Le XIème siècle montre un nouvel essor du culte des saints. On dénote un intérêt renouvelé et fantastique des contemporains de cette époque pour ce que sont à leurs yeux les saints. Le Liber Miraculorum, ou le livre des miracles de Sainte Foy, fut composé par Bernard d'Angers entre 1013 et 1020. Ce clerc éduqué dans les écoles du Nord y rapporte les prodiges que la Sainte aurait alors opérés à Conques, lieu où reposent ses reliques, en compagnie de son disciple Bernier. Cette oeuvre est donc un recueil de miracles (...)
[...] Les reliques ont une grande valeur symbolique, dans la mesure où elles assurent le point de contact entre l'existence terrestre et le monde divin. Elles tiennent du sacré tout en s'incarnant dans ce monde, tout comme l'avait fait Jésus-Christ. Une véritable puissance est attribuée aux reliques. Bernard d'Angers met en évidence une de ces valeurs aux lignes 13 à 15 : Les paysans qui la regardaient se sentaient percés d'un regard clairvoyant et croyaient saisir parfois, dans les rayons de ses yeux, l'indice d'une faveur indulgente à leurs vœux On sent ici la valeur symbolique de la relique dans la mesure où celle-ci fait naitre l'espoir d'une communication avec le divin par les fidèles, qui sont dans le cas que nous décrit Bernard d'Angers les paysans. [...]
[...] Il en est de même pour la relique de Sainte Foy. Bernard d'Angers le rappelle à la ligne 64 : Il est hors de doute que l'on a là une des plus belles perles de la Jérusalem céleste elle est reconnue comme relique par les nombreux miracles qu'elle a opérés. On voit des lignes 64 à 66 : Et la bonté suprême opère même, en vertu de ses mérites, de tels miracles que nous n'avons pu en trouver l'équivalent à notre époque chez un autre saint par témoignage direct ou indirect. [...]
[...] A ce besoin d'identification de la divinité, s'ajoute souvent des besoins de protection, la vénération des reliques peut donc paraître intéressée, mais elle n'entache en rien la religion chrétienne puisqu'elle ne remet pas en cause la force du Dieu tout-puissant et qu'elle montre bien que les saints ne sont en quelque sorte que des intermédiaires Bien au contraire, ce culte semble être un instrument de l'Eglise pour s'approprier une masse de fidèles. Nous pouvons émettre une critique quant à cette œuvre de Bernard d'Angers. En effet, celle-ci contient des ajouts postérieurs à l'écriture originale de l'œuvre. Ainsi, ces ajouts peuvent reflétés la vision religieuse d'une époque plus récente que le XIe siècle, celle de reliques recouverte d'or et de pierreries, attendant l'hommage des simples fidèles. [...]
[...] LeLiber Miraculorum, ou le livre des miracles de Sainte Foy, fut composé par Bernard d'Angers entre 1013 et 1020. Ce clerc éduqué dans les écoles du Nord y rapporte les prodiges que la Sainte aurait alors opérés à Conques, lieu où reposent ses reliques, en compagnie de son disciple Bernier. Cette œuvre est donc un recueil de miracles. La Sainte relique connaît un caractère complexe aux alentours de l'an mil. Période de trouble spirituel (on pense alors que l'an mil représente la fin des temps), elle voit aussi l'augmentation de la diffusion des corps saints et de leurs reliquaires avec en parallèle des incompréhensions, des comparaisons à des idoles païennes de ces reliques par certains sceptiques. [...]
[...] On lit des lignes 60 à 62 : Certes, cette enveloppe de reliques saintes est fabriquée en forme d'une figure humaine quelconque suivant le désir de l'artiste, mais elle est remarquable par un trésor bien plus précieux que jadis l'arche de la Loi Bernard d'Angers se réfèrent ici à l'archétype biblique du transport de l'Arche de l'alliance. Contenant les Tables de la Loi que Moïse avait écrites sur l'ordre divin, l'Arche, gage d'alliance entre Dieu et le peuple d'Israël, fut une relique, une trace donc tangible et matérielle de l'opération divine. On appelait cette relique l'Arche du Témoignage. [...]
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