A la mort de Louis le Pieux 840, le titre impérial revient à Lothaire, fils aîné. Il se dressa très rapidement contre ses frères, car son objectif était de revenir aux dispositions de l'Ordination imperii de 817 afin d'être le souverain réel de tout l'Empire comme le fut son père et son grand-père. Lothaire était plus puissant que ses frères, il avait le trésor impérial, les Grands qui le soutenaient et il pouvait débaucher les fidèles de ses frères grâce à des promesses alléchantes. De plus, il soutient ouvertement des rébellions contre ses frères et menace tous ceux refusant de lui rendre hommage. Ainsi Louis et Charles estimèrent nécessaire de se liguer contre lui.
Les Serments de Strasbourg sont une alliance renouvelée entre Louis et Charles contre leur frère Lothaire, le 14 février 842. Ils échangèrent donc 3 serments à Strasbourg. Les textes des Serments de Strasbourg nous sont connus car ils ont été rapportés par l'historien Nithard (800-844), petit-fils illégitime de Charlemagne et abbé laïc de Saint-Riquier. Ce point est à souligner car les érudits laïcs sont rares à une époque où presque tous les lettrés sont des clercs. Nithard est l'auteur d'une Histoire des fils de Louis le Pieux, écrite de 841 à 843. Il est présent auprès de Charles le Chauve comme conseiller et il est chargé de rédiger une histoire qui impute les fautes de gouvernement à Lothaire. Il écrit donc avec un parti pris contre Lothaire.
Le partage de Verdun a été conclu à Verdun sur Meuse en août 843. La date exacte n'est pas connue, mais elle est comprise entre le 1er et le 10 du mois d'après les travaux de Schleiter. De plus, nous n'avons pas à notre disposition l'intégralité du texte. Le partage de Verdun nous est connu grâce à 4 sources : le texte de Nithard, les Annales de Xanten, celles de Saint Bertin et celles de Fulda. Nous avons ici les textes de Nithard et les Annales de Saint Bertin, qui sont rédigés pour le texte nous intéressant par le clerc de Prudence, évêque de Troyes. Les annales en générale nous fournissent de nombreuses données sur les évènements de la politique carolingienne.
Dans une première partie nous verrons les Serments de Strasbourg, puis dans les deux parties suivantes le partage de Verdun, avec en premier les problèmes puis le partage lui-même.
[...] Mais il a également comme annexe la Bourgogne franque. b. Le royaume de Louis Louis obtient tout ce qui est au-delà du Rhin de ce fait toute la partie orientale de l'empire, dont l'axe principal est la vallée du Main ou d'Austrasie. Cette part inclut le royaume de Bavière, dont il était le roi depuis 814, les provinces d'Alémanie et de Franconie, ainsi que la Saxe, pays qui ne fut soumis à l'Empire que sous Charlemagne après 33 ans de guerre. [...]
[...] De chaque côté, ils se promettent de ne pas nuire à l'autre. Les Serments de Strasbourg ne sont pas seulement importants pour l'histoire politique et diplomatique de l'Europe, mais également pour l'histoire linguistique L'importance de la langue Les textes des Serments de Strasbourg sont très importants car il s'agit des premiers textes en langues dites vulgaires, dont nous connaissons l'existence[6]. Ces textes sont en langues romanes et tudesques comme le rapporte Nithard et non seulement en latin. Il y a de ce fait une naissance et une reconnaissance linguistique du français et de l'allemand actuel. [...]
[...] Le partage a été préparé par les expertises de 120 arbitres. Chacun des rois avait amené avec lui des fidèles laïques et ecclésiastiques ainsi qu'une escorte de vassaux. Ainsi les rois venaient soit seuls, soit avec quelques conseillers les différentes rencontres. Un plaid s'était réuni afin de présenter aux princes leurs vœux et avis sur le partage. Pour garantir la sécurité des députés de chacune des parties (Lothaire d'un côté et les deux autres frères de l'autre), il fut question d'otages, mais dans un accord de commodité ils décidèrent que les députés s'assembleraient à Coblence qui était environ à égale distance des villes où se trouvaient les frères. [...]
[...] Le titre d'empereur devenait donc largement fictif. Mais les trois frères ont reçu une partie des régions[7] formant le cœur de l'héritage carolingien. A l'intérieur même des royaumes, certaines régions sont plus indépendantes que d'autres, comme la Bavière ou la Saxe. Conclusion Les Serments de Strasbourg laissent apparaître deux processus essentiels : il laisse une place considérable à l'épanouissement des langues régionales, et il s'agit plus d'un pacte collectif fondé sur des fidélités personnelles que d'un contrat entre deux souverains. [...]
[...] Les problèmes du partage de Verdun 1. Le choix du partage du royaume Le choix des parts revient dans un premier temps à Lothaire, seul porteur du titre d'Empereur. Il y a donc par ce geste une reconnaissance de Lothaire par ses frères. Cela arrive après la querelle entre Lothaire d'un côté et de l'autre Louis et Charles de 842, année marquée par les Serments de Strasbourg et la prise du palais d'Aix-la-Chapelle par les deux frères qui voulaient alors diviser le royaume en deux, disant que Lothaire n'était pas digne de gouverner, avis partagé par les évêques. [...]
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