Au Moyen-Âge central, pas de constitution écrite. Les gestes, lieux et rituels garantissent la pérennité du pouvoir puisqu'ils associent tous les participants qui, acceptant les gestes, reconnaissent la validité du pouvoir qu'ils expriment. Plus d'attention à l'Est car plus codifiés. Rituels sont des gestes et paroles qui font apparaître la volonté divine derrière l'ordre du siècle.
La monarchie dans le royaume capétien est définie comme sacrée par nature. Dans le royaume salien, une telle sacralité n'est pas manifeste alors que le roi utilise les mêmes symboles et rituels, jamais la royauté n'est de type ministériel. Ce sont les souverains, chacun à leur tour, qui essaient de faire reconnaître leur sainteté : ils dépendent donc in fine du jugement de l'Église (...)
[...] Des difficultés naissent surtout à partir du règne d'Henri IV, qui dissocie le statut d'abbaye royale et le privilège de la libre élection. L'avouerie : dénonciation de l'abbatiat laïque devient alors une constante du discours clérical ou monastique en faveur de la réforme, d'où le recours à des formes de tutelle plus souples. Avec le Xe siècle, l'avoué hérite des compétences de l'abbé laïc. Là où la dévolution des droits publics aux Églises est consentie d'une façon officielle et massive, l'immunité élargie du Xe siècle conduit à une croissance corollaire des compétences et des pouvoirs des avoués. [...]
[...] Dès le milieu du Xe siècle, le réseau de châteaux se renforce sur leur initiative, avec une territorialisation manifeste des pouvoirs. Les cadets des parentés comtales sont aussi des bâtisseurs de forteresses. On trouve également de grands seigneurs, tel celui de Bellême. Le maintien des forteresses publiques est observé aussi dans le royaume de Bourgogne au XIe siècle. Parmi les châteaux royaux de Bourgogne transjurane, on connaît celui de Neuchâtel, résidence royale par excellence selon les termes du diplômes par lequel Rodolphe III le donne à sa future épouse Ermengarde (1011) ; celui de Font ; celui de Mont-le-Grand. [...]
[...] L'instauration de nouvelles commémorations collectives comme la fête de tous les défunts fixée dans les années 1030 au 2 novembre, l'élargissement des solidarités funéraires contribuent à l'élaboration à Cluny d'un véritable système d'exploitation seigneuriale de la mort. Libri memoriales : consignent le nom des bienfaiteurs vivants ou morts à commémorer; nécrologes qui font la liste des défunts inscrits au jour anniversaire de leur décès, obituaires qui énumèrent pour chaque jour les messes commandées au profit des défunts dont l'anniversaire. Donations pour prières pour le salut de leur âme (pro anima). Ces gestes n'ont cependant pas qu'un objectif spirituel. [...]
[...] Bâton pastoral symbolise la mission de conduire les âmes du troupeau. L'anneau symbolise le mariage noué entre le prélat et l'Église. L'investiture féodale L'hommage vassalique existe dès le haut Moyen Âge sans reposer sur un transfert économique : la remise d'un fief ne conditionne pas le serment donné. À la fin du IXe siècle, tous les éléments de l'investiture féodale (hommage, serment, concession du fief) sont donc en place sans former de système cohérent avant le début du XIIe siècle. [...]
[...] Les lieux du pouvoir 1. Le monastère et l'église A. Un lieu convoité Depuis l'époque mérovingienne, le patronage des grands aristocrates laïques sur les sanctuaires, surtout ruraux, est de règle : tout aristocrate peut fonder sur ses terres des églises privées, Eigenkirchen, desservies par des clercs de statut variable, voir implanter des communautés monastiques, Hauskloster et tirer de ces fondations un surcroît de prestige et de richesse. Les évêques eux-mêmes prennent la tête des monastères de leurs diocèses, soit qu'ils en soient les abbés, quoi qu'ils en exploitent le patrimoine foncier ; dans l'Église impériale de plus, la carrière épiscopale peut être préparée ou entrecoupée par quelques années d'abbatiat (comme pour Adalbert de Magdebourg), ce qui contribue à renforcer les liens structurels entre abbayes et évêchés. [...]
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