La prédication médievale se développe dès le quatrième concile de Latran en 1215, particulièrement au sein des ordres mendiants avec de grands prédicateurs comme Thomas d'Aquin ou le dominicain Humbert de Romans, mais atteint son apogée au XIVème siècle. Entre 1350 et 1520, on recense presque 2000 prédicateurs dont beaucoup d'écrits nous sont parvenus.
La tradition fait des Pères de l'Eglise comme Saint Paul ou Saint Augustin de grands orateurs, touchés par la grâce divine, qui pouvaient prêcher des heures entières sans avoir préparé leur sermon. Mais au Moyen Age, cette source d'inspiration a disparu et pour pallier à ce manque, le sermon prend une forme beaucoup plus précise et plus rigide. Un véritable art du sermon (ou arte praedicandi) se développe avec ses contraintes de rhétorique très strictes.
Le succès que rencontre la prédication fait du sermon un véritable objet littéraire destiné à tous et non à une élite, et par là même un outil d'étude intéressant pour les médievistes. De nombreux recueils de sermons sont publiés au cours du Moyen Age pour servir d'inspiration aux prédicateurs les moins éloquents et nous permettent d'en conserver de nombreux exemples. Quelles sont les informations qu'on peut tirer des sermons médievaux, et comment les utiliser ?
Pour répondre à cette question, nous étudierons d'abord l'art de prêcher à travers la composition du sermon, ensuite l'intérêt historique qu'il peut présenter et ses limites, et enfin la façon de se servir des répertoires de sermons.
[...] Antiquité tardive et Moyen Age, par les collaborateurs de l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, sur microfiches classées dans l'ordre alphabétique des incipits, avec les rubriques du texte (auteur, affectation liturgique . En utilisant un répertoire, on peut rencontrer certains problèmes, comme être induit en erreur par la trop grande ressemblance entre deux incipits. Dans ce cas, il faut se référer à l'explicit. De plus, les identifications d'auteur peuvent être fausses si le sermon a été trouvé dans un recueil qui compilait des textes de différents prédicateurs. Conclusion L'étude du sermon peut confronter à certaines difficultés. [...]
[...] Les incipits sont triés, dans les répertoires, par ordre alphabétique et par ordre thématique. Pour les sermons en langue vernaculaire, il n'y a pas de répertoire mais on peut trouver des listes particulières, par exemple dans Michel Zink, La prédication en langue romane avant 1300. Pour les sermons en latin, il existe différents types de répertoires : les répertoires d'incipits de textes édités, d'incipits des sermons entre 1150 et 1350, d'incipits de sermons dans les catalogues des collections manuscrites des bibliothèques, d'incipits de sermons relevés par dépouillement des collections manuscrites et imprimées. [...]
[...] Un véritable art du sermon (ou arte praedicandi) se développe avec ses contraintes de rhétorique très strictes. Le succès que rencontre la prédication fait du sermon un véritable objet littéraire destiné à tous et non à une élite, et par là même un outil d'étude intéressant pour les médiévistes. De nombreux recueils de sermons sont publiés au cours du Moyen Age pour servir d'inspiration aux prédicateurs les moins éloquents et nous permettent d'en conserver de nombreux exemples. Quelles sont les informations qu'on peut tirer des sermons médiévaux, et comment les utiliser ? [...]
[...] Il y a trois grands moyens de développement. Par les autorités, souvent prises de la Bible, des docteurs de théologie ou des moralistes comme Cicéron ou Sénèque, qui sont enchaînées en variant les rapports entre elles (similitude, médiation, définition, causalité . C'est un moyen de développement plus facile. Par les raisonnements, en rapport avec les idées du thème ou parfois les mots en eux mêmes dans leur étymologie ou dans leurs lettres. Enfin, le troisième moyen de développement est le plus connu, par les exemples. [...]
[...] C'est la confirmation des parties. Chaque membre de la division doit s'appuyer sur une concordance, c'est à dire un extrait de la Bible avec une idée contenue dans le membre et un mot du thème dont il a été extrait. La confirmation des parties fait ressortir les distinctions entre les parties, c'est un genre subtil destiné à un auditoire lettré. Parfois, la concordance se fait par l'idée seulement pour faciliter la tâche aux prédicateurs moins érudits. Après la confirmation des parties vient le développement ou dilatatio. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture