Connu pour sa basilique, Saint-Denis l'est aussi pour son histoire. Nous savons, grâce à la découverte d'un cimetière gallo-romain que le site de Saint-Denis avait déjà une importance au Bas-Empire. Sainte Geneviève, patronne de Paris y fit construire une église, qui fut agrandie à deux reprises sous les Merovingiens avant d'être captée par la dynastie carolingienne.
Avant d'approfondir notre étude, il semble important d'expliciter les termes employés. En effet, le nom de « Saint-Denis » peut à la fois désigner la ville implantée en Neustrie, mais aussi la basilique et l'abbaye royale dédiées à Denis de Paris. Le site de Saint-Denis dont il est ici question, est situé dans le département de la Seine-Saint-Denis, plus précisément dans l'actuel quartier historique. Le terme de « lieu de pouvoir » peut, à l'époque carolingienne être rattaché soit au pouvoir politique de la dynastie royale, soit au pouvoir de l'Eglise chrétienne. Enfin, « l'époque carolingienne » s'étend du premier sacre de Pépin III en 751, jusqu'en 888, année de la mort de Charles III.
[...] Conscient de la richesse matérielle et spirituelle du site, le pouvoir royal voulut rapidement imposer un contrôle direct sur le monastère. C Contrôle du pouvoir royal Dès que les Carolingiens s'approprièrent Saint-Denis, ces derniers voulurent contrôler pleinement le monastère. Pour ce faire, ils pouvaient distribuer des terres cultivables, mais également accorder leur protection royale ou récupérer des abbayes privées pour étendre les domaines. Considérant les abbayes royales comme leurs biens personnels, les souverains n'hésitèrent pas à nommer directement les abbés, contre la règle de libre élection par les moines Charlemagne désigna donc des parents et des membres du Palais, clercs ou laïcs à la tête de l'abbaye de Saint-Denis. [...]
[...] C Les domaines L'un des premiers dons de terre émanant du pouvoir royal fut celui de Charles Martel à la veille de sa mort. Il décida en effet de céder à Saint- Denis en 741 la très riche villa de Clichy. Son petit-fils, Charlemagne, légua par le biais d'un précepte de 775, deux domaines à l'abbaye. Il céda celui de Luzarches et de Messy. Un état de redevance datant probablement de 832, indique les quantités de denrées alimentaires ces grosses exploitations agricoles fournissaient aux moines. Ce processus de recouvrement foncier est attesté par douze diplômes émanant de Pépin et de ses fils. [...]
[...] CUISENIER, Réunion des musées nationaux, Paris H.ATSMA, La Neustrie : les pays de la Loire de 650 à 850, tome II, BdF A. LOMBARD-JOURDAN, Montjoie et Saint-Denis le centre de la Gaule aux origines de Paris et de Saint-Denis, Presses du CNRS, Paris S. McKNIGHT CROSBY, The Royal abbey of Saint-Denis (475-1151), Yale University press, London R. [...]
[...] Saint-Denis était déjà, un centre important à l'époque mérovingienne, marqué par ses origines chrétiennes. L'abbaye fut considérablement enrichie par Dagobert (629 à 639) et Clovis II (roi de Neustrie et roi de Bourgogne de 639 à 657), au point de devenir une place centrale du royaume. Elle obtint le statut d'abbaye immuniste dès le VIIe siècle et reçu de la part des rois, de précieux dons et privilèges, lui permettant de s'enrichir encore plus. Quand les Carolingiens arrivèrent au pouvoir, le monastère de Saint-Denis était donc, depuis le VIIe siècle, considéré comme la première abbaye du royaume franc. [...]
[...] B Le trésor de Saint-Denis Selon Danielle Gaborit-Chopin, rien ne pouvait plus clairement concrétiser la puissance d'une abbaye médiévale que la richesse de son Trésor. Comme tout trésor ecclésiastique, celui de Saint-Denis regroupait de précieux instruments liturgiques nécessaires aux cultes, des manuscrits aux reliures d'or ou d'argent ornées de pierreries et d'ivoire, vêtements et ornements liturgiques taillés dans des étoffes rares. Mais, comme tous les trésors ecclésiastiques, celui de Saint-Denis était soumis à la règle fondamentale des charités qui permettait, à tout moment, de faire fondre ou de vendre la totalité, ou une partie des objets, pour subvenir aux besoins de la communauté. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture