Du roi suzerain au roi souverain - XIIe-XIIIe siècles

Résumé du document

La féodalité désigne un système légal, issu de la conquête de l'Empire romain d'Occident par les Barbares. L'organisation consistait en une sorte de confédération de seigneurs investis chacun d'un pouvoir, suzerain ou souverain, dans leurs propres domaines, mais inégaux en puissance, subordonnés entre eux, et ayant des devoirs et des droits réciproques. La féodalité fut marquée par le règne du roi suzerain dans un premier temps, suivit par celui du roi souverain. Dans le système féodal, le suzerain est le seigneur placé au dessus de tous les autres seigneurs.

C'est en quelque sorte le « seigneur des seigneurs ». Le suzerain est en relation directe avec des vassaux. Plus tard dans le temps apparaît le terme du roi souverain. Le souverain désigne celui qui détient le pouvoir suprême sur un groupe d'individus. La souveraineté à cette époque désigne donc la supériorité du roi capétien sur l'ensemble de ses sujets dans le royaume. Au XIIe-XIIIe siècle, la royauté devient véritablement féodale en récupérant les structures engendrées par la féodalité, pour reconstruire sa propre puissance.

Extraits

[...] D'autre part, nous pourrons chercher à comprendre pourquoi et comment s'est effectué le passage du roi suzerain au roi souverain ? C'est pourquoi il faudra d'abord s'attacher au règne du roi suzerain pour ensuite se diriger vers le règne du roi souverain (II). I : Le règne du roi suzerain La fin du Xième siècle et le début du XIIe sont marqués par le règne du roi suzerain. Un règne caractérisé par des relations entre le seigneur et son vassal très poussées Cependant ces relations tendent très vite à se dégrader du fait de la multiplicité de ces relations A : Les rapports féodo-vassaliques au XIIe siècle Les relations féodo-vassaliques sont un ensemble complexe de liens juridiques. [...]

[...] Le roi est donc le seul maitre du pouvoir et il s'efforce de régler seul tous les conflits qui existent dans le royaume. Conflits qui étaient devenus beaucoup trop nombreux du fait de la multiplicité des vassaux et seigneurs. Ainsi, cette souveraineté apparaît presque de manière naturelle et se veut être une nécessité pour rétablir l'ordre dans le royaume. Le roi centralise donc le pouvoir. Un pouvoir royal qui est redéfini dans le but d'une plus grande autorité. B : Reconstruction du pouvoir du roi Le roi va donc devenir le seul maitre du royaume. [...]

[...] Le roi devient donc souverain. La souveraineté est caractérisée par une unité et centralisation du pouvoir ainsi que par une redéfinition du véritable du Roi A : Caractérisé par l'unité et la centralisation du pouvoir Nous l'avons vu précédemment, la multiplicité des conflits entre les différents seigneurs et vassaux va obliger le roi à modifier son système de gouvernement. Ainsi, on part du principe que pour assurer son unité et sa conservation, un corps politique requiert un pouvoir suprême. Cette souveraineté est donc une puissance absolue et perpétuelle. [...]

[...] B : La crise de ce système Au XIIe siècle, le nombre de vassaux et de seigneurs se multiplient donc très nettement. En effet, le roi suzerain s'est efforcé de multiplier ses fidèles immédiats. Tout naturellement, lorsqu'il récupérait certaines seigneuries, il se substituait aux anciens maîtres et devenait le seigneur direct de leurs vassaux. De plus, le Capétien n'hésite pas à débaucher certains vassaux en leur offrant des fiefs, généralement sous forme de rente. Ainsi, de nombreux petits châteaux affaiblis trouvent là un moyen de retrouver une protection trop longtemps perdue. [...]

[...] Le roi multiplie donc les liens vassaliques. D'autre part, ce même roi participe à la neutralisation des vassaux et arrière-vassaux qui ne sont pas ses vassaux directs. En effet, comme certains engagements préférentiels continuaient à jouer contre le roi, ses conseillers se sont attachés à en diminuer les conséquences. Il fut alors prévu qu'en cas de guerre entre deux seigneurs, le roi aiderait militairement celui qui aurait été agressé par l'autre. Le vassal doit donc juger et apprécier les rapports de force. [...]