C'est par un événement qui constitue un des moments les plus grandioses et les plus merveilleux de la vie politique de l'Etat médiéval que les Capétiens parvinrent à assurer la royauté de leur dynastie. Il fallait en effet continuer à pratiquer, en l'enrichissant, l'acte légitimant auquel avait eu recours le premier Carolingien et toute sa suite, le sacre.
Le sacre se définit comme une cérémonie religieuse, conférant à un souverain un caractère divin, le distinguant des autres, dont on verra par la suite les détails du cérémonial. Par sa fonction ainsi définie, on ne peut que la rapprocher de la monarchie. Du latin monarchia, qui signifie commander, la monarchie désigne un régime dans lequel le chef de l'Etat est un monarque unipersonnel et héréditaire. On doit, dans le cadre du sujet, considérer la royauté comme son synonyme.
De la fin du Xe siècle au XVIe siècle, les rois se sont succédé en même temps que le pouvoir royal et la monarchie se renforçaient en s'appuyant alternativement sur le droit romain grâce à la redécouverte du Digeste au XIe siècle, et sur l'Eglise à travers le baptême et le sacre.
L'Eglise et la royauté apparaissent indubitablement liées, chacun servant les intérêts de l'autre. On peut en conséquence s'interroger sur le sens du sacre et sa portée vis-à-vis de la monarchie. Au cours de cette période, le sacre est-il un acte intrinsèque à la royauté ?
[...] Ladite cérémonie s'affirme dans un premier temps comme un élément constitutif et distinctif de la monarchie. Ce caractère constitutif du sacre est visible à travers les symboles et les étapes du cérémonial ; ainsi, il distingue le roi des autres hommes et donne naissance à une sorte de " royauté sacrée " Un rite constitutif En effet, le rite du sacre est constitutif de la royauté de par les nombreux symboles qui émanent de la cérémonie. Cette cérémonie correspond à un rituel bien précis et minutieusement organisé. [...]
[...] Le sacre , une mise en scène monarchique Au moment du sacre, le roi n'était plus dans la même position de faiblesse que jadis. En effet, la promesse par laquelle il s'engageait avait principalement pour but de servir l'Eglise pour fixer une voie étroite dont le roi ne pouvait s'écarter. Au XIVe siècle, s'il prend toujours les mêmes engagements, il met néanmoins à profit cette promesse dans le but d'affirmer et de renforcer son pouvoir. Cela lui permet de rappeler à tous moments qu'il a contracté des obligations sacrées et que rien ne saurait s'opposer à leur exécution. [...]
[...] En conséquence , le sacre permet au roi de s'inscrire dans la lignée monarchique : il bénéficie de ses aînés. C'est l'événement créateur de la royauté : le roi n'est roi qu'après être sacré roi. Rite constitutif donc , le sacre est aussi rite distinctif. Un rite distinctif En effet , le sacre possède une seconde portée . Créateur de roi , il en fait aussi une sorte d'évêque qui le place dans une position intermédiaire entre Dieu et son peuple. [...]
[...] On doit, dans le cadre du sujet, considérer la royauté comme son synonyme. De la fin du Xe siècle au XVIe siècle, les rois se sont succédés en même temps que le pouvoir royal et la monarchie se renforçaient en s'appuyant alternativement sur le droit romain grâce à la redécouverte du Digeste au XIe siècle, et sur l'Eglise à travers le baptême et le sacre. L'Eglise et la royauté apparaissent indubitablement liées, chacun servant les intérêts de l'autre. On peut en conséquence s'interroger sur le sens du sacre et sa portée vis-à-vis de la monarchie. [...]
[...] " Mystère et surnaturel impliquaient donc croyance et adhésion en sa personne " , affirme d'ailleurs Albert Rigaudière à propos de ce pouvoir. Cependant , Louis XV conduit au déclin de cette pratique : en arrêtant de toucher les écrouelles , le peuple arrêta de croire au pouvoir de guérir , et du même coup , cessa de croire en la personne du roi. Ainsi , le sacre acte avant tout créateur aux temps féodaux , sa valeur juridique était souvent mise en exergue par bon nombre de théoriciens. Cependant , c'est à partir du XIVe siècle qu'une importante inversion se produit. [...]
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