Saint Louis, Le Goff, Louis IX, canonisation, Blanche de Castille, croisade, Terre sainte
Le XIIIe s central, qu'on a parfois appelé « le siècle de Saint Louis », a moins attiré les historiens que le XIIe, créatif et bouillonnant, et le XIVe, qui s'enfonce dans la grande crise de l'automne du Moyen-Âge. Louis IX-entre son grand-père Philippe Auguste et son petit-fils Philippe le Bel, qui ont accaparé l'attention des historiens- est « le moins connu des grands rois de la France médiévale »
Deux ouvrages récents : ceux de l'Américain William Chester Jordan et du Français Jean Richard, l'ont montré dominé par une idée, la fascination de la croisade et l'obsession de la Terre sainte.
Louis IX est, géographiquement, chronologiquement, idéologiquement, le plus central des personnages de la chrétienté du XIIIe.
L'avantage apparent que présente le dossier garni de Saint-Louis pour l'historien est largement balancé par les doutes que l'on peut entretenir sur la fiabilité de ces sources : surtout des hagiographies qui veulent en faire un roi et un saint selon les idéaux des groupes idéologiques auxquels ils appartiennent.
Le couple de gouvernants, unique dans l'histoire de France qu'il a longtemps formé avec sa mère, Blanche de Castille, rend impossible à l'historien de dater une prise du pouvoir de Louis IX, comme ou le fait pour Louis XIV.
Presque tous ses biographes anciens affirment l'existence d'un tournant, une rupture même, dans sa vie, de part et d'autre de la croisade. Avant 1254, on aurait affaire à un roi pieusement normal, comme tout roi chrétien. Après cette date, on serait en face d'un souverain pénitentiel et eschatologique, qui se prépare et veut préparer ses sujets au salut éternel en faisant régner un ordre religieux et moral dans son royaume et qui s'apprête à être lui-même un roi Christ.
Mais cette représentation de la vie et du règne de Louis IX obéit au modèle hagiographique qui cherche dans la vie des saints un moment de « conversion », en même temps qu'au modèle de la royauté biblique.
[...] Saint Louis choisit la croisade A l'aboutissement d'un essor. -Pourtant, la tendance de la Chrétienté est à se replier sur l'Europe. L'esprit de croisade vacille : prospérité même de l'occident. -La trop rapide croissance démographique de la Chrétienté, l'Eglise la détourne contre l'Orient. Mais au milieu du XIII ès, la prospérité interne a atteint son apogée en Occident. Défrichement et révolution agricole font reculer la famine. -Le XIII ès est le retour à la frappe de l'or éteinte depuis Charlemagne en Occident. [...]
[...] Une des ressemblances entre Louis et Josias, c'est d'avoir eu une mère remarquable. -Pour les hagiographes de Saint Louis, le roi doit une grande partie de ses vertus à sa mère. -L'essentiel de ses métrites vient d'avoir été semblable à un homme et d'avoir formé en homme son fils. -Amour d'une mère chrétienne. -Blanche est née en 1188. Elle est la fille d'Alphonse VIII de Castille et d'Aliénor d'Angleterre. Elle épouse à l'âge de 12 ans Louis. Elle lui donna 11 ou 12 enfants. [...]
[...] D'abord sur une estrade devant l'église à l'extérieur, car longtemps le mariage n'a été au Moyen Age qu'un contrat privé. Au XIII ès, il est en train de devenir un sacrement et de passer sou le contrôle de l'Eglise. Jonction des mains droites. L'archevêque en invoquant le Saint-Esprit, bénir et encense un anneau qu'il remet ensuite au roi, qui le passe à la main droite de Marguerite. Puis entrent dans l'église. La seconde phase du mariage est essentiellement une messe. [...]
[...] Saint Louis, roi idéal et unique 10. Le roi souffrant, le roi christ Saint Louis fut, dans le contexte médiéval, un roi de douleur mais cette image du roi souffrant a posé à ses contemporains de grands et difficiles problèmes. La souffrance est-elle une valeur ? Un roi peut-il souffrir ? 1. Les valeurs du corps. -Saint Louis entretient avec son corps des relations complexes. Le christianisme de son temps enseigne à la fois le mépris du corps, qui s'oppose à l'épanouissement de l'âme, le principe noble et même divin de l'homme, et un certain respect du corps qui ressuscitera au Jugement dernier. [...]
[...] -Tempêtes et aventures de mer ne manqueront pas à Saint Louis. Mer dangereuse que cette Méditerranée, surtout pour les Français en grande majorité terriens. -Quand Louis IX fait construire sur le littoral récemment réuni au domaine royal le port d'Aigues-Mortes, il y voit d'abord un intérêt économique : y développer le commerce et y attirer des marchands italiens. -La Méditerranée pour Louis IX c'est enfin et surtout un espace religieux, l'espace de la grande illusion, celle de la conversion : conversion des musulmans, conversion des Mongols, retour des chrétiens orthodoxes grecs à la Chrétienté romaine Les préparatifs de la croisade. [...]
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