Du dictatus papae qui affirme que « le pape est le seul homme dont tous les princes baisent les pieds », réaffirmé par Boniface VIII en 1302 par la bulle Unam Sanctam à la « captivité babylonienne » en Avignon qui annonce le Grand Schisme d'Occident, il n'y a que 70 ans. Le schisme survient dans un contexte de remise en cause de l'ordre féodal à la fin du Moyen-âge et la consolidation des Etats européens. Par les luttes qu'il va occasionner, le schisme est un révélateur de l'influence de l'Etat pontifical et des enjeux politiques qui s'y rattachent. Cette crise du catholicisme qui discrédite la fonction pontificale va initier le mouvement de Reforme qui secouera l'Europe au siècle suivant.
[...] Le schisme s'apparente ainsi clairement à une division politique de l'Europe. La reconnaissance d'un des deux papes par les monarchies européennes se fait en fonction de critères diplomatiques. Ainsi les alliés de la France, l'Ecosse ou Naples se rangent derrière Clément tandis que l'Empire ou l'Angleterre deviennent urbanistes. II) Les conséquences du Grand Schisme pour l'Etat pontifical Discrédit de l'Etat pontifical et perte d'influence sur les églises nationales Au sein de l'Eglise et dans les milieux universitaires, des mouvements de réconciliation sont amorcés par voie de cession ou par voie conciliaire. [...]
[...] Le Grand Schisme d'Occident s'accompagne d'une division territoriale de l'Etat pontifical avec d'un coté le Contât Venaissin et de l'autre l'Italie centrale. Ces deux structures pontificales créent des organisations administratives et ecclésiastiques parallèles et concurrentes et mettent à profit leurs territoires et leurs soutiens diplomatiques pour garantir leur fonctionnement. Une division politique Le Grand Schisme d'Occident fut principalement la conséquence de conflits politiques et non de divergences théologiques. En effet cet événement majeur se replace dans le cadre de la rivalité en Italie entre Guelfes, défenseurs de la papauté et Gibelins, partisans de l'Empire, de la guerre de Cent Ans et des luttes d'influence entre les cardinaux français et italiens. [...]
[...] Conclusion Le Grand Schisme d'Occident démontre le caractère politique de l'Etat pontifical en proie à des luttes d'influence. Il marque l'échec de la réforme de la papauté qui participe à son déclin et fait écho à la crise de la société féodale. Cet épisode soulève la question de la collusion entre exigence apostolique, sacrée, et pouvoir temporel, profane. Les accords de Latran de 1929 libérèrent enfin l'Eglise de cette ambivalence néfaste, application tardive des recommandations de Grégoire VII : Mitra pro sacerdotio, corona pro regno. [...]
[...] Les dignitaires des deux Eglises doivent ménager les Etats qui les reconnaissent afin de ne pas perdre leur soutien. Cette époque marque le début de l'idée gallicane sous l'impulsion de l'Université de Paris. Celle-ci prône le retrait d'obédience qui sera mis en place à deux reprises, prélude au gallicanisme. La Pragmatique sanction de 1438 abolit les impôts pontificaux et est considérée comme la charte de l'Eglise de France. L'alliance des rois et des clergés nationaux prend forme aussi ailleurs notamment en Angleterre. [...]
[...] En quoi le Grand Schisme d'Occident met-il à jour le caractère politique de l'Etat pontifical et en modifie-t-il sa structure et son influence? Introduction Du dictatus papae qui affirme que le pape est le seul homme dont tous les princes baisent les pieds réaffirmé par Boniface VIII en 1302 par la bulle Unam Sanctam à la captivité babylonienne en Avignon qui annonce le Grand Schisme d'Occident, il n'y a que 70 ans. Le schisme survient dans un contexte de remise en cause de l'ordre féodal à la fin du Moyen-âge et la consolidation des Etats européens. [...]
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