Le serment des bacheliers ès-art de l'Université de Paris à la fin du XIIIème siècle provient d'un ensemble de textes datés entre 1163 et 1452 rassemblés dans le Chartularium universatis pariensis lui même divisé en quatre volumes. Le serment, promesse solennelle, que nous allons étudier est un document de la pratique.
Il n'y a pas d'auteur pour ce document. Néanmoins nous pouvons supposer qu'il a été fait par le gardien des statuts et principal officier de l'université, le recteur, qui était aussi le doyen de la faculté ès-arts. Il est destiné aux bacheliers qui viennent d'obtenir leur baccalauréat et qui désormais se préparent pour le futur grade de la licence. (termes définis par la suite)
[...] Conclusion : comment se déroule la vie à l'Université de Paris à la fin du XIIIème siècle ? Elle ne se réduit pas à un enseignement seul. Des règles y sont de mises même si certaines rivalités sont bien ancrées. Le désir d'apprendre est partout et les universités se multiplient. Chacun alors sait la puissance que confère le savoir, tant sur le plan matériel que spirituel. Les souverains fondent des institutions autant vouées à encourager qu'à encadrer. C'est de cet élan qu'émergent les forces qui construisent la civilisation de l'Europe moderne. [...]
[...] La subdivision en nations n'existait pas dans toutes les universités. A Paris, il y avait quatre nations : la nation française (Paris et Ile de France, Midi, Italie, Espagne), la picarde (France du Nord, Flandre, Pays-Bas francophone), la normande (Normandie, Bretagne) et l'anglaise. Ce sont les quatre nations qui nomment le recteur qui veille à ce que les conflits entre nations ne s'enveniment pas. Si bien que l'on pouvait dire A Paris, la faculté des arts n'avaient pratiquement pas de réalité en dehors des quatre nations qui la composait (J. [...]
[...] Les cours dispensés à la faculté des arts regroupent les sept arts libéraux (d'où le terme de art), c'est à dire le trivium (comprenant grammaire, rhétorique et art du discours) et le quadrivium (comprenant arithmétique, géométrie, astronomie et musique), que l'on connaît déjà du premier semestre. L'apprentissage de l'étudiant se déroulait en trois étapes. La lectio, l'étudiant écoute le maître lire et expliquer les textes. Pendant la seconde étape, la determinatio, l'étudiant doit analyser les textes en profondeur et en faire la synthèse. [...]
[...] La dispute est l'exercice le plus original du XIIIème siècle. Elle mettait aux prises les bacheliers, les uns répondant (respondentes), les autres s'opposant (opponentes) aux respondentes. Jacques Verger nous dit : on est passé d'un système : Qu'est ce que la musique ? Réponse : la musique, c'est . à la musique est-elle plutôt une science naturelle qu'une science mathématique ? montrant ainsi un changement radical de réflexion. La dispute donnait lieu à un grand rassemblement de tous les bacheliers de la faculté. [...]
[...] La réalité fut bien différente à l'intérieur même de l'Université de Paris. III) Les rivalités internes à l'université La querelle des mendiants Vous n'admettrez aucun religieux de quelque ordre que ce soit à aucun examen et vous n'assisterez ni à son entrée en maîtrise, ni à son baccalauréat. (l.27-29) En 1229, lors de la grande grève, les Dominicains obéirent à leurs supérieurs, non aux consignes de l'université. Ils firent tout pour briser la grève des maîtres, rouvrant leurs écoles. En 1250, les réguliers dominent quatre des douze chaires parisiennes : si l'on tient compte des trois chaires qui dépendent du chapitre Notre-Dame, les séculiers n'en contrôlent plus que trois. [...]
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