Au nom de la libertas ecclesie, les liens avec les moines sont profondément remaniés par une séparation plus nette qui entraîne une crise de l'aumône et plus généralement du don laïque.
A Marseille, on voit très bien à partir des années 1060 se déliter la complicité entre moines et vicomtes qui étaient à l'origine de leur retauratio un siècle plus tôt. Les donations chutent : 28 dons entre 1040 et 1060, et 8 entre 1060 et 1080 ! (...)
[...] Les moines contestent cette soumission et cherchent à échapper à l'intégration dans l'Ecclesia clunisienne L'essor des chanoines réguliers L'élan réformateur ne fut pas l'apanage des seuls monastères. Tout comme les moines, certains clercs sont touchés par l'aspiration à revenir à une pureté évangélique, dont d'autres poussent l'exigence jusqu'à choisir la vie ardue de l'érémitisme. Cet essor des chanoines dits réguliers apparaît vers 1030 mais grandit particulièrement à partir des années 1080 dans le prolongement de la réforme monastique du Xe siècle. Comme les moines, les chanoines puisent aux textes qui font autorité l'organisation de leur vie régulière. [...]
[...] Transformations de la vie régulière à l'aune de la réforme de l'Église (1050/1080 v. 1120) 1. Une recomposition des relations moines/laïcs à l'issue de la crise grégorienne A. Crise des échanges et désaffection de l'aristocratie Au nom de la libertas ecclesie, les liens avec les moines sont profondément remaniés par une séparation plus nette qui entraine une crise de l'aumône et plus généralement du don laïque. > à Marseille, on voit très bien à partir des années 1060 se déliter la complicité entre moines et vicomtes qui étaient à l'origine de leur retauratio un siècle plus tôt. [...]
[...] Ainsi a lieu une véritable réorganisation des pouvoirs et territoires seigneuriaux qui ne s'opère pas sans douleur. La rupture entre l'Église et l'aristocratie s'accentue encore avec la monarchisation d'un corps épiscopal plus autonome et donc concurrent des pouvoirs laïques quand se généralise l'élection canonique de l'évêque échappant alors aux influences laïques et simoniaques. L'aristocratie accepte plus ou moins vite ce changement des équilibres qui la contraint à revoie ses stratégies de pouvoir et de domination seigneuriale La naissance des réseaux monastiques Le Xe siècle, temps d'un monachisme triomphant, a vu fleurir restaurations, fondations, refondations, qui ont donné aux établissements réguliers un développement sans précédent. [...]
[...] Les timides tentatives faites pour fédérer des établissements à l'occasion de la réforme restent vaines. Adalbéron de Reims, vers 972, essaye d'uniformiser les monastères réformés de son diocèse, mais se heurte à des frères trop attachés à leur autonomie pour accepter. Au cours du XIe siècle, les abbayes voient affluer des restitutions. Elles constituent alors autour d'elles un réseau de dépendances occupées par quelques moines qui gèrent le temporel et forment de petites communautés de vie régulière. La constitution de ces réseaux monastiques est étroitement liée à la réorganisation des pouvoirs seigneuriaux à la faveur de la réforme. [...]
[...] On peut distinguer 3 étapes : de simple monastère, Cluny devient un réseau monastique qui se structure peu à peu en Ecclesia. Sous Odon, l'ensemble des maisons n'a aucune unité structurelle, une certaine hiérarchie apparaît avec Maïeul mais les abbayes réformés par les abbés de Cluny restent totalement indépendantes. C'est avec Odilon que tout change : grâce aux privilèges de 998 étendus en 1024 à tous les clunisiens où qu'ils se trouvent il peut fédérer autour de Cluny un réseau unifié qui intègre les monastères réformés comme des maisons clunisiennes à part entière ; et où qu'il soit, Odilon reste abbé de Cluny. [...]
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