La violence est par essence la qualité de ce qui agit avec force. En un sens large, toute forme de contrôle social est une violence faite à des individus contraints de renoncer à la satisfaction de certaines attentes. Il s'agit là d'une violence structurelle qui produit une différence négative entre les possibilités d'accomplissement des individus et leurs réalisations effectives. Ainsi, cette violence peut être symbolique (douce, masquée, invisible) ou physique (...)
[...] Ces opérations de guerre sont menées par des troupes de combattants [milites]. Ils évitent en général les vraies batailles et se rencontrent lors de guet-apens, d'escarmouches. Les sièges sont l'occasion de se livrer au pillage des paysans de la contrée, particulièrement de ceux de l'adversaire, et ce, à titre de représailles contre lui. Ainsi, il est possible de distinguer deux types de violences seigneuriales: un type de guerre revendicatrice de biens et portant atteinte à des biens de l'autre avec l'aide d'hommes rétribués en terres et biens, et un autre type qui s'apparente à la haine mortelle qui venge le sang à l'aide de parents liés par le sang [le lignage] en faisant couler celui de l'autre : c'est la vendetta. [...]
[...] II) Les tempéraments aux violences seigneuriales. Il est possible de distinguer plusieurs sources de tempéraments à cette violence, qui devient plus policée ou en tout cas maîtrisée. D'une part, il faut prendre en compte le rôle important de l'idéologie et d'autre part, celui du Roi et de l'Eglise Idéologie et codes chevaleresques. Se met en place, à l'époque médiévale toute une idéologie qui encadre les violences seigneuriales. C'est le code de la chevalerie : elle mêle à l'instinct belliqueux l'idéal monastique qui moralise la chevalerie dans son ressort essentiel : la guerre. [...]
[...] Il serait intéressant d'étudier tout d'abord la structure est l'expression des violences seigneuriales puis ses tempéraments (II). Structure et expression des violences seigneuriales Si l'ont fait une définition extensive de la violence seigneuriale, il est possible de présenter le pouvoir de domination, de coercition du Seigneur sur ses sujets comme une émanation de cette violence Cependant, les violences seigneuriales trouvent leur pleine expression dans les guerres privées qui se produisent entre Seigneurs Le ban : expression de la violence seigneuriale La seigneurie banale n'est plus fondée sur la terre mais sur le ban : le pouvoir de coercition, ainsi elle implique un rapport de domination à caractère politique. [...]
[...] Les habitudes de vengeance privées, si profondément ancrées dans les mentalités vont choquer, comme le prouvent les actions de Charlemagne qui ne pouvant songer à les interdire purement et simplement va tenter une réglementation de plus en plus stricte en encourageant un recours aux tribunaux, pour limiter les abus, et faire une meilleure connaissance du droit. De plus, malgré l'idéal chevaleresque, la violence est véritablement instrumentalisée pour servir les intérêts du Seigneur. Si le chevalier est au service du droit, il est surtout au service du sien, et s'il protège les paysans, les faibles, ce sont les siens propres. [...]
[...] Du fait de l'importance de la terre, le nouvel ordre mis en place est un ordre féodal. Il s'agit d'un système social dans lequel un groupe a une vocation guerrière (les seigneurs) qui domine une masse de paysans, et ce, contre la location d'une terre et une protection. cette domination s'exerce dans la confusion de la propriété et du pouvoir politique. Les seigneurs sont en effet des propriétaires terriens mais aussi des chefs militaires, détenteurs de prérogatives de puissance publique. [...]
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