Ce texte est un extrait du tome 2 du polyptique de Saint-Germain-des-Prés rédigé sous le règne de Philippe 1er (1060-1108). Un polyptique désigne un livre de cens contenant le détail des rentes, des corvées et autres redevances seigneuriales.
La rédaction du plus célèbre polyptique débute au IXème siècle avec l'abbé Irminon, abbé de Saint-Germain entre 794 et 829 ; ses successeurs se chargent de poursuivre la rédaction.
On ne peut s'étonner que cet extrait traduit du latin soit rédigé par l'abbé ou moine car à cette époque, la population ne comptait que 5% de lettrés dont la quasi-totalité était des hommes d'Eglise.
À partir du Xème siècle, Crépy-en-Valois devient la résidence des comtes de Valois, puissants vassaux des Rois de France. La seigneurie de Saint-Arnoul située à Crépy-en-Valois, au nord de Paris est rattachée au comté de Vermandois (...)
[...] Ce qui entraîne aussi l'état de servitude, c'est la prise en possession d'une tenure servile c'est-à-dire une terre réservée au serf. Il devient serf d'héritage et non de corps. Ainsi, il lui suffit de partir pour retrouver sa liberté. La fin de l'état de servitude peut s'obtenir par divers moyens tels que l'affranchissement, le mariage dans certains cas ou encore la fuite. Celle- ci consiste à déguerpir et rechercher l'asile dans les sauvetés de l'église. Ce n'est pas le cas des serfs de Saint-Arnoul. [...]
[...] Le formariage consistait dans l'incapacité pour le serf de se marier à une personne de condition libre ou à un serf d'une autre seigneurie, sans le consentement du seigneur. La sanction est une peine pécuniaire : le seigneur confisque des biens ou fixe une amende. En fait, cette interdiction est l'un des motifs de la rébellion des serfs qui ne veulent plus payer de taxes à l'abbaye pour prendre des épouses( ) (l.5). La mainmorte c'est l'incapacité pour le serf de transmettre ses biens à sa mort ; en sorte que ses biens reviennent de droit à son seigneur. [...]
[...] Chacun des hommes et des femmes a payé la redevance et le prix de leur tête, c'est-à-dire 4 deniers par tête. Voici les noms des serfs qui ont prêté le serment de fidélité : Roger, Robert, frères, et leurs sœurs, Witburge et son mari Ascelin, Masceline et son mari Hervé, lesquels deux maris ont été acquis à notre servitude et fidélité par leur mariage avec lesdites femmes ; la troisième sœur, Walburge, femme de Baudouin, a fait de même. Lesquels frères et sœurs ont été les fils et les filles de Gautier et d'Ermengarde, son épouse. [...]
[...] 370-372, trad. Sources d'histoire médiévale. IXe-milieu du XIVe siècle, dir. G. Brunel et É. Lalou, Paris, Larousse p. 316-317. [...]
[...] II) la position des serfs au sein de la société d'ordres En 1027, dans son poème au Roi capétien Robert le pieux, l'évêque Adalbéron de Laon met en avant l'idée d'une société d'ordres au sein de laquelle les uns prient, les autres combattent, les derniers travaillent. Ces trois groupes forment un seul tout et ne peuvent être séparés. Ce qui fait leur force, c'est que ceux qui travaillent le font pour les deux autres ordres ; à leur tour, ceux ci prient ou combattent pour eux. [...]
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