Région de Syrie-Palestine, histoire de l'Islam médiéval, XIe-XVe siècle, Fatimides, Mamelouks, Bilad el-Châm, Zengides, sultanat de Roum, seldjoukides, autorités musulmanes, politique religieuse, croisades, Ayyoubides, Mamelouks
Dès le début du XIe siècle, les autorités musulmanes de Syrie-Palestine ont eu à subir les assauts répétés de conquérants extérieurs : d'abord les Fatimides, puis vinrent ensuite les Seldjoukides, les Kurdes, les Francs, les Mongols, les Mamelouks... À partir de la fin du Xe siècle et pour plus de neuf siècles, les Arabes ne seront plus à la tête politique et militaire de cette région. Ces influences croisées et ces pénétrations successives en Syrie-Palestine ont été à la base des réponses des populations locales – la plus célèbre d'entre elles étant la Contre-Croisade –, lesquelles ont eu de fortes répercussions dans l'histoire de l'Islam médiéval.
[...] En effet, les dissensions internes entre princes ne doivent pas occulter l'essentiel : la solidarité entre les membres du clan ayyoubide a toujours primé face à la menace ennemie. Les intérêts particuliers de tel ou tel seigneur local ont toujours su être surmontés quand il s'agissait de préserver l'unité musulmane du Bilad el- Châm. On notera que dans la relation entre les Ayyoubides et les ennemis francs, les principes appliqués par Saladin furent poursuivis. Ainsi la paix fut- elle privilégiée, autant que possible, en évitant toute provocation armée contre leurs positions. [...]
[...] Toutefois, le mode de gouvernance a laissé place à de fortes dissensions internes. D. Les programmes de fortifications « privés » : signes d'une unité à géométrie variable du Bilad el-Châm ou d'une solidité renforcée ? À travers la question des fortifications se reflètent toute l'ambiguïté de la dialectique « unité de l'Empire/renforcement des iqta » » chez les Ayyoubides. Comme nous l'avons observé, le système de gouvernance mis en œuvre par Saladin se fonde sur une large délégation de ses prérogatives – notamment militaires – envers des « princes de sang » régionaux. [...]
[...] C'est le cas du gouverneur Nasir al-Dawla, qui régnait alors sur une bonne partie de la Djézirah, qui lança en 1070 un appel à Alp Arslan pour envoyer un corps expéditionnaire afin de rétablir la khutba sunnite de Bagdad[6]. L'expédition, débutée en 1071, s'étendra tout au long de la décennie ; elle est conduite par Atsiz Ibn Abaq, qui ira du Liban jusqu'au sud de la Palestine. La khutba fatimide est abandonnée à Alep dès 1071. Cette période marque le début de la domination Seldjoukide en Syrie, Atsiz Ibn Abaq se fait nommer gouverneur de Damas en 1076. [...]
[...] C'est pour cette raison que les premiers Califes fatimides furent basés en Ifriqya. Toutefois, et c'est précisément ce qui nous intéresse, les quatre premiers califes fatimides n'avaient pas l'intention de rester en Afrique du Nord. Bien au contraire, leur projet fut, dès les origines, de se servir de l'Ifriqya comme un point d'ancrage initial pour s'installer au Proche- Orient et y supplanter ainsi les Abbassides[2]. Leur entrée en Égypte se fit sans heurts : le pays était en proie à une désorganisation et au fléau de la famine, sa conquête fut relativement aisée. [...]
[...] Il put nommer des proches en Syrie, mettre en place un mode de gouvernement autocratique et initier de grandes réformes fiscales. Une autre ère dans la vie du Sultanat mamelouk s'ouvrit avec l'avènement et l'arrivée au pouvoir de Mameluks circassiens. Tout au long du XVe siècle, bien que d'apparence puissante, le Sultanat Mamelouk eut à souffrir d'un déclin militaire, économique et social profond. D'une part, sa faiblesse économique tient à ses faiblesses internes, les conflits incessants entre les différents « magnats » affaiblissant l'efficacité de l'administration conjuguée à une dizaine d'épidémies de peste au cours du XVe siècle. [...]
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