Les rois du Moyen Age étaient des rois sacrés. Leur sacralité n'était pas un fait de nature, inhérent à la personne royale, comme cela avait été le cas dans certaines civilisations plus anciennes, par exemple en Mésopotamie ou encore en Egypte ancienne où le pharaon était un dieu sur terre. La sacralité des rois médiévaux était un acquis, pas un donné.
Plus exactement, les rois étaient consacrés : leur caractère sacré leur était donné au cours d'un rituel nommé le « sacre », dont le moment essentiel était une onction. En principe, pour succéder à un roi, le nouveau roi – généralement son fils - devait être consacré et couronné. Tel était notamment le cas dans le royaume de France depuis le IXe siècle. La cérémonie du « sacre et du couronnement » inaugurait le règne. Elle constituait donc un rite politique, au sens où elle fondait la légitimité de la succession royale et du pouvoir. Mais il s'agissait tout autant d'un rite religieux, qui manifestait l'élection du nouveau souverain par Dieu : les paroles et les gestes des prêtres officiant en son nom exprimaient sa volonté.
[...] C'est devant l'autel que le roi se prosternera et sera oint, c'est devant lui aussi qu'il recevra les insignes royaux et en particulier la couronne. Pour le roi, on a placé un trône dans une position éminente, il se trouve sur une estrade un peu levée, située au milieu, où l'on monte par quelques degrés. La cathédrale est un lieu symbolique essentiel. Depuis l'établissement du christianisme comme religion dominante au IVe siècle, la cathédrale, siège de l'évêque, est le lieu typique du pouvoir sacré. II : Structure et déroulement du sacre royal Les 15 miniatures de l'ordo 1 : Accueil du roi. [...]
[...] L'assentiment du clergé et du peuple clôture ce pacte passé entre le roi et le clergé. La première phase du rituel à proprement parler a lieu ensuite et c'est une forme d'adoubement : on entre en royauté comme on entre en chevalerie. Les objets qui donneront au roi sa véritable dignité et son véritable pouvoir ont été déposé sur l'autel par l'abbé de Saint Denis qui les garde, debout. Le roi abandonne la partie extérieure de ses vêtements antérieurs, c'est la fin du rite de séparation. [...]
[...] De plus, le roi de France est supérieur eux autres rois car il est le seul à être oint par une huile sacré. Une fois sur le trône le roi l'emporte sur les autres laïcs et clercs car il garde sa couronne alors que les autres se découvrent. Conclusion Le sacre fait du roi un être sacré et consacré, l'égal d'un évêque. Il est l'oint du seigneur et protecteur de l'Eglise. Du prêtre, il garde la chasuble et peut communier sous les deux espèces. Il porte l'épée comme tous les laïcs et peut se marier. [...]
[...] Le rite central de l'onction du roi est déjà présent dans la Bible. Les rois médiévaux et les évêques chargés de les oindre avaient parfaitement conscience de s'inscrire dans une continuité qui les reliait au temps des premiers rois d'Israël (David oint par le prophète Samuel). Mais le sacre a aussi connu une histoire particulière au cours du Moyen Age : il s'est formé progressivement tout en se diversifiant selon les pays. Déjà, les rois wisigoths du Haut Moyen Age étaient oints, mais ce cas fut trop isolé pour avoir exercé une influence sur les rituels des monarchies plus septentrionales. [...]
[...] Dans la chrétienté médiévale, de tels personnages sont des clercs, ou bien des laïcs d'un rang élevé remplissant des fonctions qui touchent au domaine du sacré. Au premier groupe appartiennent les prêtres, les évêques tout particulièrement, et les papes. Au second, les empereurs et les rois. Le document qui va nous occuper est un ordo de ce dernier type : c'est un ordo royal Il s'intitule : Ordo pour la consécration et le couronnement du roi. Le titre met donc en avant l'idée du sacre et de l'onction. [...]
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