Le mot « théocratie » signifie « gouvernement de la Cité par Dieu », et implique intrinsèquement une conception chrétienne du pouvoir. Après le baptême de Clovis, en 496 qui scelle une alliance nouvelle entre l'église et le pouvoir politique, ces deux pouvoirs vont se rapprocher jusqu'à développer un nouveau système de gouvernement et entre le Ve siècle et le XIIIe siècle, deux conceptions de la théocratie s'affronteront en Occident, régnant tour à tour : lorsque le Roi est en position de force vis-à-vis du Pape on parle de théocratie royale, lorsque le pape est en position de force vis-à-vis du Roi on parle de théocratie pontificale.
Comment les pouvoirs laïc et ecclésiastique après cinq siècles d'alliance se sont-ils déchirés et concurrencés ?
[...] Théocratie royale et théocratie pontificale (Ve-XIIIe siècle) Le mot théocratie signifie gouvernement de la Cité par Dieu et implique intrinsèquement une conception chrétienne du pouvoir. Après le baptême de Clovis, en 496 qui scelle une alliance nouvelle entre l'église et le pouvoir politique, ces deux pouvoirs vont se rapprocher jusqu'à développer un nouveau système de gouvernement et entre le Ve siècle et le XIIIème siècle, deux conceptions de la théocratie s'affronteront en Occident, régnant tour à tour : lorsque le Roi est en position de force vis- à-vis du Pape on parle de théocratie royale, lorsque le pape est en position de force vis-à-vis du Roi on parle de théocratie pontificale. [...]
[...] Mais ce système théocratique ne va pas durer, déjà au Xième siècle Abbon de Fleury écrit Puisque le ministère du Roi est de prendre en charge toutes les affaires du royaume pour que ne s'y cache rien d'injuste comment pourra- t-il pourvoir à de telles tâches sans l'assentiment des évêques ? cla aboutira à une inévitable opposition entre le pouvoir laïc et le pouvoir ecclésiastique, car la théocratie évolue sous l'autorité prééminente de l'un ou l'autre de ces pouvoirs, le pape et l'empereur qui tous deux prétendent à l'hégémonie. [...]
[...] À partir du règne de Charlemagne, le Roi est dit Dei Gratia Rex Francorum roi des francs par la grâce de Dieu. Dans cette théocratie royale qui va s'exprimer très largement jusqu'à la fin du règne de Charlemagne (bien qu'elle soit contestée au Ve siècle par le Pape Gélase qui affirme la supériorité de l'Auctoritas (autorité spirituelle des papes) sur la Potestas (pouvoir temporel des princes), la cité gouvernée au nom de Dieu doit faire triompher l'idéal de justice, la cité terrestre et la cité de Dieu se confondent, de même que l'église et l'état. [...]
[...] Lorsqu'après cela il demande au Pape qui doit exercer le pouvoir, celui-ci lui répond que le titre de Roi revient à celui qui exerce réellement le pouvoir. Cet aval donné à Pépin le Bref scellera une nouvelle alliance entre église et royauté, on entre alors dans un nouveau système de gouvernement : la Théocratie Royale, où ceux qui ont mission de gouverner sont investis par Dieu au moyen du Sacre, rite d'origine biblique destiné à frapper les esprits et matérialiser l'alliance entre le Roi et Dieu où l'élu de Dieu reçoit l'onction. [...]
[...] Grégoire VII expose cette théorie dans un document nommé Dictatus Papae (Précepte du Pape) contenant 27 propositions, dont celle de la suprématie du sacerdoce il est permis au Pape de déposer l'Empereur Cette réforme a permis une refonte administrative de l'église et sa hiérarchisation, le pape ayant désormais autorité sur tous les membres du clergé ; elle a également amené l'avènement de la revendication d'une théocratie pontificale, forme de gouvernement dans laquelle la papauté revendique à elle seule la direction de l'ensemble du peuple chrétien malgré la potestas du Roi qu'elle entend ainsi subordonner à son auctoritas. Cette prétention est illustrée par la Théorie des 2 glaives où le Pape garde en main le glaive spirituel et remet au Roi le glaive temporel, qu'il considère comme un simple auxiliaire. [...]
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