Depuis le XI° siècle, la France connaît une croissance économique qui a entraîné des progrès dans le domaine des activités de transformations ainsi qu'une animation des échanges.
Cette croissance est d'autant plus importante à Paris car la ville connaît sous Saint-Louis un essor extraordinaire et devient la capitale incontestée du royaume de France. Ses principales activités économiques étaient d'ordre artisanal ou commercial. Il faut noter que la diversité du commerce parisien contraste fortement avec les activités de certaines métropoles médiévales spécialisées dans un type précis de fabrication.
Un encadrement semble nécessaire face à cette prolifération d'activités. Celui-ci va être permis grâce aux statuts des métiers définis dans Le Livre des Métiers d'Etienne Boileau
Né en 1200 ou 1210, Etienne Boileau est un des premiers prévôts de Paris connu.
En 1261 il est en effet nommé prévôt de Paris par Louis IX. Il convoque alors les gens de métiers pour les engager à se former en communautés et à rédiger leurs statuts. Les statuts organisent les carrières de ceux qui travaillent dans chaque métier, définissent les conditions d'accès à la profession. Ils établissent également les institutions judiciaires qui sont chargées de régler tous les litiges, les infractions qui peuvent survenir entre les membres d'un atelier ou dans le métier. Les statuts sont élaborés et votés par les membres du métier. La rédaction des statuts n'entraina pas de grands changements. La grande majorité des métiers ne firent en effet que mettre par écrits des règlements se transmettant oralement depuis des générations.
Cette organisation des métiers n'est pas une invention de Boileau, entre 1120 et 1140 ce type organisations se développa. Dès 1183, les drapiers se sont constituaient en métier, c'est-à-dire en association d'ouvriers exerçant la même activité.
Une fois tous les statuts établit, Boileau les compile dans L'établissement des métiers de Paris, plus communément appelé le LIVRE DES METIERS. Cet ouvrage paraît en 1268 et 121 métiers y sont répertoriés. Les statuts évoqués dans Le livre ne sont pas applicables qu'aux travailleurs parisiens et peuvent être transposés, dans la France entière, exceptions faites de certaines particularités locales.
Le livre fit alors office de loi pour chaque métier. L'extrait proposé ici nous décrit le statut du métier des tisserands, qui comprend 53 articles.
[...] Le tisserand peut tout d'abord être aidé par des personnes de sa famille. Les apprentis privés Le texte nous présente en effet ce métier comme une activité familiale. Le tisserand pouvait se faire aider par un ou plusieurs membres de sa famille. Ceux-ci n'étaient alors pas comptés comme travailleurs de la draperie L Chaque tisserand de draps peut avoir en sa maison un de ses frères, un de ses neveux Il peut s'agir d'enfants, de neveux, et il n'y a aucune limitation de nombre. [...]
[...] Les métiers assurent donc eux aussi la garde de Paris la nuit. Chaque métier prend le tour de garde, suivant une rotation qui s'effectue toutes les trois semaines. Mais par une faveur spéciale, les tisserands ont obtenu de se faire remplacer à chaque tour, en contrepartie de quoi ils payaient une taxe de vingt sous et devaient fournir pour la garde de nuit 60 hommes à leurs frais. Si le livre est source de nombreuses obligations pour les maîtres, il leur est aussi profitable. [...]
[...] Cet encadrement servait à réglementer la production, et les maîtres pouvaient être soumis à des amendes s'ils ne respectaient pas la réglementation. L.39 sous peine de XX s. d'amende à payer moitié au roi et moitié au Maître et aux Jurés, en quelques lieux que le maître ou les Jurés puissent les trouver, aux poulies ou ailleurs. Mais cet encadrement a aussi pour fonction de lutter contre la concentration des entreprises, afin d'éviter les formations industrielles comme dans les villes flamande. [...]
[...] Les tisserands de Paris au XIII siècle Plan I. Une activité familiale et hiérarchisée Le maître d'atelier Les apprentis privés Les apprentis étrangers II. Une réglementation sévère Une activité sous contrôle Les obligations du maître envers son apprenti L'obligation du guet III. Les avantages du Livre pour les tisserands L'assurance d'un ouvrage de bonne qualité La lutte contre la concurrence et le chômage La défense des privilèges Intro Depuis le siècle, la France connaît une croissance économique qui a entraîné des progrès dans le domaine des activités de transformations ainsi qu'une animation des échanges. [...]
[...] Les obligations du maître par rapport à l'apprenti Le maître ne pouvait pas avoir un apprenti à n'importe quelles conditions ni disposer comme il l'entendait de celui-ci. Des jurés devaient au préalable validé la demande du maître. Pour cela, il devait être en mesure de garantir la formation technique et morale de l'enfant, et devait être le maître de son atelier depuis au moins un an. Enfin il devait avoir un valet pour que l'apprenti ne demeure pas seul s'il devait s'absenter. Un contrat d'apprentissage était donc établi, qui encadrait sévèrement les conditions de travail de l'apprenti. [...]
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