La société du début du 12ème siècle est très différente de celle du temps de Charlemagne. En effet sous Charlemagne, la société se composait d'hommes libres (idéalement, des guerriers-paysans petits propriétaires), d'esclaves, et d'une noblesse peu nombreuse et très puissante.
Vers 1100, au contraire, l'esclavage a pratiquement disparu, mais la liberté paysanne aussi : la grande majorité des paysans sont des serfs, travaillant la terre d'un maître auquel les attache un ensemble de liens et de prestations statuaires.
Le texte que nous devons étudier traite de la question de la condition des serfs au début du 12ème siècle. C'est un extrait du Polyptique de Saint Germain des Près. Un polyptyque désigne un inventaire de revenus et de biens qu'un propriétaire foncier tirait de ces terres et des individus qui lui étaient attachés. Le Polyptique de Saint Germain des Près est le plus célèbre des polyptique, un des plus ancien, un des moins lacunaires et l'un des seuls dont on a conservé un manuscrit contemporain, d'où sa grande fiabilité. S& rédaction débute au 9ème siècle avec l'abbé Irminon qui fut abbé de Saint Germain entre 794 et 829, puis il fut continuer par ses successeurs.
Notre texte intitulé « La rébellion des serfs de Saint Arnoul de Crépy-en-Valois », traduit du latin, est donc un extrait du tome 2 du Polyptique de Saint Germain des Près.
Le texte ici relate un événement particulier : en 1102, des serfs de Saint Arnoul de Crépy-en-Valois ont profité de l'absence de leur comte, Hugues Ier de Vermandois qui était alors reparti vers la Palestine, pour s'opposer à leurs maîtres c'est-à-dire l'église et les moines de Saint Arnoul, en revendiquant qu'ils ne payeraient plus les taxes de formariage et de mainmorte, suit alors le procès qui eut lieu après cette rébellion.
Nous pouvons donc nous demander quelle était la condition des serfs au début du 12ème siècle ?
Pour répondre à cette question nous verrons dans un premier temps les revendications des serfs, puis dans un deuxième temps l'issue du procès.
[...] Contrairement aux esclaves de l'époque carolingienne, les serfs eux, peuvent posséder librement des biens et en accumuler autant qu'ils le souhaitent. Mais le serf était privé de la faculté de faire son testament. A sa mort, ces biens ne passent pas normalement à ses héritiers qui doivent les racheter au seigneur, le serf ayant la main morte en cette matière. L'objectif de la mainmorte était d'éviter que les biens passent à des personnes extérieures à la seigneurie. Le seigneur se prétend donc le premier héritier du serf. [...]
[...] Mais les premiers grands affranchissements n'apparaissent qu'au milieu du 12ème siècle voir au 13ème siècle suite au progrès économique. Source Polyptique de l'abbé Irminon , éd. B. Guérard, t p. 370-372, trad. Source d'histoire médiévale. IXe milieu du XIVe siècle, dir. G. [...]
[...] Nous allons donc maintenant nous attacher au sort des serfs qui sont mis en accusation à l'issue de ce procès. II.2. Les serfs cèdent sur tout II Hypothéquer l'avenir Les lignes 12 à 15 : C'est à savoir qu'ayant avoué, ayant été convaincus de leur culpabilité et confondus par un jugement légal ( ( ils (les serfs) ont reconnu être à perpétuité les serfs et les serves de l'église Saint Arnoul, de même que leur descendance Ce passage montre la défaite des serfs qui en plus de céder sur tout vont même plus loin, en effet ils hypothèquent l'avenir. [...]
[...] Notre texte intitulé La rébellion des serfs de Saint Arnoul de Crépy-en- Valois traduit du latin, est donc un extrait du tome 2 du Polyptique de Saint Germain des Près. Le texte ici relate un événement particulier : en 1102, des serfs de Saint Arnoul de Crépy-en-Valois ont profité de l'absence de leur comte, Hugues Ier de Vermandois qui était alors reparti vers la Palestine, pour s'opposer à leurs maîtres c'est-à-dire l'église et les moines de Saint Arnoul, en revendiquant qu'ils ne payeraient plus les taxes de formariage et de mainmorte, suit alors le procès qui eut lieu après cette rébellion. [...]
[...] Ces deux charges qui pèsent sur le serf montrent bien que c'est un tenancier propriétaire mais tenu au corps par son seigneur. C'est pourquoi on désigne plus souvent les serfs à cette époque par des termes qui expriment la dépendance personnelle : homme de corps hommes propres ou encore homme de poté (potestas = pouvoir). Face à cette rébellion les moines de Saint Arnoul ont porté plainte contre les serfs, et on fait appel à la comtesse et aux grands. II. L'issue du procès II.1. [...]
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