La société médiévale a été qualifiée de « grande productrice de marginaux » par Jacques le Goff.Le marginal est celui qui est mit de côté,exclut car il ne partage pas les même normes que le groupe dominant dans une société.C'est celui qui ne participe pas aux privilèges matériels et sociaux,ni au partage du travail et des fonctions sociales,ni aux normes et à l'éthique sociale en vigueur dans l'ensemble de la société.Cette marginalisation peut être volontaire,mais dans la majeure partie des cas c'est la société qui en décide.La société est un groupe humain organisé et cohérant par le partage d'une culture,de normes,ainsi que de valeurs communes. Ce sont les Institutions de la société qui définissent ce qui constitue sa marge ; il s'agit de l'Etat, de l'Eglise, du groupe, de la famille, de la corporation.Au moyen âge, L'Eglise jouit d'une place prépondérante, c'est elle qui dicte principalement ce qui est la norme ou non. Pour définir les pratiques anti-dogmatiques, ces institutions tendent à l'intolérance, en étant hostile à l'égard de ceux qui ne partagent pas les mêmes opinions et croyances : le rejet à l'égard de celui qui est différent est prôné.
Mais il faut impérativement tempérer ce propos, l'intolérance ne prévaut pas durant tout le moyen âge, on constate des évolutions suivant les différents groupes ; cette société n'a-t-elle pas montré des formes d'indulgence ? L'hostilité était-t-elle constante ? C'est dans cette optique que nous allons nous demander quelles sont les positions de la société médiévale occidentale envers les individus ou groupes d'individus qui ne partagent pas les mêmes principes moraux.
Après avoir étudié la période du VIème au XIIème siècle, considérée comme souple et relativement tolérante, on s'intéressera à celle qui va du XIIème au XVème siècle, bien plus perturbée par le contexte extérieur, qui invite la société à l'hostilité et à l'intolérance.
[...] De plus, Louis IX mène une lutte sans merci contre la prostitution. Par une ordonnance de 1254, il ordonne l'expulsion des femmes de mauvaise vie de toutes les villes et les villages, de confisquer leurs biens jusqu'à leurs vêtements. Mais, on considère l'utilité sociale de ces filles de joie ; c'est une des conséquences du développement urbain et des déséquilibres qu'il entraîne ; de plus, la prostitution peut être tenue pour un moindre mal : elle empêche des maux plus grands : le viol, l'homosexualité, la masturbation Au final, les appréciations positives l'emportent sur les jugements négatifs. [...]
[...] Leurs qualités intellectuelles sont appréciées par la société. En Espagne, ils servent de traducteurs pour passer de l'arabe au latin. En plus, ils continuent à cultiver la culture de l'écrit, et une frange remarquable fait des études. On retrouve par exemple beaucoup de juifs parmi les médecins. D'un point de vue religieux, ils connaissent la partie juive de la Bible et ont suivi des cours chez des rabbins : l'identité juive est alors valorisée. Leur bonne entente peut être illustrée par le fait que des chrétiens fréquentent des offices juifs. [...]
[...] L'essor du sentiment national s'est surtout forgé contre l'autre. Certains juristes présentent le royaume comme un corps politiques. Ils mettent en valeur les régnicoles, c'est-à-dire les individus qui sont nés dans le royaume de France pour discréditer les aubains, c'est-à-dire les gens venus d'ailleurs, d'une autre domination politique. L'aubain échappe à la norme, dans une société où tout individu doit reconnaître un seigneur, il est alors inévitablement suspecté. Il faut noter qu'il n'y a pas d'exclusion, mais une stigmatisation, en général. [...]
[...] L'empoisonnement des puits apparaissait donc comme un terrible sacrilège. Les chrétiens appliquent des mesures punitives lors du quatrième concile de Latran, en 1215 : -Tout d'abord, l'Eglise interdit l'usure (c'est-à-dire le prêt pour intérêt), marché dans lequel ils s'étaient spécialisés. -Obligation de porter un habit d'exclusion pour les maintenir à l'écart, il s'agit de la rouelle. Mais, après le XIIème siècle, de nombreux juifs s'installent dans le nord de l'Italie ; ils signent des condotta=accords entre une ville et un groupe de juifs d'exercer le prêt contre intérêt dans la ville, qui garantit : -la liberté de résider -la liberté d'avoir une synagogue (entre autres ) -l'autorisation de porter des armes Ils peuvent pratiquer le commerce et se protéger des chrétiens : tolérance et avantages pour les juifs. [...]
[...] On crée alors des offices spéciaux chargés de les juger : l'Eglise et les autorités civiles mènent de concert cette chasse aux sorcières. Conclusion Force est de constater une réelle évolution de l'intolérance au moyen âge. Le dogme de l'Eglise à fortement incité la société à faire preuve d'intolérance, mais également d'hostilité à l'égard de celui qui n'a pas les mêmes normes, les mêmes croyances ou pratiques que celles dictées par la société, par l'Eglise. Mais il nous faut modérer ce propos, car, avant le XIIème siècle, une certaine liberté était accordée aux miséreux ou aux juifs. [...]
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