Ce document est un résumé du livre de Martin Aurell sur la place des troubadours en fonction de la politique. Dans un premier temps, il définit ce qu'est un troubadour. Puis il étudie leur place sous la régence de Sanche, le gouvernement de Raimon Bérenger V et pour finir sous le règne de Charles d'Anjou.
[...] Composer des chansons hostiles aux ennemis et saper leur légitimité à l'image des faidits, ces transfuges que l'expansion française dans le Midi a condamnés à l'exil. L'intérêt politique de cette poésie est donc manifeste même si le public semble l'ignorer. Toutefois elle garde une plus grande audience que la chanson amoureuse surtout au 13è siècle. Le troubadour a longtemps été victime du cliché de l'homme languissant devant une dame idéale lui suggérant des poèmes enflammés. Pourtant ils ont pris part aux luttes politiques de leur temps. [...]
[...] Bertran est venu d'outre-Pyrénées, comme d'autres chevaliers, pour collaborer à la mise en place de nouvelles structures administratives sous le règne d'Alphonse 1er. A la mort du père, Ponç de Lamanon (le frère de Bertran) se taille la part du lion dans l'héritage et Bertran rentre à la cour de Raimon. Ce dernier, face à la difficulté croissante de lutter contre les libertés des villes émancipées, charge Bertran de missions diplomatiques en Catalogne pour obtenir de l'aide. Il va œuvrer pour renforcer la puissance de son maître notamment durant le siège de Brescia qui sera un échec. [...]
[...] Les troubadours n'ont donc que du mépris pour cette forme de théocratie pontificale. Pour Paulet de Marseille ce n'est qu'en soumettant les clercs que Manfred et les siens seront sauvés. Bertran Carbonel quant à lui conteste le pouvoir clérical dans les villes provençales. Pour les troubadours provençaux, l'argent corrompt les prêtres aussi bien que le pouvoir. Ainsi Peire Cardenal fonde ses œuvres sur les événements religieux à Marseille entre 1249 et 1257 durant lesquels les Spirituels prônent un retour à la pauvreté évangélique dans un contexte eschatologique. [...]
[...] Il fut bon poète provensal, amateur de gens de savoir et mesmes de ceux qui escrivoyent en notre langue provensalle Les romantiques seront attachés à sa figure et leur vision ne manque pas de fondement réel. Raimon s'adonnait effectivement à la poésie. Il déclame son amitié à son maître, affirmant qu'il le préfère à Guigo de Gaubert, noble de la région de Digne qui devint son ennemi après avoir attaqué en 1220 le temporel de l'évêque de Riez. Il échange aussi des vers de nature scatologique avec Arnau Catalan, au sujet du vent à utiliser pour mettre en branle un voilier sur la mer plate. [...]
[...] Les sirventes, pour ou contre la politique comtale : Seuls 7 sirventes faisant allusion à l'action politique de Raimon en Provence ont été gardé et donnent du personnage une image des plus versatiles. Dès 1226, il se rapproche de Louis VIII en s'attaquant de front aux communes du Bas-Rhône. Marseille se donne à Raimon VII, comte de Toulouse et anti-français, et résiste à Raimon Bérenger V. Peire Cardenal, le plus grand des troubadours du 13è siècle, chante alors les villes provençales qui s'apprêtent à résister au comte de Provence et choisissent le camp de Raimon VII : Que Marseille, Arles et Avignon tiennent là-bas bonne route ; et que Carpentras, Valence et Die, Vienne et le mont Pipet et le Donjon prennent pour roi le plus excellent qui d'ici en Turquie porte chausses ni éperons. [...]
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