Histoire médiévale, Empire byzantin, rapports commerciaux, Venise, Ayyoubides, monde musulman, croisade, pape Alexandre III, traités de paix, comptoirs vénitiens
Le Moyen-Age donne naissance à une grande puissance maritime et commerciale : Venise. Sa position géographique, au carrefour du Saint-Empire romain germanique, de l'Empire byzantin et des pays musulmans, lui confère une situation privilégiée. Dès le XIe siècle, Venise se voit accorder des privilèges commerciaux par l'Empire byzantin. Ainsi, à partir du chrysobulle de 1082, les Vénitiens obtiennent progressivement des comptoirs marchands à Constantinople, des exemptions fiscales et la possibilité de commercer dans tout l'Empire en échange d'un soutien militaire. Cependant, en 1171, les marchands vénitiens sont évincés du commerce byzantin. C'est alors que s'intensifient les relations avec les pays musulmans, en particulier avec les Ayyoubides.
[...] EDDE, Saladin Malgré ces tensions, le commerce entre Vénitiens et Ayyoubides s'intensifient. On constate parfois un léger ralentissement en période de très fortes tensions. En 1187, par exemple, les affaires sont mises de côté pendant quelque temps suite à l'assaut de Saladin contre les États latins d'Orient. Mais le trafic reprend de plus belle en 1192, avant même la conclusion de la paix entre Francs et Ayyoubides. Les échanges sont permis à la fois par une volonté de Saladin, mais aussi par la volonté des doges de Venise. [...]
[...] Ces privilèges réservés uniquement aux Vénitiens établissent une situation de quasi-monopole. L'accès aux marchés musulmans fait l'objet d'une concurrence entre les cités marchandes italiennes, notamment entre Venise et Gênes et permet une certaine domination dans la région. Toutefois, on a quelques exemples de marchands venant d'autres cités qui commercent en Égypte ou en Syrie sous protection vénitienne. C. Un statut distinct, mais similaire à la dhimmi (lien externe vers définition dhimmi) Avec les traités de paix et de commerce, les marchands vénitiens sont placés sous la protection directe et personnelle du souverain. [...]
[...] Dans un premier temps, il est interdit de commercer des produits qui pourraient renforcer les capacités militaires des ennemis de l'Église. Ainsi, en 1179, le concile Latran III menace d'excommunication tous ceux qui participeraient au commerce d'armes ou de matériel naval avec l'Orient musulman. Progressivement, c'est tout le commerce avec les musulmans qui est prohibé par la papauté. Le pape, dans une lettre informant de cette interdiction, s'adresse même particulièrement à Venise. Cette dernière demande à être exemptée de ces mesures, prétextant qu'elle ne vit que du commerce. Côté musulman, les rapports avec les Vénitiens sont également ambigus. [...]
[...] Revue des Études islamiques Vol. LIX. Jansen, Philippe, Nef, Annliese et Picard, Christophe La Méditerranée entre pays d'Islam et monde latin (milieu Xe-milieu XIIIe siècle) Paris : SEDES. Micheau, Françoise Les relations des pays de l'islam avec le monde latin Paris : J. Marseille. [...]
[...] Ils sont accordés pour une nation en particulier. Autour des funduqs, les marchands bénéficient d'autres infrastructures comme une église, un cimetière, un four, un bain, etc. Même s'ils restent la propriété du souverain musulman, les funduqs deviennent ainsi de véritables enclaves territoriales vénitiennes en Orient. En Égypte, Venise obtient son premier funduq à Alexandrie en 1172-3. Aucun accord écrit ne mentionne ce comptoir, mais les sources nous permettent de savoir que le doge de Venise Sebastiano Ziani entretient d'excellentes relations avec Saladin. [...]
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