▪ La Rome du XVe siècle, vaste sujet si il en est, est une entité complexe, chancelante et est en perpétuelle mutation. En effet, il s'agit d'une cité qui se doit de faire face au grand schisme de l'Église catholique de 1378 à 1414, aux tentatives de réaffirmation de la théocratie pontificale tout au long du siècle et à celle des républicains qui tentent de trouver leur « brutus » à chaque période de troubles. L'urbanisme inspiré du traité d'Alberti, De re aedificatorio, mais aussi avec le premier plan de la ville résultant de mesures retranscrites
dans un cercle qu'il livre dans sa Descriptio Urbis Romae, redistribuent les cartes et changent la perception de la cité. Cela ravit les papes qui pensent redonner à la ville,splendeur et lustre d'antan pour asseoir leur pouvoir, mais désoriente et mécontente par son application le peuple de Rome. Un dualisme pourtant déjà millénaire, s'installe davantage,entre le vicaire du Christ et les romains. Sans oublier les baroni qui n'entendent pas désarmer face à la restructuration du tissu urbain par la construction de grands palais (en opposition à leurs demeures fortifiés) sur la rive gauche du Tibre, et garder leur main-mise sur la partie profane de la ville.
▪ A la lumière de ce sujet, il nous faut tenter de lancer une ébauche de définition de la ville, vaste réseau de services et d'échanges, condensation géographique de rapports humains qui découlent d'une vie en groupe, débouchant elle-même sur des valeurs sociales qui lui sont propres. Les successeurs de Sylvestre, pape (314-335) à qui l'empereur Constantin a permis de donner son premier éclat à la chrétienté, se doivent de rendre à la ville éternelle son rayonnement, aussi bien que son rôle de capitale des chrétiens. Mais une ville, dont nous venons d'ébaucher la définition, réserve résistance et valeurs particulières, et
la ville de Rome caractérise l'essence même de cette définition. Quels sont donc les enjeux et la pratique de ce défi ? Quelles réactions, l'espace et les habitants réservent-ils à celui-ci ? Pour tenter de répondre à cette problématique nous aborderons l'évolution du réseau urbain de la ville éternelle au cours du XVe siècle, de son espace et de sa population à travers le prisme de la papauté et de son implantation dans la cité de manière chronologique, pour les décrire et les analyser. Pour cela, nous aborderons dans une premier temps « La renaissance de la cité pontificale », pour nous concentrer dans un deuxième temps sur les prémices d'un nouvel age d'or.
[...] Le 29 mai 1434, le peuple de Rome proclame la république excédé par les privations qui durent depuis Martin V. Il s'enfuit, mais la république ne dure que 5 mois, grâce a l'intervention de Florence et Venise qui le rétablit sur son trône. C'est en Octobre 1434 que les troupes armées de l'évêque Vitelleschi, missionées par le pape en son absence, contraignent les forteresses des Savelli et des Colonna à la capitulation, accueillies de manière positive par les habitants du trastévère las des troubles qui ensanglantent la ville. [...]
[...] On voit donc ici un pape qui arrive a reprendre possession de sa ville, qui engage des travaux et respecte un souci nouveau, l'urbanisme. En effet Martin V est le premier pape à se faire suivre par un groupe d'érudit non théologiens et qui possèdent une grande importance. Ses successeurs, comme Eugène VI et Nicolas V poursuivront la chose. Juristes, humanistes, connaisseurs du latin, ils sont le plus souvent abbréviateurs ils résument et mettent en forme la correspondance du pape. [...]
[...] Ladislas entre une première fois à Rome en 1408; puis son autorité contestée, prend militairement la ville en 1413. La ville de Rome passe aux mains des Napolitains. La reine Jeanne succédant à Ladislas s'installe même au château Saint-Ange. En 1417, un condottiere, Braccio di Montone, tient la ville pendant plusieurs mois, mais celle-ci reste aux mains des Napolitains. C'est au cours de l'année 1418 que le Concile de Constance mais fin au schisme. Le nouveau pape élu en 1414 est reconnu par l'occident entier. [...]
[...] Quelles réactions, l'espace et les habitants réservent-ils à celui-ci ? Pour tenter de répondre à cette problématique nous aborderons l'évolution du réseau urbain de la ville éternelle au cours du XVe siècle, de son espace et de sa population à travers le prisme de la papauté et de son implantation dans la cité de manière chronologique, pour les décrire et les analyser. Pour cela, nous aborderons dans un premier temps La renaissance de la cité pontificale pour nous concentrer dans un deuxième temps sur les prémices d'un nouvel age d'or. [...]
[...] Nous venons donc de voir que entre le dualisme entre le peuple de Rome et le Souverain pontife est très fort, si celui-ci mécontente le peuple et s'éloigne de la ville il connait donc une vengeance, qui passe le plus souvent par le soutien aux républicains de Rome, qui essaye de donner les bases d'une nouvelle institution à la ville en son absence, pour cause de concile (pendant la période des troubles et du conciliarisme triomphant) ou pour une autre cause, comme avec Pie II qui s'éloigne de Rome pour organiser une croisade qui lui tient à coeur. Le pape doit donc marquer son ancrage en plein coeur de la cité, depuis quelques temps déjà, et surtout depuis Calixte III, les familles et proches des papes s'installent dans de nouveaux palais qui changent le visage de la cité profane, en contraste fort avec les demeures fortifiées des familles nobles romaines. L'architecture rejoint la politique, car en effet si le contraste existe ce n'est pas pur hasard. [...]
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