Le texte dont il est question ici est un compte rendu de la cérémonie du sacre du roi Philippe 1er, le 23 mai 1059 à Reims. L'auteur est l'archevêque Gervais de Reims, celui qui a sacré le roi en personne. Le texte, en latin à l'origine a été traduit par Richard A JACKSON, célèbre historien américain.
Il convient avant toute chose de préciser que ce document est appelé une « ordine », en fait ce récit sert à faire la promotion d'un personnage auquel est conféré un prestige ou un pouvoir sacré, pour que l'on s'en souvienne dans les générations futures. Ici cela a pour but, comme nous le verrons plus précisément, de faire la promotion de l'archevêque Gervais, de légitimer son pouvoir mais aussi celui de la personne royale.
Il faut également noter que c'est dans un contexte de crise châtelaine que se sacre va se dérouler.
Le thème qui en ressort est ici évident : la problématique consistera à se demander concrètement quelles sont les relations entre l'église et le pouvoir royal à travers la cérémonie du sacre à Reims.
Nous verrons dans une première partie le cas des « forces en présence », les personnages présents lors de la cérémonie, avant de nous intéresser plus en détail sur la liturgie du sacre.
Nous clôturerons cette analyse en essayant de faire ressortir et de montrer les relations évidentes entre le roi et l'église.
[...] Le sacre de Philippe Ier de France par Gervais, archevêque de Reims (23 mai 1059) Introduction Le texte dont il est question ici est un compte rendu de la cérémonie du sacre du roi Philippe 1er, le 23 mai 1059 à Reims. L'auteur est l'archevêque Gervais de Reims, celui qui a sacré le roi en personne. Le texte en latin à l'origine a été traduit par Richard A JACKSON, célèbre historien américain. Il convient avant toute chose de préciser que ce document est appelé une ordine en fait ce récit sert à faire la promotion d'un personnage auquel est conféré un prestige ou un pouvoir sacré, pour que l'on s'en souvienne dans les générations futures. [...]
[...] Nous avons d'un côté le clergé séculier : - L'archevêque Gervais, auteur de l'ordine, c'est lui qui va sacrer le roi. Il est archevêque de Reims depuis 1055 ( 44ème archevêque de la ville) et était très réputé pour les liens serrés qu'il entretenait avec la famille royale et avec le Saint-Siège. Il était également appelé Gervais de Bellême ou Gervais de la Roche Guyon. Ligne 4 Philippe a été sacré selon ce cérémonial par l'archevêque Gervais Sont également présents lors du sacre d'autres archevêques mais qui ne sont pas ici cités dans le texte : - l'archevêque de Sens ( comté d'Auxerre). [...]
[...] On suppose qu'il s'agissait surtout des évêques de Reims( au nombre de et aussi de l'évêque de Langres. -Hugues de Besançon, mentionné ligne 19, dit Hugues de Salin, il s'agissait en réalité du légat du pape, un personnage très haut placé a l'époque qui va marquer le 11e siècle de sa marque. Il est l'envoyé du pape Nicolas II, pape depuis le 28 décembre 1058, évoqué lui-même ligne 19. - On a également des clercs et des prélats, ligne 28, qui doivent officier avec l'archevêque au cours de la cérémonie. [...]
[...] - Suit ensuite un discours de circonstance de l'archevêque puis celui-ci procède à l'ordination, la sacralité du roi, avec l'accord d'Henri Ier. Le nouveau roi reçoit ensuite des marques d'honneur (ligne 27) de la part du clergé puis les chevaliers et le peuple acclament celui qui vient d'être sacré et approuvent cet acte en proclamant trois fois nous approuvons, nous voulons qu'il en soit ainsi lignes 34-35 Mais il y a plusieurs détails fondamentaux nécessaires pour comprendre et analyser le sacre royal qui ne sont pas présents dans le texte ou alors implicitement : - Par exemple concernant la façon dont l'archevêque va sacrer le roi : il s'agit d'une sorte d'adoubement, on apporte au prince les insignes de la chevalerie : souliers, éperons d'or et l'épée royale puis se déroule ce que l'on appelle l'onction : l'archevêque verse sur la tête, la poitrine, les épaules et la jointure des bras du roi, l'huile de la sainte ampoule. [...]
[...] On y apprend que le roi Henri est roi depuis 32 ans et Gervais archevêque dans sa 4e année. Les calendes dont il est question ici : au 10 des calendes de juin sont des termes romains, la calende représentant le premier jour de la nouvelle lune chez les romains. Quant à l'indiction 12e il s'agit de l'indiction romaine qui équivaut à une période de 15 ans ( plus facile pour référencer) reprise par Charlemagne en l'an 800. Le fait que Gervais insiste tant sur la date montre et reflète bien la volonté de conserver ce jour dans les mémoires Tout aussi important dans le texte : le lieu ! [...]
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