En effet, le royaume de France est en conflit avec le roi d'Angleterre et duc de Normandie : Henri Ier Beauclerc, et le comte Thibaud de Blois-Champagne. Ainsi le roi, sur les conseils de ses proches et du pape, résidant alors à Reims, lequel avait dépêché ses légats à ses côtés, entrepris le sacre de son héritier par le pontife lui-même, Innocent II, qui présidait alors une assemblée conciliaire. C'est ainsi, que le dimanche 25 octobre 1131, eut lieu le sacre de Louis VII.
Nous allons étudier cet événement relaté par la Chronique de Morigny suivant trois axes: dans un premier temps, nous observerons la dimension spatiale et temporelle du rite, puis, nous verrons le sacre comme un monde socialement ritualisé, et enfin, le sacre comme "rituel de passage", selon l'expression de Jacques Le Goff.
[...] En effet, la ville des sacres, qu'est Reims, accueillait une grande assemblée conciliaire présidée par le pape Innocent II, lequel avait été chassé de Rome par le schisme d'Anaclet II, en 1130. Aussi, le concile comptant treize archevêques, plus de deux cent soixante évêques venus de toute la Chrétienté et recevant les faveurs du roi Louis VI pour le sacre de son héritier, le pape trouvait là sa légitimité face à Rome. Quant à Louis VI, le sacre de son second héritier est légitimé aux yeux de tous les détracteurs en étant accomplit par le pontife lui-même. [...]
[...] Au terme de cette explication, nous comprenons que le roi naît de la volonté de Dieu, exprimée par le Clergé, qui possède le pouvoir de sacrer la royauté et validée par le peuple, qui la sacralise. Le roi, ainsi élevé à un rang supérieur entre temporalité et spiritualité de sa condition, devient un lien essentiel qui garantit la stabilité de l'ordre défini entre tout les acteurs du monde chrétien, unissant le droit divin au devoir des hommes. Bibliographie Source La Chronique de Morigny, Léon Mirot, Paris Usuels J. Le Goff, Le sacre royal à l'époque de Saint Louis, Gallimard, Paris J. [...]
[...] Cette chronique a été rédigée dans l'abbaye de Morigny, près d'Etampes, entre 1095 et 1152 environ. Elle se compose de trois livres, le premier, composé par Thiou, préchantre du monastère, a dû être écrit entre 1106 et 1108, quant au second, dont notre extrait est tiré, seule certitude, il fut rédigé par un moine de l'abbaye, non pas jour après jour, mais d'une seule traite vers 1132. Le troisième livre, quant à lui, a été écrit par un autre moine entre 1149 et 1151. [...]
[...] Ainsi, s'achève le sacre du jeune Louis VII, douze jours après la disparition de son aîné et prédécesseur Philippe ; Le royaume des Francs en ce dimanche 25 octobre 1131 retrouve sa trinité royale : Louis VI, Adélaïde de Savoie et Louis VII. Ce dernier n'accédera au trône que six années plus tard, à la mort de son père, épousant Aliénor d'Aquitaine, il agrandit le royaume et renforce la monarchie, il publiera d'ailleurs les premières ordonnances du royaume et se fera un fervent défenseur de la religion, malgré les quelques différends qui l'opposeront à son consécrateur, le pape Innocent II. [...]
[...] Les indications de temps sont rares dans cet extrait, une seule apparaît : "le pape, de très bon matin, sortit du palais épiscopal" cette indication suppose que le rythme de la cérémonie est plutôt lent et que la matinée est importante, elle est d'ailleurs vouée à la messe et à la prière. Le fait que le sacre ait lieu le dimanche matin renforce l'idée première du sacre, à savoir, la création d'une relation particulière entre Dieu et le roi de France, par l'intermédiaire de l'Eglise. Le roi a été nommé par Dieu et doit se faire reconnaître de lui par le sacre. [...]
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