Pendant toute son existence, de 962 jusqu'à 1806, le Saint-Empire romain germanique est marqué par une dualité de niveaux : tout d'abord celui de la spéculation religieuse et philosophique, ou bien, d'après Shillinger, le niveau de l'idéologie impériale portant depuis le milieu du IXe siècle l'idée de la renovatio imperii romanorum. Ensuite, ce niveau doit se confronter à l'autre, celui des réalités politiques, qui posent des questions quant à l'effectivité de cet Empire. Cette articulation entre l'idée et la réalité va rester propre au Saint-Empire romain germanique pendant toute son existence.
En prenant compte de ces ambiguïtés, ainsi que des difficiles définitions et doutes par rapport à la nature et l'identité de cet Empire, il convient de se demander s'il portait bien son nom.
[...] Malgré le fait que l'Empire se composait de nombreux petits royaumes, il est à noter qu'ils ne sont jamais allés jusqu'à la revendication de la souveraineté et du détachement. Cela témoigne aussi d'un certain esprit de communauté entre les princes allemands, qui ont, pendant les batailles pour leurs souverains, pris la conscience de leur unité et dont l'Empire a été la réalisation de leur mission en tant que d'une nation germanique. Il était donc nécessaire d'assurer sa continuité Le souverain gouvernait l'Allemagne en tant que roi, malgré les services assez peu développés (Offices ministériels, Diète et Reichstag réunissant tous les préfets et hauts prélats). [...]
[...] Ainsi, l'Empire deviendrait dépendant du Pape et l'Empereur de son couronnement à Rome, qui pourrait lui attribuer le pouvoir temporel. Or, ainsi, il ne serait plus possible de parler d'une souveraineté propre de l'Empereur, d'autant plus après la demande d'Innocent IV d'obtenir un droit de regard sur l'Empereur. Les désaccords et par conséquent les luttes entre les Empereurs et la papauté ont encore remis en cause l'Empire, qui sans le soutien de la part du Pape perdaient leur légitimité, et par conséquent également la dignité impériale, comme cela a lieu par exemple dans les cas de Conrad III, Rodolphe Ier ou encore Albert II. [...]
[...] Comme le remarque Folz, cet Empire a également été un théâtre de l'affrontement entre les deux couronnes de la chrétienté, celle du pape et celle de l'empereur, et de la concurrence entre les monarques pour le trône impérial Pendant toute son existence, de 962 à 1806, le Saint-Empire romain germanique est marqué par une dualité de niveaux : tout d'abord celui de la spéculation religieuse et philosophique ou bien, d'après Shillinger, le niveau de l'idéologie impériale portant depuis le milieu du 9e siècle l'idée de la renovatio imperii romanorum. Ensuite, ce niveau doit se confronter à l'autre, celui des réalités politiques, qui posent des questions quant à l'effectivité de cet Empire. Cette articulation entre l'idée et la réalité va rester propre à Saint Empire Romain Germanique pendant toute son existence. En prenant compte de ces ambigüités, ainsi que des difficiles définitions et doutes par rapport à la nature et l'identité de cet Empire, il convient de se demander s'il portait bien son nom. [...]
[...] Comme le remarque Folz, Ainsi, alors que la distinction entre l'Empire et les territoires qui sont censés lui être soumis (royaumes, comtés, duchés, villes ) était vitale pour assurer la prééminence de l'Empire, pour assurer justement l'imperium, celle-ci disparaît, plaçant alors l'Empire, et donc l'Empereur, au même plan que les regna qui le composent Ainsi, il perd son auctoritas et par conséquent la prééminence au fondement de l'imperium. II. Le mythe universaliste romain en opposition avec la réalité identitaire de l'Empire a. L'affirmation de la volonté universaliste de résurrection de l'Empire Romain Au début de la conception de Saint-Empire romain germanique, on avait certainement l'idée de la résurrection de l'Empire Romain. [...]
[...] Les tensions intérieures et extérieures de l'Empire à l'origine des difficultés de qualification de la nature de l'Empire a. Les relations conflictuelles entre les Empereurs et la papauté en défaveur d'une sainte unité Malgré l'intitulé de Saint Empire, dont s'est doté l'Empire romain germanique en 1157, la réalité des choses n'y correspond que partiellement. En réalité, l'adoption de ce titre visait à introduire un contre pouvoir de nature divine face à la papauté, du fait de la multiplication des conflits entre les Empereurs et le Saint Siège. [...]
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