877 marque l'introduction de la promesse royale dans le sacre du roi. Eudes, roi Robertien sacré en 888, et remarquable par le peu de souvenirs qu'il laissera à la postérité, est donc l'un des premiers roi à connaître cet acte.
Le texte étudié ci-après, extrait du recueil des actes d'Eudes, relate la promesse de ce dernier, alors tout juste élu roi de France. Cette promesse est un préalable indispensable à l'accession au trône.
La situation précaire du roi à cette époque amène à une instabilité politique forte, notamment visible à travers l'alternance entre les deux familles capétiennes et Robertienne à la tête du royaume de France. Les Seigneurs sont quant à eux les véritables détenteurs du pouvoir effectif, grâce en particulier à leur accession progressive au pouvoir de Ban.
Le roi n'a plus l'autorité nécessaire à la direction du royaume. Le sacre, et en particulier la promesse royale, ont permis au roi d'acquérir le soutien du pouvoir spirituel ecclésiastique, et ainsi renforcer quelque peu son pouvoir temporel, grandement perdu en faveur des Seigneurs.
L'étude de cette promesse permet ainsi de mieux comprendre la portée juridique de cet acte, mais aussi indirectement la portée politique, par l'intermédiaire du rôle pivot joué par l'Eglise.
Grâce à l'analyse du contenu de cette promesse, et en particulier de ses bénéficiaires (I), il est possible de comprendre qu'elle est au service de la continuité de l'Etat, notamment par la révélation du double corps du roi. (II)
[...] Cette promesse est donc un engagement réciproque de la part du roi, des Eglises et des vassaux du roi. Mais le contenu de cette promesse ne lui permet cependant pas d'avoir une portée réellement significative 1 La portée de la promesse La portée de la promesse est relativement limitée. Le roi à cette époque est en effet encore politiquement faible, voire inexistant. Le roi n'a de légitimité que par l'élection faite par les grands seigneurs, seuls titulaires de prérogatives de puissance publique. [...]
[...] Mais l'immixtion de l'Eglise n'a pas que des effets néfastes au pouvoir royal. Elle permet par la même occasion au roi d'affirmer la continuité de son pouvoir, par l'affirmation de l'existence de deux corps royaux le double corps du roi, au service de la continuité de l'Etat La notion du double corps du roi apparaît au moment du sacre. Celle-ci met en œuvre la distinction entre le corps physique mortel du roi, et le corps royal et majestueux, immortel et au service de l'Etat. [...]
[...] On peut là y voir deux conséquences, que l'ont peut opposer. D'un côté, le roi se place sous la protection papale, ce qui lui permet de concurrencer les seigneurs et lui donner une légitimité accrue. Le roi trouve intérêts et des bienfaits qui lui font accepter cette tutelle, qui sera, avec l'affirmation de la royauté, de plus en plus difficile à supporter. Mais d'un autre côté, le roi, se trouve totalement soumis à l'Eglise. En effet, la promesse royale, imposée par l'Eglise et posée en condition absolument nécessaire à l'accession au trône, est assez restreinte. [...]
[...] La mission royale se trouve limitée, ce qui permet à l'Eglise de mieux la contrôler. On peut ainsi voir que l'Eglise, dans cette promesse royale joue un rôle prépondérant. Quelle est effectivement son influence au sein même de la promesse ? I. L'influence de l'Eglise On le voit, l'Eglise et la religion chrétienne sont omniprésentes dans les paroles royales. Cela se ressent à travers l'amalgame fait par Eudes entre le pouvoir temporel et spirituel mais aussi, cette influence ecclésiastique permet de comprendre une particularité propre à la personne royale, qui est le concept de double corps du roi, qui permet de comprendre le principe de la continuité de l'Etat La confusion entre le pouvoir temporel et spirituel Le roi utilise de nombreuses expressions qui dénotent cette confusion. [...]
[...] Commentaire de texte La promesse d'Eudes février marque l'introduction de la promesse royale dans le sacre du roi. Eudes, roi Robertien sacré en 888, et remarquable par le peu de souvenirs qu'il laissera à la postérité, est donc l'un des premiers rois à connaître cet acte. Le texte étudié ci-après, extrait du recueil des actes d'Eudes, relate la promesse de ce dernier, alors tout juste élu roi de France. Cette promesse est un préalable indispensable à l'accession au trône. La situation précaire du roi à cette époque amène à une instabilité politique forte, notamment visible à travers l'alternance entre les deux familles capétiennes et Robertienne à la tête du royaume de France. [...]
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