besoin de son Comitatus Cette suite du roi prend, dès lors, une importance de plus en plus grande au fil du temps, et cela grâce aux guerres fratricides que se livrent chacun des membres de la famille pour la succession au trône. Le partage égal entre les fils est une transmissibilité meurtrière qui ruine le royaume et affaiblit le pouvoir royal. Le roi a besoin de sa suite pour mener à bien son combat. Il n'a plus le temps d'aller chercher le leudesamium parmi son peuple, il doit donc faire appel à ses fidèles. Ceux-ci obéissant sans scrupules aux ordres du roi, ils obtiennent vite la confiance de celui-ci. [...]
[...] En fait, la prise du pouvoir par Pépin n'est simplement que l'officialisation de sa suprématie sur le roi, ce qui est de l'avis de l'Eglise qui veut un renouveau du système monarchique. La légitimité par l'Eglise L'Eglise, déçue par la dynastie mérovingienne, cherche un renouveau du système monarchique franc. Le coup d'Etat de Pépin apparaît comme un échange de bons procédés entre lui et le Pape. L'Eglise cherche toujours à restaurer la conception romaine du pouvoir. Elle espère donc trouver un nouveau Constantin chez Pépin, étant donné qu'elle avait perdue tout espoir dans la politique de la dynastie mérovingienne. [...]
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