La promesse royale trouve son origine dans le serment d'obéissance et de fidélité que les grands, aussi bien laïques qu'ecclésiastiques, doivent au Roi au début de son règne. Cette pratique qui naît sous la dynastie mérovingienne est réhabilitée, après qu'elle est tombée en désuétude, par Charlemagne. En 802, voulant donner une assise plus ferme à cette pratique, il en accentue le caractère religieux et calque son contenu sur le serment de la fidélité vassalique. Mais ces modifications transforment la fidélité promise en une relation contractuelle. La suite des évènements va le prouver, le roi est contraint de s'engager par une promesse une première fois auprès de l'Eglise en 843 et une deuxième fois auprès des grands, en 846. Ainsi par cette pratique qui s'articule autour de trois questions : est il disposé à faire régner la justice et la miséricorde ? Combattra-t-il les ennemis de Dieu ? Assurera t il la paix aux églises et au peuple chrétien ? Le roi s'engage dans un contrat car toute transgression de la promesse par le Roi annule les effets du serment de fidélité. Eudes, premier Roi Robertien élu, est contraint, le 29 février 888, de se plier à ce rituel, condition préalable au sacre. Contraint car l'Eglise représentée ici par les évêques reste la meilleure alliée d'un roi faible face à ses vassaux devenus de plus en plus indépendants avec le renforcement de la société féodale et l'hérédité des fonctions comtales depuis la capitulaire de Quierzy Sur Oise en 877. Comment Eudes va-t-il se servir de ce qui aurait pu être une contrainte et un signe de faiblesse, la promesse, pour la tourner en son avantage ? La promesse préalable au sacre d'Eudes au-delà de son caractère solennel (1) fixe les grands principes de son ministère (2).
[...] La promesse est un préalable indispensable au sacre, elle fixe les limites de son pouvoir. Dès lors, l'autorité royale est subordonnée au respect par le roi de sa promesse. Eudes s'engage et en échange il demande que vous soyez de fidèle soutien Eudes ne fait pas partie de la dynastie carolingienne, il bénéficie de son prestige militaire certes mais souffre quand même d'un manque de légitimité. Le besoin d'asseoir son autorité est une urgence d'autant plus que les Normands mettent en danger la monarchie et pillent les villes, Eudes le sait mieux que quiconque puisque son prédécesseur Charles le Gros a été déposé par les grands après avoir lâchement négocié l'abandon du siège de Paris par les troupes de Siegfried, chef des Normands. [...]
[...] Néanmoins, la promesse est également le moyen pour le roi d'affirmer une foi qui est le ciment de son autorité. Il reconnaît donc tout un pan du droit, le droit ecclésiastique et la loi canonique héritée de la dynastie carolingienne et qui a également survécue à la chute de l'empire romain. Il est un roi protecteur chargé de protéger les fidèles et les églises des oppresseurs au 9ème siècle, on désigne surtout les Normands qui font régner la terreur en pillant des villes allant même jusqu'à menacer Paris, un siège à Paris qui va d'ailleurs précipiter Paris la chute de Charles III le Gros qui se montra incapable de protéger la ville malgré la résistance héroïque d'Eudes et qui propose un arrangement lâche en achetant la retraite des Normands par l'autorisation du pillage de la Bourgogne. [...]
[...] Combattra-t-il les ennemis de Dieu ? Assurera t il la paix aux églises et au peuple chrétien ? Le roi s'engage dans un contrat car toute transgression de la promesse par le Roi annule les effets du serment de fidélité. Eudes, premier Roi Robertien élu, est contraint, le 29 février 888, de se plier à ce rituel, condition préalable au sacre. Contraint car l'Eglise représentée ici par les évêques reste la meilleure alliée d'un roi faible face à ses vassaux devenus de plus en plus indépendants avec le renforcement de la société féodale et l'hérédité des fonctions comtales depuis la capitulaire de Quierzy Sur Oise en 877. [...]
[...] Elle a un enjeu majeur pour Eudes puisqu'il ne fait pas parti de la lignée des carolingiens et doit légitimer son pouvoir. Ainsi si Eudes ne fait pas partie de la dynastie Carolingienne il cherche de manière évidente à ne pas marquer la rupture avec l'utilisation répétée de ses prédécesseurs de façon générale le texte de la promesse ne change pas entre les derniers carolingiens et les premiers capétiens. Il déclare son profond respect pou la tradition, qu' il s'attachera au service de chacun [ ] de la même manière que [ses] prédécesseurs Ainsi Eudes est comme ses prédécesseurs, sacré, il reçoit les mêmes prérogatives de puissance, il est oint pour montrer qu'il a bien été choisit par Dieu. [...]
[...] Il montre aussi qu'il ne prendra ces décisions qu' avec l'aide de la clémence divine mais aussi avec le conseil et l'aide des fidèles. Ces réformes doivent être éclairées par Dieu. [...]
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