La figure de Villard de Honnecourt est mystérieuse. Il ne figure dans aucun contrat, aucun registre de guilde, inscription, réception de paiement ou imposition, dans aucun des documents qui nous apprennent généralement le nom des artisans médiévaux. C'est n'est qu'à travers son manuscrit que nous pouvons trouver quelques indices permettant de le situer. En effet, comme son nom l'indique, Villard est originaire du village de Honnecourt-sur-Escaut situé près de Cambrai. Nous ne connaissons pas sa date de naissance, ni le lieu et la date de sa mort. On pense qu'il commence très jeune un apprentissage en allant de ville en ville et de chantier en chantier. Cependant, au XIIIè siècle, la Picardie de trouve dans une situation privilégiée, au cœur de l'Europe, à un carrefour d'échanges économiques importants, et se trouve au centre des foyers intellectuels. Villard a donc très bien pu résider et étudier dans la région ; mais il a probablement aussi travaillé à l'abbaye cistercienne de Vaucelles.
Suite à son apprentissage, on suppose qu'il devient magister latomus, c'est-à-dire maître d'œuvre, profession qui englobe également le métier d'architecte. Cette fonction permettait aux hommes de beaucoup voyager, et nous connaissons quelques lieux de passage de Villard grâce à son Carnet, et à ses représentions des cathédrales de Laon, Reims, aux plans des églises de Cambrai, de Vaucelles et de Meaux. Nous savons aussi qu'il s'est rendu en Suisse à Lausanne et à Pilis en Hongrie. Ainsi, sans être capable d'établir une chronologie claire et juste, nous pouvons imaginer le parcours probable ou éventuel de Villard de Honnecourt, sans qu'il soit possible de préciser s'il s'agissait de participation à des chantiers ou de déplacement pour étudier des édifices réputés, voir ce qu'on appellerait aujourd'hui du tourisme culturel. Cependant, on peut supposer qu'il a visité, sur le chemin de la Hongrie, quelques monastères cisterciens et quelques églises telles que Clairvaux, Cîteaux ou Morimond, ce qui expliquerait son intérêt pour le plan type d'église cistercienne.
On sait également qu'il a collaboré avec un certain Pierre, de Corbie, une ville de Picardie à cinquante kilomètres de Honnecourt.
[...] Villard a donc très bien pu résider et étudier dans la région ; mais il a probablement aussi travaillé à l'abbaye cistercienne de Vaucelles. Suite à son apprentissage, on suppose qu'il devient magister latomus, c'est-à-dire maître d'œuvre, profession qui englobe également le métier d'architecte. Cette fonction permettait aux hommes de beaucoup voyager, et nous connaissons quelques lieux de passage de Villard grâce à son Carnet, et à ses représentions des cathédrales de Laon, Reims, aux plans des églises de Cambrai, de Vaucelles et de Meaux. [...]
[...] La tour de la cathédrale de Laon Dans son carnet, Villard de Honnecourt a dessiné le plan et l'élévation de la cathédrale de Laon. (cf. annexe : la cathédrale de Laon) Sur le folio 9 se trouve le plan de la tour au niveau de deuxième étage, au dessus des clochetons et de la main énigmatique. Sur ce folio se trouvent également le dessin d'une tête à l'envers et un tabernacle. Il y a aussi un texte qui décrit la tour : Je suis allé dans de nombreux pays, comme vous pouvez le constater dans ce livre ; en aucun lieu je ne vis une tour telle que Laon. [...]
[...] Au dernier étage de la tour, le plan carré de la base devient octogonal. Ce passage à l'octogonal est marqué par des tourelles d'angles entre lesquelles se trouve, sur toute la largeur et la hauteur, une baie en arc brisée. Au-dessus de ces tourelles d'angles, des bœufs surgissent de l'entrecolonnement des tourelles octogonales. Ces rondes-bosses en pierre ont été érigées pour rendre hommage aux animaux ayant permis d'acheminer les pierres nécessaires à la construction de la cathédrale. Elles peuvent aussi faire référence au miracle du bœuf survenu lors de la reconstruction de l'édifice. [...]
[...] Le dessin de Villard de Honnecourt est destiné à faire apparaître les reliefs, les parties de la tour qui dans un dessin géométral seraient invisibles. On remarque qu'il a dessiné cette tour comme si elle était isolée, sans la balustrade centrale. Il semble l'avoir dessiné depuis un étage se trouvant au même niveau que l'étage inférieur de la tour. Peut- être d'une maison en face de la cathédrale. L'aspect des bœufs et leur positionnement, ainsi que la présence de la flèche, nous font penser que Villard a voulu représenter la tour sud de la cathédrale de Laon. [...]
[...] Car en ce livre, on peut trouver quantité de renseignements (au sujet) de la grande technique de maçonnerie et des ouvrages de charpente. Et (vous) trouverez (ici) la technique du dessin, le trait comme la science de géométrie le commande et l'enseigne. On trouve dans le carnet de Villard de Honnecourt différentes catégories de croquis que l'on peut nommer ainsi : - des planches naturalistes. - des scènes religieuses, civiles et militaires. - des études géométriques. - des croquis d'architecture. [...]
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