Il s'agit d'un extrait d'une règle monastique datant du VIe siècle ; on est donc face à un texte normatif. Une règle monastique est un texte dans lequel sont définis à la fois les grands principes de spiritualité, et l'organisation interne d'un établissement monastique. Elle présente donc un certain caractère législatif.
Elle a été rédigée entre 530 et 560 (vers 534-540) par Benoît de Nurcie (mais le plus vieux manuscrit que nous ayons date du VIIIe siècle : l'autographe a dû brûler lors de l'invasion du Mont-Cassin par les Lombards peu après la mort de Benoît, vers 580). Elle est organisée en 73 petits chapitres, précédés d'un prologue, traitant tour à tour des détails de la vie quotidienne des moines, mais aussi des institutions et de leur vie spirituelle. Benoît s'est donc préoccupé à la fois des problèmes pratiques liés au cénobitisme, mais aussi des fins religieuses ultimes que se devaient de poursuivre les communautés monastiques. Fort de ses diverses expériences personnelles, notamment celle d'abbé du Mont Cassin, fondé en 529, il rédige un texte clair, pondéré et précis. Il s'inspire pour cela de plusieurs règles antérieures ou textes importants rédigés avant lui (Cassien, Augustin, Pacôme, Basile, Césaire), et notamment d'un document anonyme appelé Règle du maître, que les spécialistes ont longtemps hésité à dater comme étant antérieure à celle de saint Benoît. Le monachisme existe depuis le IVe siècle (Antoine et surtout Pacôme). La rédaction de la règle n'est donc pas une rupture mais une adaptation des règles antérieures. Ici on a un chapitre particulier, le chapitre 48, qui est très important, il est consacré à la question du travail : c'est un texte qui révèle les fondements de la conception de l'organisation du travail monastique médiéval. Il réglemente en détail la vie quotidienne des moines.
Benoît est né à Nurcie, qui est une petite ville d'Italie à environ 110 km au Nord-Est de Rome, vers 490. Il est issu d'une grande famille aristocratique romaine. Après une éducation scolaire très imprégnée de culture antique et une formation en droit à Rome, il décide à 20 ans de devenir moine, de quitter le monde pour vivre sa foi. Dans un premier temps, il choisit l'érémitisme : il passe trois ans en solitaire dans une grotte à Subiaco, en Italie centrale, s'adonnant à l'ascétisme le plus sévère. A près une vaine tentative pour s'insérer dans une communauté des environs, il fonde lui-même douze petits monastères qui rassemblent les ermites du voisinage. Vers 529-530, il part avec quelques moines à une centaine de kilomètres plus au sud, sur le Mont-Cassin. Cette migration est suivie d'une implantation définitive et un monastère est construit au sommet de la montagne : le monastère du Mont-Cassin, sur les ruines d'un ancien temple romain. Benoît, qui dirigeait la communauté, y meurt en 547 ou vers 560.
La rédaction de cette règle et la fondation du monastère du Mont Cassin sont à rattacher au mouvement de dilatation qui affecte la chrétienté à partir du VIe siècle. Dans ce mouvement, les moines jouent un rôle très important dans la conversion des païens, mais aussi dans l'implantation d'un réseau d'établissements qui quadrillent la chrétienté et contribuent à l'encadrement des fidèles.
Cette rédaction correspond au moment où le modèle érémitique s'épuise, nécessitant de la part des moines une force de caractère particulière. Le cénobitisme, plus accessible, se répand.
La règle de saint Benoît, dont l'influence est limitée dans un premier temps, devient après la mort de celui-ci un des vecteurs de diffusion du christianisme. Cette règle se diffuse très largement à partir du VIIe siècle.
Benoît rédige une règle destinée aux cénobites (qui ne représentent qu'une facette particulière du monachisme au VIe siècle). La vie en communauté nécessite, pour les membres, une obéissance à l'abbé qui représente le Christ dans le monastère. L'humilité est la vertu maîtresse. Les activités journalières, qui mêlent travail manuel et exercices spirituels (offices, lecture divine) ainsi que la pauvreté sont envisagés comme une ascèse qui doit permettre aux moines de cheminer vers Dieu. On a ici une sorte de « traité des horaires », une vue d'ensemble des occupations monastiques quotidiennes.
