Lorsque la dynastie T'ang (618-907) s'installe au pouvoir, les relations entre la Chine et son extérieur n'avaient alors été que très limitées en raison des guerres civiles chinoises et des contraintes parfois géographiques qui nuisaient à l'établissement de relations durables et continues avec ses voisins. En héritiers de la dynastie Han, les T'ang comme avant eux les Sui veulent recouvrer l'empire et les protectorats et si possible l'agrandir. Comment expliquer qu'en dépit de ses grandes capacités, la Chine est relativement échouée à sécuriser son territoire et ses frontières et à réellement s'imposer ? Est-ce dû à un défaut de volonté, de capacité ou à la prééminence d'une situation interne déstabilisante ?
Les relations entre la Chine et ses voisins auraient pu sembler inégales au vu du rapport de forces économiques et démographiques. Cependant les victoires remportées par la Chine des T'ang sur ses voisins ne sont jamais stabilisantes et le contrôle des peuples nomades ou montagnards s'avère très difficile. En effet, les dissensions internes à la Chine et les révoltes populaires de la fin des T'ang affaiblissent grandement ses capacités de réaction face aux incursions des Tibétains et Turco-Mongols. La situation intérieure semble avoir largement prévalu sur la politique extérieure.
[...] L'influence chinoise sur le Tibet ne doit pas être exagérée, celle-ci est au final restée relativement limitée jusqu'au rattachement du Tibet à l'empire mandchou des Qing (1638-1911). Cette expansion militaire a aussi visé l'une des cibles privilégiées de la Chine, à savoir les royaumes coréens, alors au nombre de trois, Silla, Paekche et Koguryo. Le royaume septentrional de Koguryo était le plus puissant des trois et cherchait fortifier ses régions frontalières victimes de fréquentes incursions de son puissant voisin chinois. [...]
[...] Les conquêtes vers le Nord ne devaient ainsi servir qu'à sécuriser la Chine et les Routes de la Soie. Les relations entre la Chine et ses voisins auraient pu sembler inégales au vu du rapport de forces économiques et démographiques. Cependant les victoires remportées par la Chine des T'ang sur ses voisins ne sont jamais stabilisantes et le contrôle des peuples nomades ou montagnards s'avère très difficile. En effet, les dissensions internes à la Chine et les révoltes populaires de la fin des T'ang affaiblissent grandement ses capacités de réaction face aux incursions des Tibétains et Turco-Mongols. [...]
[...] Le Bouddhisme Sous les Tang, le bouddhisme finit par s'introduire en Chine, non par l'Inde et le Tibet mais par les peuplades turques, alors plus ou moins alliées aux Tibétains contre l'Empire chinois. Les populations des oasis des Routes de la Soie converties au bouddhisme influencèrent les conquérants Tang. Par ailleurs, le bouddhisme réussit à s'imposer en Chine grâce à la bienveillance et à la protection impériale. Une Église bouddhique se forme petit à petit et s'affirme en puissance face aux Lettrés confucianistes. [...]
[...] Le développement des relations avec le reste de l'Asie a ainsi fait coexister plusieurs religions: bouddhisme, islam, judaïsme, christianisme nestorien, zoroastrisme et manichéisme. Certaines techniques ont par ailleurs été utilisées par la Chine. A en croire les textes, l'Empire Tang n'utilisait alors que peu de chevaux, apanage des peuples nomades des steppes. Le renforcement de leur domestication et élevage a permis aux armées chinoises de s'opposer aux cavaliers turcs. Si l'influence extérieure a été indéniable en Chine, l'empire T'ang a lui aussi exporté ses modes de gouvernance, de pensée et ses arts vers la périphérie. [...]
[...] Le Tibet ne représentait jusqu'alors aucun intérêt pour la Chine, puisqu'il restait hostile sur tous les plans et mal organisé. Or, à partir du VIIème siècle, la situation change et le Tibet met en marche un système beaucoup plus efficace qui va lui permettre de lancer des raids contre la Chine et de s'étendre jusque vers les routes de la Soie sur lesquelles il parviendra à s'imposer momentanément avant que l'implosion du royaume tibétain. Pourtant, les relations n'ont pas toujours été si mauvaises avec la Chine et les rapports ont même pu se révéler cordiaux: la noblesse tibétaine envoyant ses fils étudier en Chine et mariant ses filles avec des dignitaires chinois et même avec la famille royale (614, mariage du roi Srong-btsan Sgam-po avec une princesse chinoise). [...]
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