Toutes les civilisations ayant existé ou existant encore se sont intéressées à la mort et ont réagi de façons différentes face à elle. En France, nos coutumes funéraires actuelles découlent de celles de nos ancêtres et peuvent être rapprochées, à bien des niveaux, de celles des hommes du Moyen Âge. A l'époque, si les pratiques funéraires étaient relativement semblables en campagne et dans les villes, il est particulièrement intéressant de les étudier dans le milieu urbain où l'esprit communautaire et l'activité intellectuelle singulièrement importants leur procuraient peut-être une plus grande complexité et une plus grande ostentation. Cependant, les informations dont nous disposons sur le rapport entre la ville et la mort sont plutôt ténues et difficiles à trouver, nous traiterons donc ici de ce sujet d'une manière relativement générale, tout d'abord en décrivant les étapes et les éléments du cérémonial de la mort entre le XIIe et le XIVe siècle environ, puis en établissant un panorama du cimetière médiéval et des autres lieux d'inhumation.
[...] L'autre élément caractéristique des nécropoles du Moyen Âge est le calvaire. Il n'en existe aucune trace pour le haut Moyen Âge, mais il est souvent évoqué dans des textes datant du bas Moyen Âge. Le calvaire est la croix collective du cimetière, et elle suffit encore pour toutes les tombes à la fin du Moyen Âge, ce qui empêche la multiplication des croix individuelles à cette époque. L'inhumation à proximité du calvaire semble être bénéfique d'après les testaments de l'époque. [...]
[...] D'après les sources archéologiques, l'absence de traces favorise l'hypothèse de clôtures en matériaux périssables (palissade, clayonnage ou simple fossé L'aire géographique du cimetière pouvait également être délimitée par des croix de bornage et indiquer un lieu appartenant à l'Eglise et non aux laïcs. L'ensemble du cimetière était structuré par des allées pour le cheminement des fidèles et le bon déroulement des cérémonies funéraires. Les sépultures et leur organisation Au Moyen Âge, on peut trouver cinq principaux types de tombes. Tout d'abord on observe les tombes à entourages de pierres ou de galets, qu'on retrouve entre le IXe et le XIVe siècle principalement. [...]
[...] Cependant aux alentours des XIIe-XIIIe siècles pour Philippe Ariès, dès la fin du IXe siècle selon l'iconographie, le besoin de dissimuler le visage des disparus se manifeste, témoignant - toujours selon Ariès - d'un changement dans les mentalités. Les vivants ne veulent plus, en quelque sorte, regarder la mort en face. Quoiqu'il en soit, le linceul a toujours revêtu une importance extrême dans le cérémonial de la sépulture. Son caractère sacré se matérialise dans les signes de croix qu'il porte, brodées ou cousues. En général elles sont localisées soit sur la tête, soit, plus souvent au Bas Moyen Âge, sur la poitrine. [...]
[...] Se pose alors la question du cercueil. En effet, la notion de cercueil telle qu'on la connaît, provient du Bas Moyen Âge. Ce type de meuble apparaît au XIVe siècle et se propage massivement au siècle suivant. Toutefois, au Moyen Âge, on observe une diversité de termes en lien avec une diversité d'objets. Le cercueil a des formes et des noms multiples, qui se cristallisent néanmoins autour de traits principaux : une construction solide et cohérente, destinée à enfermer le corps, utilisée en même temps comme moyen de transport et ultime demeure du défunt. [...]
[...] La première étape est la toilette funéraire. Il s'agit de purifier le corps, cette dépouille charnelle que l'on se représente, sortant de la fosse ou du tombeau, toujours intacte et même rajeunie au jour du Jugement Dernier. Jean Beleth, dans sa Summa de ecclesiasticis officiis, rédigée à la fin du XIIe siècle, écrit : Les corps de tous doivent être lavés, pour signifier que si l'âme a été purifiée de sa faute par confession, au jour du jugement, à savoir l'âme et le corps auront l'éternelle glorification Une exception sera faite toutefois lorsque l'agonisant a reçu l'extrême- onction, s'il meurt, on ne lavera pas son corps à cause de l'onction récente La toilette du mort est mentionnée au XIe siècle dans les Coutumes de Cluny : après l'aspersion d'eau bénite et l'encensement du cadavre immédiatement après le décès, on lave le corps à l'eau chaude, à laquelle peuvent être ajoutées des herbes odoriférantes, au son des psaumes. [...]
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