Ensemble funéraire de Childéric Ier, pouvoir franc et romain, Pausanias, Jean-Jacques Chifflet, monographie archéologique, dynastie des Mérovingiens, roi franc, Empire romain, Belgique Seconde, peuples barbares, foedus, monde germanique, Constantinople, Zenon
Dans le domaine archéologique, nous pouvons citer de nombreux sites étudiés seulement grâce à des descriptions de monuments ou autres aujourd'hui disparus. C'est notamment le cas de Pausanias qui décrit avec précision la Grèce antique dans son œuvre Périégèse et qui se trouve donc une source littéraire importante pour l'étude archéologique. L'œuvre de Chifflet s'inscrit aussi dans cette optique dans le cadre d'études sur le "trésor" de Childéric Ier. Nous pouvons donc dire que c'est en 1653, à l'occasion d'un chantier de reconstruction à Tournai, près de l'église Saint-Brice, qu'un maçon mit au jour un grand ensemble funéraire richement constitué appartenant vraisemblablement au roi franc Childéric Ier d'après certains objets retrouvés dans la tombe de ce dernier.
[...] De plus, nous pouvons dire que les nombreux bijoux, mobiliers funéraires, éléments vestimentaires et militaires très décorés laissaient aussi entrevoir l'identité d'une personnalité importante telle qu'un général ou une personnalité royale et donc une personne de haut statut social, de haut rang. L'identification de cette tombe permet aussi d'émettre une hypothèse sur l'identité d'une autre tombe : celle d'une femme. En effet, une calotte crânienne de petite taille fut retrouvée avec peu d'objets caractérisés de féminins. Cette tombe pourrait donc être celle de Basine de Thuringe d'après K. Böhner puisque l'on retrouva une sphère de cristal de roche qui pourrait appartenir à une parure féminine. [...]
[...] Enfin, nous verrons dans une troisième et dernière partie le lien qu'entretenait Childéric Ier avec le monde romain à travers divers objets et représentation de ce roi. I. La découverte d'un grand ensemble funéraire A. L'identification rapide de la tombe Nous dans cette première partie, nous allons nous intéresser à la façon dont la tombe a pu être identifiée, mais aussi voir la manière dont nous est aujourd'hui parvenu ce trésor. Lorsque la tombe fut découverte, de nombreux objets y furent trouvés et dessinés. Ces objets permirent notamment l'identification du propriétaire de la tombe. En effet, l'un des éléments vestimentaires permettant cette identification est un bijou. [...]
[...] Ils servaient à marquer le rang princier et donc royal. Nous retrouvâmes diverses boucles de ceinture, chaussures ainsi que plusieurs fermoirs. Nous retrouvions beaucoup de ces objets dans la région du Danube où des Germains avaient constitué des royaumes après la mort d'Attila. Childéric était aussi habillé d'un manteau de pourpre que nous verrons plus en détail dans la dernière partie. Enfin, il était aussi entouré de très nombreuses armes. L'armement franc était composé d'une épée longue appelée spatha, un scramasaxe à un tranchant, une francisque et une lance dite framée. [...]
[...] L'œuvre de Chifflet devient alors l'une des plus importantes pour l'étude des objets de la tombe et elle permet, aujourd'hui, d'analyser un mélange clairement visible de coutumes funéraires germaniques et romaines sur la personne de Childéric Ier. Ce dernier était un roi franc salien dès 456 dont l'appartenance à la dynastie des Mérovingiens est avérée. Nous pouvons donc le définir comme un roi franc, mais aussi un gouverneur romain en Belgique Seconde suite à son étroite collaboration avec l'Empire romain après la signature d'un traité d'alliance. [...]
[...] Nous pouvons donc, par exemple, établir des liens diplomatiques entre Childéric et Rome d'après l'étude des pièces de Zénon. Nous voyons alors que les liens entre barbares et Romains n'étaient pas seulement conflictuels, mais incluaient aussi des liens politiques sous forme d'alliances comme dans le cas de Childéric Ier combattant les Wisigoths pour le compte des Romains. Nous pouvons donc dire que l'étude des tombes et objets funéraires dans le cadre de l'archéologie permet d'approfondir nos connaissances sur ces personnages, ces coutumes et liens que les peuples pouvaient entretenir entre eux. [...]
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