Il s'agit ici de comprendre, à travers la règle de saint Benoît, comment s'organise le quotidien du moine et la place qui y est faite au travail, mais aussi les raisons, spirituelles autant que concrètes des préceptes du chapitre 48. Le texte invite aussi à s'interroger, à travers l'étude du contenu de ce chapitre de la règle bénédictine, sur les raisons de son succès au Moyen Age.
[...] Il réglemente en détail la vie quotidienne des moines. Benoît est né à Nurcie, qui est une petite ville d'Italie à environ 110 km au nord-est de Rome, vers 490. Il est issu d'une grande famille aristocratique romaine. Après une éducation scolaire très imprégnée de culture antique et une formation en droit à Rome, il décide à 20 ans de devenir moine, de quitter le monde pour vivre sa foi. Dans un premier temps, il choisit l'érémitisme : il passe trois ans en solitaire dans une grotte à Subiaco, en Italie centrale, s'adonnant à l'ascétisme le plus sévère. [...]
[...] Elle se fait dans la foi, vise Dieu et mène à lui. L ils vaqueront à leurs lectures ou à l'étude des psaumes : cela recouvre deux choses : L qu'il lise pour lui seul, de manière à ne pas incommoder les autres : La prière solitaire, personnelle (contrairement aux offices qui réunissent la communauté), et en silence (favorise la méditation). L'étude, la mise à jour et la copie de livres liturgiques. Les abbayes possèdent des ateliers de copie de manuscrits, mais aussi une bibliothèque l Ce travail intellectuel participe à l' instruction des moines l. [...]
[...] La solution se trouve dans la règle : l. 2-3 celle-ci définit les activités des moines de façon à ce qu'ils ne soient jamais inoccupés. à certains moments à heures fixes régler le partage de la journée : ce chapitre expose un véritable emploi du temps du moine, strict et sans temps mort, perdu ou inutilisé efficacement. À la relation verticale de l'obéissance à l'abbé et à Dieu, s'ajoute une relation horizontale entre les membres de la communauté, appelés frères (passim), structurée par un certain nombre d'usages communs que la règle s'efforce d'énoncer l et de définir : - La participation à la vie matérielle de la communauté monastique par le travail manuel. [...]
[...] III/ Le réalisme de la règle concernant le travail Chapitre déterminant le temps de travail quotidien, l'alternance précise travail-lectio, mais aussi les heures fixes de chaque activité. Le souci du texte est avant tout pratique : c'est un emploi du temps minutieux. Une journée réglé en fonction des saisons Le texte définit trois grandes périodes dans l'année : l. 4-15 de Pâques aux calendes d'Octobre : Pâques qui est la principale fête chrétienne, mais sa date n'est pas fixe : premier dimanche suivant la pleine lune suivant l'équinoxe de printemps (fin mars/ début avril) ; le jour des calendes dans le calendrier romain correspond au premier jour du mois : ici, la période va donc de début avril jusqu'au 1er octobre c'est-à-dire le printemps et l'été. [...]
[...] Il s'agit ici de comprendre, à travers la règle de saint Benoît, comment s'organise le quotidien du moine et la place qui y est faite au travail, mais aussi les raisons, spirituelles autant que concrètes des préceptes du chapitre 48. Le texte invite aussi à s'interroger, à travers l'étude du contenu de ce chapitre de la règle bénédictine, sur les raisons de son succès au Moyen Age. Le travail, une nécessité L'oisiveté, ennemie de l'âme (L. Il y a une répétition dans le chapitre d'expressions montrant le refus de l'oisiveté et son danger : l l. 29-31, l l Quels dangers Benoît impute-t-il ici implicitement à l'oisiveté pour justifier la place importante du travail dans sa règle ? [...]
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