Au cours de ce travail, nous allons nous pencher de plus près sur une période de l'histoire qui nous a particulièrement interpellée : le Moyen-Âge. Cette époque, qui s'étend sur près de dix siècles , est, en effet, un moment charnière en ce qui concerne l'histoire du corps dans la société occidentale. Mais la société médiévale est aussi une société traversée et façonnée par de nombreux discours contradictoires (par exemple : le corps est « l'abominable vêtement de l'âme » (LE GOFF, 2003, p.11), tout comme il est le réceptacle du St Esprit et est donc pourvu d'une valeur positive). C'est cet aspect paradoxal du Moyen-Âge qui a particulièrement retenu notre attention et que nous allons tenter de déployer tout au long de ce travail. Cependant, le but de notre travail n'étant pas de proposer une synthèse globale de l'attitude médiévale vis-à-vis du corps, nous avons décidé de centrer notre attention sur une question particulière : qu'en est-il de la sexualité en ces temps médiévaux ? Comment sont vécus et perçus à cette époque les relations sexuelles au sein du couple marié, la prostitution, le viol ?
Nous allons dans un premier temps dresser un bref aperçu des connaissances médicales au sujet de la sexualité au Moyen-Âge (mais nous ne nous attarderons pas sur ce sujet puisqu'il nous semble qu'il s'écarte légèrement de notre propos). Dans un deuxième temps, nous nous pencherons plus longuement sur le rapport de l'Eglise à cette sexualité. Nous en viendrons ensuite à voir comment la société médiévale vivait pratiquement cette dernière. Enfin, nous aborderons deux sujets plus particuliers que sont le viol et la prostitution.
[...] La sexualité dans le monde médiéval occidental Janvier 2011 Table des matières Introduction . p.3 Les connaissances médicales . p.4 L'Eglise et la sexualité . pp.4-9 De la théorie à la pratique . pp.9-10 Le viol . pp.10-11 La prostitution . pp.12-16 Conclusion . pp.16-17 Bibliographie . p.18 Au cours de ce travail, nous allons nous pencher de plus près sur une période de l'histoire qui nous a particulièrement interpellée : le Moyen- Âge. [...]
[...] L'acte sexuel prend ainsi une valeur positive puisqu'il peut par conséquent exprimer l'union des cœurs et il viendra donc parfaire le mariage. Lui seul permet à un mariage d'être totalement indissoluble, même par l'Eglise (car le mariage non consommé peut être annulé par elle en cas de juste cause Ainsi, le matrimonium est initiatum par les fiançailles, ratum par l'échange des consentements et perfectum par la copulation (Toxé p. 125). Néanmoins, un mariage non consommé ne peut être rompu par les époux eux-mêmes. [...]
[...] Le viol Le viol au Moyen-Âge semble une pratique courante, du moins dans une certaine couche de la population (Gauthier p.232). Il est difficile de s'en faire une idée chiffrée puisque les sources à ce sujet manquent et que les filles ne portaient pas systématiquement plainte. Cependant, certaines études ont tenté de donner une idée de l'ampleur du phénomène. Selon l'une d'entre elles, celle de Rossiaud (p.27), il faut compter, pour une ville de taille moyenne, une vingtaine de viols par an, dont 80% sont collectifs. [...]
[...] En réalité, il semble que les prostituées connaissaient fort bien l'usage des contraceptifs[18]. En réalité, le rejet des prostituées commencera avec le règne de Saint Louis, à la toute fin du XIIIe s. (Gauthier p.229, 246), mais une fois celui-ci passé, les prostituées retrouveront leur statut d'antan. Il faut en fait attendre la Renaissance, c'est-à-dire le XVIe s., pour qu'elles soient définitivement rejetées aux marges de la société. Une fois de plus, il nous semble que les tensions traversant le Moyen- Âge au point de vue de la sexualité se manifestent en ce qui concerne la prostitution. [...]
[...] En ce qui concerne la masturbation, elle ne fut pas considérée comme un péché important jusqu'au XIIIe s[4]. (elle était préférable à la fornication). Cependant, à partir de ce siècle, elle fut considérée comme un péché contre nature et fut dès lors sévèrement réprimée (Rossiaud p.100). De plus, l'on pensait qu'elle entraînait des conséquences dangereuses puisque l'éjaculation était considérée comme une saignée[5]. Or, la masturbation était principalement le fait de jeunes, que l'on pensait encore trop faibles que pour résister à cette pratique (risque de grande faiblesse ou de stupidité). [...]
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