Théocratie pontificale, unité des chrétiens, Saint-Siège, Eglise, Innocent III, empereurs germaniques
Cette unité nous la considérons par deux points importants. Dans la continuité de ses prédécesseurs, Innocent III se place dans une volonté de combattre les dissidences religieuses et pense et souhaite réunir, toutes les églises, tous les chrétiens de tous les royaumes autour d'une seule et même personne : le pape. Il cherche ainsi à affirmer son autorité de chef pontifical. Depuis Grégoire VII le pouvoir de la papauté sur l'Eglise ne faisait que croitre, le pape s'implique dans bon nombre de choses.
[...] Il est indéniable, dit-il, que, pour tout ce qui regarde directement le spirituel, la Papauté a une autorité absolue, permanente et inaliénable. Quant au pouvoir séculier, il lui aussi, une mission providentielle à remplir et, de ce fait, une très grande valeur, l'idéal demeurant donc la réalisation d'une parfaite collaboration entre eux Enfin, le pape exerce la fonction conférée à Pierre par le Christ alors que les rois remplissent un office essentiellement humain. Le pape possède donc une responsabilité morale et religieuse qu'il assume pour le bien de tous et contre les forces du mal, contre le péché et à ce titre il a le droit de prendre des décisions qui peuvent avoir des conséquences temporelles et de s'occuper de certaines affaires séculières lorsqu'elles ont une relation avec le spirituel Volonté d'être le guide de la société chrétienne, le berceau de son unité, l'Eglise devant être la réalisation terrestre de la cité de Dieu. [...]
[...] Le pape Innocent III va s'attacher à manifester sa puissance temporelle aux yeux de tous jusque dans les aspects symboliques en se dotant d'insignes de pouvoir spécifiques comme la tiare et le manteau de pourpre. Le premier signe que l'on voit dans le texte publié par M. PACAUT, la théocratie : l'Église et le pouvoir au Moyen Age, est une combinaison des deux attributs : la mitre et la couronne fixée à sa base circulus considérée comme l'égal du diadème impérial. [...]
[...] Il développe une doctrine théocratique cohérente de la "plenitudo potestatis" : plénitude de puissance ou de pouvoir qui confère au pape une puissance illimitée. C'est tout le programme de la Réforme grégorienne est porté à son pinacle, Grégoire VII avait commencé cette Réforme et Innocent III véritablement la concrétise. Il n'existe alors pas ou plus de pouvoir aussi complet que le sien. Tout l'enjeu est donc d'affirmer la supériorité de la Papauté vis-à-vis des princes, des rois, des empereurs chrétiens et même païens. [...]
[...] En effet le pape envoie des religieux, des évêques pour juger les albigeois puis vers 1230 il va confier cette mission à un ordre religieux, l'ordre des Dominicains, les juges chargés de l'enquête portent le nom d'inquisiteurs dans Si adversus vos, Innocent III condamne ceux qui viennent à la défense des hérétiques, leur interdisant le secours d'un avocat, voire de témoins à décharge. Ceci devient une nécessité car celle-ci risquait de se désagréger sous la poussée des hérétiques mais pour cela et pour faire face il considérait que le Saint-Siège devait être territorialement plus grand pour pouvoir mieux maîtriser. Pour cela donc il élimina les opposants et rétablit le gouvernement pontifical à Pérouse et dans la marche d'Ancône et obtint des villes de Toscane qu'elles reconnussent au moins théoriquement b. [...]
[...] Dès son accession au pouvoir Frédéric II a pour objectif de redonner de la valeur à son Empire, il se veut un monarque dont la religion n'est pas le moteur, il veut étendre son pouvoir sur la péninsule italienne qui a vu se reformer la Ligue Lombarde qui avait battu Frédéric Ier Barberousse en 1176 avec la signature de la Paix de Constance qui leur offrait la liberté en échange de l'acceptation de la souveraineté impériale. La seconde ligue Lombarde se forme en 1226, et elle veut combattre le petit-fils de l'Empereur battu un peu avant. Ce renouveau du pouvoir impérial qui avait été affaibli par Innocent III se trouve renforcé par l'attribution du titre d'Empereur à Frédéric II par Honorius III en 1220. Frédéric étant alors Empereur dirige un vaste territoire qui s'étend de la Germanie à l'Italie du Sud en passant par la Provence et prenait donc en tenaille les États Pontificaux. [...]
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