Soigner dans le sens général, c'est agir pour remettre des gens malades en bonne santé.
S'intéresser à la façon de soigner au Moyen-Age, c'est avant tout voir la place de la médecine, des maladies et des remèdes dans la société médiévale. Soigner, c'est d'abord diagnostiquer, et agir ensuite grâce à diverses techniques : chirurgie, médicaments, cataplasmes, infusions. Les maladies étant considérées comme châtiment divin, la prière et le repentir étaient à la base de tout traitement, l'idée étant que dieu décide au final. Soigner c'est aussi des lieux, des lieux d'hospitalité mais aussi des lieux d'exclusion.
I) Soigner c'est d'abord reconnaitre la maladie
1 Symptômes, diagnostics
Isidore de Séville, auteur du VIIè siècle, définit la santé comme "l'intégrité du corps et le bon mélange de la nature humaine concernant le chaud et l'humide" et la maladie comme "toutes les souffrances du corps". Selon lui la maladie nait des "quatre humeurs" (théorie des humeurs est l'une des bases de la médecine antique). En effet, le corps humain serait constitué de quatre éléments : l'air (froid), le feu (chaud), l'eau (humide) et la terre (sec). Ces quatre éléments doivent coexister en bonne harmonie pour que la personne soit en bonne santé, un petit déséquilibre entrainerait des sautes d'humeur et un gros déséquilibre entrainerait la maladie voire la mort de la personne.
Le débat entre nominalistes et réalistes porte sur la nature de la maladie. Pour les Nominalistes, la maladie n'existe pas, il n'existe que des malades, pour les Réalistes, les maladies ont une existence réelle. C'est finalement la thèse des réalistes qui l'emporte.
Le diagnostic astrologique occupe une place importante, c'est une vision de l'univers dont toutes ses composantes sont solidaires et reliées par des affinités réglées par le créateur. L'homme n'est qu'un microcosme dans le cosmos dont toutes les parties se correspondent entre elles : chaque plante, chaque membre de l'individu, chaque astre s'inscrit dans un immense réseau de cohérences que le médecin doit utiliser pour ses traitements (...)
[...] Ex : le bon fonctionnement du foie dépend de Saturne. Qu'on ne puisse pas prouver ces liens n'est pas important, ils reflètent la volonté divine. Les médecins sont peu efficaces malgré la richesse du savoir théorique enseigné dans les universités : le respect porté aux textes d'Hippocrate, Galien ou Avicenne ne permettent pas de s'écarter de la conception des quatre humeurs fondamentales du corps humain. De plus, le diagnostic ne dispose pas de procédés suffisants : ils se limitent à un inspection visuelle du malade, de son allure, de sa peau ou de son visage, à la palpation du pouls dont on ne mesure pas la fréquence et un examen des urines ne consistant qu'à son observation visuelle, sa texture et son odeur. [...]
[...] Ces quatre éléments doivent coexister en bonne harmonie pour que la personne soit en bonne santé, un petit déséquilibre entrainerait des sautes d'humeur et un gros déséquilibre entrainerait la maladie voire la mort de la personne. Le débat entre nominalistes et réalistes porte sur la nature de la maladie. Pour les Nominalistes, la maladie n'existe pas, il n'existe que des malades, pour les Réalistes, les maladies ont une existence réelle. C'est finalement la thèse des réalistes qui l'emporte. Le diagnostic astrologique occupe une place importante, c'est une vision de l'univers dont toutes ses composantes sont solidaires et reliées par des affinités réglées par le créateur. [...]
[...] Le salut de l'âme passe par les souffrances du corps. Ainsi considérée, la maladie se soigne en premier lieu par la pénitence, la pratique de l'oraison et les prières, invoquer la pitié de dieu était un élément important pour la guérison. Le malade peut, dans la mesure de son possible, faire des offrandes pieuses et solliciter la guérison de la main de saints thaumaturges, en effet, chaque maladie dispose d'un "guérisseur" attitré, Saint Antoine pour le mal des Ardents, Saint Roch pour la peste et Saint Lazare pour la lèpre. [...]
[...] Les arabes, contrairement aux occidentaux ont réussi à préserver les connaissances acquises par les mésopotamiens, les Egyptiens, les Grecs puis les Romains. Les médecins arabes ont compris l'importance que pouvait avoir les connaissances qu'ils ont pu rassembler au cours de leurs conquètes au Proche-Orient et au Moyen-Orient, de plus se sont ajoutés des savoir et traditions hindoues. Avec intelligence, ils ont réussi à concilier le savoir médical dont ils ont hérité et leur immense savoir théorique. Sur bien des points, la médecine arabe s'est montrée plus efficace que la médecine occidentale. [...]
[...] BRUNNER Bibliographie BLOCH (Marc), Les rois thaumaturges, Paris : Gallimard 1983 GAUVARD (Claude), La France au Moyen-âge du Ve au XVe siècle, Paris : Puf 1996. GOUBERT (Jean-Pierre), Initiation à une nouvelle histoire de la médecine, Paris : Ellipses 1998. HALIOUA (Bruno), Histoire de la médecine, Issy-les-Moulineaux : Masson 2009. JACQUART (Danielle), La médecine médiévale dans le cadre parisien, Paris : Fayard 1998. MUZELLE (Stéphane) fiches d'histoire du Moyen-Age, Paris : Bréal 2009. SOURNIA (Jean-Charles), Histoire de la médecine, Paris : La découverte 1997. Sommaire Soigner c'est d'abord reconnaitre la maladie . [...]
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