La volonté de réformer l'Église et le renforcement de la position du pape ne viennent pas de Rome mais de l'Empire, car les premiers règlements visant à interdire la simonie et le mariage des prêtres sont pris dans des conciles, réunis et présidés conjointement par le pape et l'empereur. La crise de la papauté ouverte par la déposition de pape Benoît IX en 1044 conduit Henri III à imposer à Rome un pape issu de l'épiscopat germanique.
Les raisons de l'abdication de Benoît IX ne sont pas claires : il aurait, moyennant une compensation financière, abandonné sa charge pontificale à l'un de ses parents, l'archidiacre Gratien qui prend le nom de Grégoire VI (...)
[...] Quant à la simonie elle est traditionnellement décrite par les réformateurs comme une hérésie qui suppose que la simoniaque paie pour obtenir les sacrements qui transmettent l'Esprit Saint. Or les simoniaques eux-mêmes reconnaissent qu'un ne peut trafiquer les pouvoirs sacrés et qu'ils n'achètent nullement l'Esprit Saint, mais seulement les richesses matérielles, attachées à la charge qu'ils obtiennent. Le nœud de l'incompréhension porte donc sur le statut des biens d'Église. B. Développement de la réforme jusqu'à Grégoire VII L'indépendance de la papauté Léon IX meurt en 1055. Henri III désigne l'évêque d'Eichstätt qui devient Victor II. [...]
[...] D'un point de vue institutionnel, le pape a commencé à construire une structure pyramidale, débouchant sur un véritable État monarchique fondé sur la centralisation des pouvoirs qui dépendent tous de Rome : les évêques sont désormais pris dans une double allégeance, envers le pape et envers le roi. [...]
[...] Leur résistance à la réforme visait donc à protéger leur propre liberté vis-à-vis du pape et de sa volonté de construire un système monarchique. C. La Querelle des Investitures Le concept de Querelle des Investitures désigne précisément les années 1075-1122, et se trouve déjà dans les textes contemporains, mais se justifie surtout par la sortie du conflit, c'est à dire le concordat de Worms qui réglemente l'investiture des charges ecclésiastique, plus que par son origine car il est peu probable que l'investiture en elle même ait été la cause principale du conflit. [...]
[...] Le pape refuse de reconnaître le candidat impérial et donne au contraire son appui à un clerc d'assez modeste extraction, réformateur convaincu qui avait été élu par le clergé et le peuple de la cité. Les débuts du pontificat de Grégoire VII Alexandre II meurt en 1073. Lors de son enterrement, l'archidiacre Hildebrand est acclamé par la foule. Les cardinaux le reconnaissent comme seul candidat possible (au mépris de la constitution de 1059). Cela montre la grande popularité d'Hildebrand à Rome. Hildebrand devient Grégoire VII. [...]
[...] Deux propositions que le pape met en action dans les mois qui suivent. Grégoire VII répond à l'intervention du roi de Germanie en lui adressant en décembre 1075 une lettre lui enjoignant de retirer ses candidats et d'obéir à St Pierre, c'est à dire au pape. Henri IV réunit le 24 janvier 1076, à Worms, un concile où se rendent 2 archevêques et 24 évêques, soit la majorité de l'épiscopat de Germanie. Ensemble, ils déclarèrent retirer leur obédience au pape, élu contre les canons et coupable d'immoralité. [...]
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