Au Moyen Âge, l'Eglise fut le principal élément d'unité de l'occident chrétien. Elle organisa la vie des sociétés et des hommes qui partageaient la même croyance. Avec l'essor de l'Occident et de la religion dans le même temps, les aspirations religieuses se développent et fleurissent de nouveaux courants et ordres religieux. Au début du Xe siècle, naît notamment en l'Église catholique la volonté de réformer l'ordre monastique.
La connaissance de cette vie religieuse se heurte à deux obstacles : la fragilité, réduite à un mince résidu historique des récits hagiographiques (récits qui traitent de la vie et du culte des saints), et le caractère souvent éphémère des constructions érémitiques. Une autre difficulté tient au caractère de la démarche érémitique, qui est une démarche spirituelle dont l'intériorité échappe à l'historien. C'est pourquoi nous ne connaissons que les ermites qui ont pleinement accompli les trois phases de la démarche érémitique (J. Heuclin): rupture et rejet de l'avoir et de l'être, craintes et doutes, plénitude de la liberté et retour vers le monde, et ont fondé une communauté.
Le premier ermite fut saint Antoine (vers 250/350) qui s'établît dans le désert de Haute-Egypte. Les ermites chastes, pauvres et humbles qui peuplaient les déserts (erm) steppiques ou forestiers étaient des personnages bien connus des paysans, qui les nourrissaient souvent, allaient leur demander des conseils, des bénédictions, voire des interventions miraculeuses (ce que leur curé voyait d'un assez mauvais œil).
[...] Il était directement en accord avec le mouvement du soleil. Le moine se levait avant le point du jour, récitait l'office des matines (ou vigiles, vers minuit) et laudes louanges (vers 6 heures), puis vaquait aux divers travaux jusqu'à la quatrième heure (vers 10 heures) et à la lecture jusqu'à midi (de Pâques à octobre) ou bien, l'hiver, récitait les psaumes (chant liturgique de la religion d'Israël et passé dans le culte chrétien), lisait la Bible ou des textes pieux jusqu'à laudes (tierce : partie de l'office monastique qui se dit à la troisième heure, soit à 9 heures du matin) et travaillait jusqu'à none (partie de l'office monastique qui se récite à 15 heures), ou, en Carême, jusqu'à la dixième heure (vers 16 heures). [...]
[...] Rappelons que les templiers ont connu une crise profonde, comme les autres ordres, au XIIIe siècle, accentuée par la perte de la Terre sainte et leur difficile reconversion en banquiers (aux papes et aux princes) suscita envie et haines. Au XIVe siècle, la puissance et la richesse des templiers inquiétèrent certains rois ; Philippe le Bel fit arrêter en masse (138) le même jour les templiers (1307), ils furent mis à la torture et avouèrent tous, une soixantaine furent brûlés vifs (en 1314, dont leur grand maître Jacques de Molay), leurs biens vendus ; le pape clément V supprima l'ordre en 1312. [...]
[...] Même si les vœux de chasteté et d'obéissance étaient exigés et respectés, l'annulation pratique du vœu de pauvreté devait avoir par la suite d'importantes conséquences.Cependant, parallèlement à cette vie cénobitique moins rude, de nombreux monastères, sous l'influence de saint Benoît d'Aniane et de Louis le Pieux se remirent à observer les principes stricts du mont Cassin ; bien mieux, la règle fut étendue à tous les moutiers (monastères, surtout dans les noms de ville) d'Occident qui n'étaient pas maisons canoniales (maisons de chanoines). La réforme fut en principe appliquée, mais toléra quelques aménagements. Des abbayes qui avaient crû démesurément à la fin du VIIIe siècle essayèrent, sans y réussir totalement, de séparer à nouveau vie religieuse et travail manuel de vie culturelle et relations extérieures. Telles ont été les préoccupations de la célèbre abbaye de Saint-Gall (en suisse, abbaye bénédictine fondée au VIIIe siècle, qui prit un grand essor littéraire et artistique du Xème au XIIe siècle). b. [...]
[...] L'exemple fut suivi en Bavière et en France, particulièrement par Étienne de Thiers, fondateur de Gandmont dans le Limousin (1074) autour duquel se développa un ordre. Plus décidé encore à rompre totalement avec le monde, tout en assurant la stabilité monastique à ses disciples, saint Bruno de Cologne alla s'établir en 1084 au cœur des Alpes pour jeter dans un désert les fondements de la Grande Chartreuse ; aidés par des frères convers (laïcs), les moines vivaient en ermitages dont ils ne sortaient que pour participer aux offices et assister au chapitre réuni par le prieur qu'ils élisaient, voués au silence, à l'abstinence et à la contemplation. [...]
[...] C'est pourquoi nous ne connaissons que les ermites qui ont pleinement accompli les trois phases de la démarche érémitique (J. Heuclin): rupture et rejet de l'avoir et de l'être, craintes et doutes, plénitude de la liberté et retour vers le monde, et ont fondé une communauté.Le premier ermite fut saint Antoine (vers 250/350) qui s'établît dans le désert de Haute- EgypteLes ermites chastes, pauvres et humbles qui peuplaient les déserts (erm) steppiques ou forestiers étaient des personnages bien connus des paysans, qui les nourrissaient souvent, allaient leur demander des conseils, des bénédictions, voire des interventions miraculeuses (ce que leur curé voyait d'un assez mauvais œil). [...]
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