L'on peut distinguer dans l'époque médiévale deux périodes : l'une, du 10ème à la fin du 11ème siècle est caractérisée par un profond abaissement de la courbe démographique, une faible densité de population répartie très inégalement, les groupes humains sont clairsemés.
La vie économique est en régression : les terres cultivées reculent devant la forêt et les pâturages, le commerce se tarit progressivement, la monnaie tend à disparaître. L'économie est une économie domaniale, dominée par la consommation; la seule richesse est la richesse foncière.
Les catégories sociales sont extrêmement mouvantes, il est possible de passer de la classe servile à la "noblesse" sans grande difficulté. Le droit est presque entièrement coutumier, tout droit savant, systématisé a disparu; et cette formation coutumière entraîne une extrême diversité locale et un certain flottement.
Cette même période est caractérisée d'un point de vue politique par la disparition du pouvoir central dont les attributs sont répartis entre de nombreux titulaires qui exercent des pouvoirs autrefois détenus par le seul roi (...)
[...] En même temps, le droit devient plus savant, plus raisonné, on assiste d'ailleurs à une renaissance du droit romain qui apporte une méthode, une façon de raisonner, et qui est reconnue comme force organisatrice d'une société. La féodalité est dérivée du mot fief. Elle se caractérise par tout ce qui s'y attache, c'est-à-dire, à l'un des vestiges les mieux conservés du système juridique féodal. Stricto sensu, la féodalité recouvre des institutions caractéristiques de la période féodale à savoir la vassalité et le fief et les relations féodo-vassaliques qui en découlent ainsi que leurs incidences sur l'organisation politique. [...]
[...] Elle garde surtout la théorie du pouvoir politique unique et centralisé. Le roi est surtout entouré d'une certaine aura, d'un prestige particulier, c'est pour cela qu'on dit qu'il est primus inter partes Féodalité et coutume royale de succession Hugues Capet et ses successeurs ont du faire face à un problème : transformer l'élection en hérédité, c'est-à-dire créer une coutume successorale, et pour cela, ils vont véritablement s'inspirer des coutumes de la féodalité. La transmission du titre royal, de la couronne va être réglée d'une manière assez pragmatique par la formation d'une coutume. [...]
[...] L'oriflamme est aussi un exemple de propagande. Les propagandistes racontent ainsi que Charlemagne, dans un rêve, aurait eu la vision de St Denis, qui tenait dans sa main une lance resplendissante d'où jaillissait une flamme et dans ce rêve, St Denis aurait remis cette lance à Charlemagne en lui demandant de partir en croisade. Depuis cette vision, les Rois de France sont chercher cette lance à l'abbaye de St Denis, avant de partir en campagne, et ainsi, Dieu va protéger les armées du Roi. [...]
[...] Au-delà du sacre, entre le 12ème siècle et 14ème siècle, cette idéologie est renforcée par une intense propagande. Jamais durant l'époque féodale, le roi de France n'a été considéré comme un seigneur ordinaire même s'il était faible. Les fondements sont religieux parce que le peuple et l'Eglise sont attachés à l‘idée que le Roi tient son pouvoir de Dieu, du sacre. Le sacre est antérieur à l'avènement des Capétiens, il apparaît à l'époque franque avec Pépin le Bref, puis prend un sens particulier avec Charlemagne. [...]
[...] Tout cela nourrit une certaine propagande qui tente de démontrer que le Roi est aussi un saint, elle cherche à entourer la monarchie française d'un rôle religieux, mystique pour des vues politiques, il s'agit de renforcer le prestige du Roi et son autorité. Le mystère royal ou le roi très chrétien L'usage du terme très chrétien est ancien, la chancellerie du Pape l'utilise dans sa correspondance avec les Rois. Au 14ème siècle, ce titre n'est décerné qu'au seul Roi de France, cela étant le résultat d'une intense propagande. [...]
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