Qu'est-ce qu'un rite ? Pour David Kertzer, il s'agit d' « un comportement symbolique, socialement standardisé et répétitif », ce qui se réfère ainsi à la production de signes et de normes. On peut également définir le rite comme « une séquence sociale répétitive et ordonnée, à fonction performative, symbolique et phatique » (phatique : communication qui n'apporte pas de sens, ex : « allô », qui sert simplement à faire un lien).
Pour étudier un rituel, il est nécessaire de prendre conscience de son évolution dans le temps : il possède en effet une historicité, notamment à cette période qui voit l'avènement d'une nouvelle dynastie en France. Dans le rituel du sacre par exemple, des formules changent ou sont rajoutées. Ces rites peuvent être le sacre, les entrées royales, les lits de justice, les funérailles, le toucher les écrouelles. Existe-t-il un modèle rituel ? Pour le sacre, de nombreux rituels existent, à travers notamment les ordines qui organisent son déroulement. La norme est parfois fixée par l‘écrit. Quel est le rapport entre la norme, la coutume, le rapport protocolaire et la réalité ? Il y a effectivement une dépendance du chercheur vis-à-vis des documents qui racontent les rites. On peut ainsi distinguer trois étapes de l'analyse : la norme théorique, ce qu'il s'est passé, et le récit. Mais les chroniqueurs ne sont pas toujours présents lors du rite qu'ils racontent : ils apportent donc une lecture particulière du rituel, à travers un récit qui les arrange (différent d'un travail d'ethnologie). Le Religieux de Saint-Denis raconte par exemple ce qui est supposé se produire après la paix : publication à tous les carrefours. Cependant il n'a pas vérifié lui-même si cette paix était réellement publiée à tous les carrefours de Paris. Il raconte ainsi un idéal, qui donne des informations sur la mentalité des gens de l'époque.
Globalement, le spectacle gagne en faste et en importance sous les Valois : les rituels sont de plus en plus organisés et de plus en plus complexes.
[...] Les rituels du pouvoir ou le roi mis en scène (XIVe-XVe siècle) Qu'est-ce qu'un rite ? Pour David Kertzer, il s'agit d'« un comportement symbolique, socialement standardisé et répétitif ce qui se réfère ainsi à la production de signes et de normes. On peut également définir le rite comme une séquence sociale répétitive et ordonnée, à fonction performative, symbolique et phatique (phatique : communication qui n'apporte pas de sens, ex : allô qui sert simplement à faire un lien). Pour étudier un rituel, il est nécessaire de prendre conscience de son évolution dans le temps : il possède en effet une historicité, notamment à cette période qui voit l'avènement d'une nouvelle dynastie en France. [...]
[...] On ne peut pas vraiment les considérer comme un moyen de gouvernement, car ils sont trop exceptionnels : ce ne sont pas des rites de légitimation du pouvoir, contrairement aux entrées royales. Bibliographie Christian Ruby, "La création d'un rituel symbolique.", EspacesTemps.net, Il paraît Didier Lett (dir.), Nicolas Offenstadt dir.), Oyé, Haro, Noël Pratiques du cri du Moyen Âge, Paris : Publications de la Sorbonne Jean-Marie Moeglin, Rituels et 'Verfassungsgeschichte' au Moyen Age - A propos du livre de Gerd Althoff, Spielregeln der Politik im Mittelalter - Kommunikation in Frieden und Fehde Francia 25/1 (1998), p.245-250. [...]
[...] Cet acte est issu d'influences diverses : le sacre était attesté chez les Wisigoths depuis le VIIe siècle, ainsi que chez les Celtes, mais on trouve également des références dans la Bible (Saul et David). Le couronnement de Charlemagne renforce le pouvoir des Carolingiens. C'est en 816 qu'un roi reçoit pour la première fois l'onction et le couronnement en même temps. L'étape suivante a lieu en 869 : lorsque Hincmar de Reims oint Charles le Chauve, il prononce un discours dans lequel il assimile le baptême de Clovis à un sacre dans la cathédrale de Reims. L'huile aurait été un chrême que l'on possèderait encore. Hincmar créé ainsi une confusion entre les deux rituels. [...]
[...] Progressivement, on assiste à une instantanéité de la succession au trône, pourtant le sacre ne s'affaiblit pas en tant que rituel, même si le principe du mort qui saisit le vif s'affirme. Le sacre ne donne pas plus de pouvoir : cette dimension est confirmée par deux ordonnances importantes de 1403 et 1407, qui n'assignent au sacre qu'une valeur purement cérémonielle. La minorité du roi est ainsi fictivement abolie. Ces ordonnances régulent la succession : si le roi est trop jeune, la régence est effectuée par la reine, les Grands et le conseil. [...]
[...] Cette mise en scène sert la monarchie. Le cortège est suivi par les pauvres, puis par les grands corps de l'Etat (le Parlement par exemple, dont les membres sont en rouge et non en noir, pour marquer la continuité de l'Etat). Les lumières ont un rôle très important : le prince illuminé se rapproche de dieu. Qu'en est-il de la question des deux corps du roi ? L'étude d'Ernst Kantorowicz (1957, The king's two bodies) développe la conception que le roi avait deux corps, un corps physique et un corps politique. [...]
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