A la première lecture du texte d'Adhémar de Chabannes, on comprend qu'il s'agit d'un texte narratif, en prose et plus précisément d'une chronique. Le but est de raconter les évènements survenus dans le monde connu de l'époque. Adhémar de Chabannes est un chroniqueur, copieur né vers 988 et mort en 1034. Ce dernier est né dans un village nommé Chabannes à côté de Chateauponsac. Il a passé sa vie de moine principalement dans deux monastères, à St.-Cybar d'Angoulême où il a fait ses études ecclésiastiques et à St.-Martial de Limoges. Vers la fin de sa vie, il décide de retourner dans son premier monastère où il est nommé prêtre. En 1028, il aurait été présent au concile de Limoges afin de prôner l'apostolicité de St.-Martial contre Benoît, prieur de Cluse en Lombardi. Mais la certitude de cet épisode reste à vérifier, en effet la seule source à nos jours est le témoignage d'Adhémar lui-même sur sa présence à un tel évènement. Vers 1033, il décide d'entreprendre un pèlerinage vers Jérusalem, où il va y mourir en 1034.
[...] Pendant ce temps Charles est enfermé à Château-Thierry où il y mourra. Mais Adhémar dit à la ligne 31, Charles reprit ainsi son royaume ce roi dont Hugues supplie serait donc finalement Charles. Il est y a une transgression de la réalité. Si on reste dans la logique d'Adhémar, Charles est clément vis-à-vis d'Hugues Capet, son ennemi en le laissant diriger gouverner le duché (l.31), il s'agit du duché familial qui se situe en Neustrie (origine du pouvoir royal franc) et qu'à la mort de Charles c'est son fils Louis d'Outremer qui monte sur le trône. [...]
[...] Otton Ier ne peut être empereur à ce moment-là. En 919 c'est Henri l'Oiseleur qui est roi de la Francia orientalis (en Germanie), donc si Charles avait dû acquérir un quelconque soutien de ce royaume, ceci se serait fait avec Henri. Mais on sait qu'en 923, c'est Robert qui va rencontrer Henri Ier de Germanie. Otton 1er est le fils d'Henri l'Oiseleur, il est né en 912, il aurait donc à peine eu 1011 ans à la bataille de Soisson qui va opposer Robert et Charles. [...]
[...] La dernière déformation historique se retrouve dans la personne d'Hugues Capet, il n'était pas encore né lors de la bataille de Soissons en 923. Le fils de Robert c'est Hugues le Grand et non Hugues Capet. L'auteur préfère peut-être mettre en avant l'homme qui mettra fin à la dynastie carolingienne, mettant ainsi dans son récit que des personnages marquants dans le royaume de France, privilégiant le petit-fils plutôt que le fils de Robert Ier. Ainsi, le combat ne met pas fin aux querelles entre Robertien et Carolingien. [...]
[...] Il se montre incapable de trouver le moyen de convaincre les nobles et de s'imposer à eux pour conserver son titre. Il est rendu d'autant plus idiot qu'il est laissé dans un champ seul. Le roi est leur marionnette, les hommes qu'ils placent à ce statut sont éphémères et toujours incapables de répondre à leur attente, donnant ainsi au roi une fonction symbolique. D'ailleurs le fait même de se conjurer (l.3) indique qu'ils se sont cachés du roi, et donc qu'ils craignent dans une certaine mesure des représailles. [...]
[...] Le titre royal peut encore changer de famille et pourquoi ne pas revenir à la dynastie carolingienne. L'auteur n'a cependant connu que la dynastie capétienne puisqu'il est né un an après l'avènement d'Hugues Capet. En 1024 où l'on date la rédaction de ce texte, ça ne fait que 37 ans que les Capétiens sont au pouvoir. Avant Hugues Capet, Louis IV d'Outremer et Lothaire sont resté 50 ans sur le trône de France. L'auteur n'a sans doute pas reconnu l'avènement d'Hugues en 987 comme un changement majeur de l'histoire comme on le perçoit aujourd'hui. [...]
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