Le traité de Troyes date de la fin du Moyen-Age, dans une période doublement confuse en France, puisque d'une part le pays est engagé depuis 1337 dans la guerre de cent ans contre les Anglais, et d'autre part, le roi Charles VI (1380-1422) étant fou, il n'est pas en mesure d'assurer lui-même la gestion du royaume. Le gouvernement du pays oppose deux parties : les Armagnacs et les Bourguignons. L'opposition est si forte qu'elle plonge le pays dans une guerre civile qui profite directement au roi d'Angleterre Henri V (1413-1422) qui voit à travers cette querelle un moyen d'asseoir son autorité en France après plusieurs succès militaires. Cela se concrétise par le traité de Troyes conclu le 21 mai 1420 entre le roi de France Charles VI (qui est fou), ou plutôt devrait-on dire Philippe III de Bourgogne (1396-1467) et le roi d'Angleterre Henri V.
[...] Ainsi la politique quʼil souhaite mener en France est de réprimer fortement les hostilités et révoltes lorsquʼelles apparaissent. Il veut donc mener une politique de fermeté en faisant régner un climat de peur dans le but dʼéviter un soulèvement général de la population qui ne voit pas dʼun bon oeil lʼarrivée du roi dʼAngleterre sur le trône de France. Cela explique la treizième clause du traité qui stipule que chaque sujet du roi de France, noble ou non, doit suivre les réformes et obéir à la façon de gouverner dʼHenri V. [...]
[...] Ainsi à partir de 1413, il privilégie son alliance bourguignonne. Déjà dans la capitale et à la cour de France à Troyes, on commence à agiter lʼidée dʼune alliance anglaise. Le 27 septembre 1419, deux seigneurs bourguignons, le maréchal de Chastellux et Jean de Toulongeon sont allés conférer avec le roi dʼAngleterre à Rouen (qui est anglaise comme toute la Normandie). Ce dernier sʼest empressé dʼenvoyer un émissaire (le Comte de Warwick) pour prendre contact avec les conseillers du roi qui siègent à Paris et Philippe de Bourgogne. [...]
[...] Mais un problème demeure. En effet deux héritiers apparaissent désormais comme légitimes pour prétendre à la succession de Charles VI : lʼun dʼune façon traditionnelle, et lʼautre grâce au traité de Troyes. La situation nʼest donc pas réglé par ce traité, bien que ce soit le but recherché par ses protagonistes. La France entre le traité de Troyes et lʼintervention de Jeanne dʼArc En lʼespace de quelques décennies le roi dʼAngleterre a su au mieux profiter des faiblesses françaises pour atteindre son but : prendre la tête du Royaume de France et mettre en place une double-monarchie dans laquelle il croit vraiment. [...]
[...] En étant le premier point de ce traité, cela montre le début dʼun raisonnement logique : le roi dʼAngleterre en épousant la fille du roi de France devient son gendre, voire même, comme le traité lʼemploie pas moins de vingt-deux fois (environ une fois toutes les 3 lignes), son ! Par ce véritable martèlement, le traité cherche à montrer quʼHenri V est le fils de Charles Mariage dʼHenri V avec Catherine de Valois VI. Ainsi, en ayant désormais un lien biologique avec la France, le texte du traité montre comme normal quʼHenri V soit lʼhéritier de la couronne à la mort du roi. Cela sʼinscrit dans la tradition où il y a toujours un roi : roi est mort, vive le roi”. [...]
[...] La situation nʼest cependant pas réglée avec le traité de Troyes car les partisans du Dauphin sont nombreux et le parti Armagnac, loin dʼêtre étouffé, devient le parti français face à désormais un seul parti Anglo-Bouguignon. Cʼest dans ce contexte que quelques années plus tard, Jeanne dʼArc intervient pour chasser les anglais de France, conduire le dauphin Charles au sacre et permettre de faire basculer le cours de la guerre de cent ans en faveur des français. [...]
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