Ces deux textes sont issus d'un cartulaire de Notre-Dame de Paris. Un cartulaire est un recueil de titres que le seigneur a reçus (chartes, actes d'achat ou d'échange, des contrats...). Le premier, datant de 1067, est anonyme, il a probablement été rédigé par un chanoine anonyme, comme le montre l'utilisation fréquente du pronom « nous ». Quant au deuxième, il semble avoir été écrit en 1109 par Bernier, le doyen de l'Eglise Notre-Dame à l'époque. Ces deux textes semblent d'objectivité différente. Dans le premier, il y a une critique de l'attitude des serfs, tandis que dans le deuxième, on considère leur démarche légitime. Cependant, aucun des deux textes ne cherche à embellir ni à rabaisser la situation des serfs, ils permettent donc de se faire une idée du statut des serfs à cette époque, et de pouvoir le comparer à celui des esclaves de l'époque antique.
Ces textes ont donc été écrits aux XIème et XIIème siècle, en Ile de France, région riche. C'est une période d'essor économique, où la surface de la terre cultivable augmente, où les seigneurs recherchent la productivité. C'est donc l'âge d'or du servage, où les serfs ont été le plus nombreux.
En l'an 1067, les serfs de Viry se révoltent contre les chanoines de Notre-Dame de Paris et refusent de rendre ce qu'ils devaient avant, à savoir le droit de garde et la taxe de formariage. Ces revendications les conduisent à un plaid avec les chanoines, où ceux ci leur démontrent qu'ils ont tort et récupèrent ces deux droits.
Dans le second texte : en l'an 1109, les serfs de Notre-Dame de Paris viennent en groupe formuler la demande de pouvoir passer leurs bien en héritage aux chanoines. Ce n'est plus une révolte mais une simple demande, qui, cette fois, est acceptée par les chanoines.
Dans la première partie, je vais étudier l'image du statut des serfs et leur relation au seigneur qui ressort de ces textes, puis les devoirs et les redevances dont ils doivent s'acquitter.
[...] Des serfs sont aussi présents, pour défendre leurs idées. Cependant, le texte ne permet de savoir si on leur a réellement laissé le loisir de parler pour eux ou non. Aux l. 9-10, il est dit : Comme ils pensaient, par leur raisonnements, réduire cette coutume à néant ( ) leur langue s'embrouilla si bien que ce qu'ils avançaient pensant faire progresser leurs affaires, se retourna pour les accabler. Mais on ne sait pas si ce sont les serfs qui, comme il est dit dans le texte, n'ont pas su formuler leurs arguments, ou si ce sont les échevins qui ont profité de leur ignorance pour les retourner contre eux. [...]
[...] Le servage en Ile de France aux XIème-XIIème siècles Introduction Ces deux textes sont issus d'un cartulaire de Notre-Dame de Paris. Un cartulaire est un recueil de titres que le seigneur a reçus (chartes, actes d'achat ou d'échange, des contrats . Le premier, datant de 1067, est anonyme, il a probablement été rédigé par un chanoine anonyme, comme le montre l'utilisation fréquente du pronom nous Quant au deuxième, il semble avoir été écrit en 1109 par Bernier, le doyen de l'Eglise Notre-Dame à l'époque. [...]
[...] On peut voir que dans les deux cas les serfs se réunissent et agissent en groupe pour formuler leurs revendications, et pour leur donner du poids. II Les devoirs des serfs 1 La garde de nuit Dans la première partie, on a vu certaines des redevances et des obligations que les serfs doivent à leur seigneur. Ici, on va s'intéresser plus particulièrement à celles dont il est fait mention dans les deux textes : garde de nuit, taxe de formariage et mainmorte. [...]
[...] Dans les deux textes, il semble que les serfs soient sous la dépendance d'une église. révolte des serfs de Viry contre les chanoines de Notre Dame de Paris. Les serfs de Notre Dame de Paris à Corbeil ils sont donc sous la domination des chanoines : les chanoines sont les clercs participant à la vie commune d'un chapitre cathédral ou collégial. Ils ont une réelle relation de dépendance avec le seigneur, qui a droit de ban sur eux. En échange, le seigneur doit protection à son serf. [...]
[...] Dans la première partie, je vais étudier l'image du statut des serfs et leur relation au seigneur qui ressort de ces textes, puis les devoirs et les redevances dont ils doivent s'acquitter. Le serf et sa relation au seigneur Statut des serfs Ces deux textes nous apprennent beaucoup sur le statut des serfs. Le mot serf provient du mot latin servus, qui signifie esclave. Le serf est un paysan non-libre, appartenant à un seigneur. C'est une charge souvent héréditaire et transmise par le père dans la plupart des cas (règlementations différente selon les régions). [...]
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