A la fin du Moyen Age, le routier peut être défini comme un homme d'armes professionnel et volontaire.
Le texte que nous allons étudier est extrait du Voyage en Béarn de Jean Froissart. Jean Froissart est né en 1337 à Valenciennes, et mort vers 1404. Ce clerc a voyagé dès 1360 dans les plus grandes cours royales et princières d'Occident. Il a notamment été dans l'entourage de la reine d'Angleterre. A la fin des années 1380, il entreprend un voyage dans le Midi et en Béarn, il est alors au service du comte de Blois. Au cours de ses voyages, il prend des notes et interroge ses contemporains afin de rédiger une chronique de la guerre de Cent ans. Dans un souci de véracité, il utilise des sources littéraires, des documents d'archives et des témoignages. Cependant, il n'a pas lui-même combattu ni assisté à une bataille ou un siège, il en donne pourtant des descriptions assez précises. Son œuvre, les Chroniques, dont est extrait le Voyage en Béarn (livre III, chapitre X), a pour finalité de lutter contre l'oubli en racontant les hauts faits d'armes de la guerre de Cent ans. Ce texte est le résultat d'un véritable travail de recherche historique tout en étant fortement empreint d'idéal chevaleresque.
Cet extrait a été rédigé par Jean Froissart à partir de notes prises lors de son voyage en Béarn, à la cour du comte de Foix. Jean Froissart a séjourné à Orthez de novembre 1388 à février 1389. Lors de ce séjour il a rencontré le Bascot de Mauléon. Leur discussion est retranscrite dans cet extrait. Le Bascot de Mauléon était un homme d'armes gascon qui a servi pendant la guerre de Cent ans auprès de différents capitaines, de 1356 au milieu des années 1360. Cette période fut marquée par la bataille de Poitiers (19 septembre 1356), elle fut suivie d'une trêve entre la France et l'Angleterre, puis de la reprise des hostilités, avant la signature du traité de paix de Brétigny-Calais en 1360. Il y eu aussi des révoltes (telle la Jacquerie en 1358), et une guerre menée par Charles de Navarre. Suite à la signature de la paix, les hommes d'armes ne trouvèrent plus de prince auprès de qui s'engager, ils descendirent alors le long du Rhône où ils continuèrent à se battre pour leur propre compte.
La première partie de ce texte, jusqu'à la ligne 24, relate les faits d'armes du Bascot de Mauléon entre 1356 et la paix de Calais en 1360. La fin du texte est consacrée aux événements qui eurent lieu après cette paix, alors que les gens d'armes auraient du revenir à la vie civile.
Nous pouvons nous demander en quoi la carrière militaire du Bascot de Mauléon est représentative de celle de bon nombre de routiers pendant la guerre de Cent ans, en insistant sur le fait que la principale motivation de ces hommes d'armes est la recherche du profit par tous les moyens.
Pour tenter de répondre à cette question, nous étudierons dans un premier temps les routiers en tant qu'hommes d'armes volontaires et professionnels, puis nous verrons quel fut leur rôle auprès des grands princes et des rois, avant de nous intéresser aux actions militaires qu'ils menèrent pour leur propre compte après le traité de Brétigny-Calais.
[...] Cependant, les deux renonciations ne furent pas prononcées lorsque la paix fut jurée à Calais le 24 octobre 1360. Jean Froissart écrit que Quand la paix fut jurée entre les deux rois, on convint de toute manière que gens d'armes et de compagnies videraient les forteresses et les châteaux qu'ils tenaient (l. 25-26). La paix eut donc des conséquences directes et immédiates sur la vie des routiers qui se retrouvèrent abandonnés à eux- mêmes et privés des biens qu'ils avaient conquis lors des combats. [...]
[...] D'autre part, Jean Froissart indique qu'« ils étaient pauvres (l. 35). L'origine sociale des routiers n'est pas plus explicitée ici, cependant nous pouvons préciser qu'il s'agissait généralement de puînés ou de bâtards (comme le Bascot de Mauléon) qui n'avaient pour seul espoir de survie que le métier des armes. Nous pouvons remarquer tout au long de ce texte, et nous y reviendrons plus loin, que cela ne les empêcha pas, bien au contraire, de s'enrichir. La plupart commencèrent leur carrière militaire comme simples écuyers et la terminèrent chevaliers et capitaines. [...]
[...] Son œuvre, les Chroniques, dont est extrait le Voyage en Béarn (livre III, chapitre a pour finalité de lutter contre l'oubli en racontant les hauts faits d'armes de la guerre de Cent ans. Ce texte est le résultat d'un véritable travail de recherche historique tout en étant fortement empreint d'idéal chevaleresque. Cet extrait a été rédigé par Jean Froissart à partir de notes prises lors de son voyage en Béarn, à la cour du comte de Foix. Jean Froissart a séjourné à Orthez de novembre 1388 à février 1389. [...]
[...] Tucoo-Chala, Gaston Fébus, Un grand prince d'Occident au XIVe siècle, Pau, Marrimpoey Jeune Articles - P. Contamine, Les compagnies d'aventure en France pendant la guerre de Cent ans Mélanges de l'école française de Rome, Moyen Age, Temps modernes, Paris, de Boccard [non consulté] - P. Contamine, Le combattant dans l'Occident médiéval Le combattant au Moyen Age, Publications de la Sorbonne - P. Contamine, Froissart : art militaire, pratique et conception de la guerre Pages d'histoire militaire médiévale XIVe XVe siècles, Paris, de Boccard, 2005. [...]
[...] Les routiers pendant la guerre de Cent ans, Jean Froissart, Voyage en Béarn (chapitre Un capitaine des routiers raconte ses campagnes pendant la guerre de Cent Ans (texte modernisé) ( ) Là je vis venir un écuyer gascon qui s'appelait le Bascot de Mauléon, homme d'armes expérimenté et hardi. Il descendit en grand équipage en l'hôtel où j'étais logé à Orthez, à l'enseigne de la lune, chez Ernaulton du Pin et faisait mener sommiers autant qu'un grand baron, et lui et ses gens étaient servis dans de la vaisselle d'argent ( Une nuit après souper, auprès du feu, en attendant minuit, le cousin du comte de Foix l'invita à raconter ses campagnes. [...]
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