moyen-âge, ateliers monétaires, monnaies seigneuriales, royaume de France, Bettino Cassinelli
Au moyen-âge, à la suite de concessions et d'usurpations, le morcellement monétaire permit aux seigneurs et à des particuliers de battre monnaie; provoquant ainsi une multiplication des monnaies et l'apparition de problèmes monétaires dans le royaume de France.
Nous sommes justement ici en présence de deux documents écrits qui traitent de ces problèmes monétaires en France au début du XIIIème siècle.
Le premier texte est un extrait d'un mémoire, c'est-à-dire une sorte de rapport, de Betin Cassinel. De son vrai nom Bettino Cassinelli, Betin Cassinel, dont nous savons peu de chose, était un italien originaire de Lucques (Lucca en italien), une ville de la Toscane à l'ouest de l'Italie.
[...] Nous pouvons conclure ce commentaire par une citation de Philippe le Bel tirée du tome 2 de Pouvoirs et institutions de la France médiévale : notre majesté royale appartient le métier, le fait, la provision et toute l'ordonnance de la monnaie et de faire monnayer telles monnaies et donner tel cours et pour tel prix comme il nous plaît et bon nous semble, pour le bien et profit de Nous et de notre royaume et de nos sujets en usant de notre droit». [...]
[...] Cet argent est sans doute drainé vers l'orient. Ce drainage peut s'explique par le fait que l'argent dans le royaume de France est sous évalué tandis qu'en Orient il est surévalué. Ainsi le royaume de France se retrouve en pénurie de métaux nécessaire à la frappe de la monnaie royale. Ensuite la royauté dénonce la concurrence des «monnaies étrangères» ( texte 1 ligne 14 c'est-à-dire des monnaies duc ou de comte» ( texte 1 ligne 13 ) qui empêchent les monnayeurs du roi de travailler et qui lèsent le «peuple» ( texte 2 ligne 4 Effectivement à l'époque médiévale, il n'y a pas une uniformisation de la monnaie. [...]
[...] Ainsi le roi disposait d'ateliers monétaires lui permettant de battre sa propre monnaie. Ces ateliers vont rapporter au roi ce qu'on appelle un droit de seigneuriage; c'est-à-dire une somme d'argent correspondant à la différence entre le prix du métal acheté et le cours de la monnaie à émettre. En plus de ces ateliers monétaires, le roi dispose également d'un personnel administratif aux différents coins du royaume: les «baillis» (texte 1 ligne 11) et les «sénéchaux» (texte 1 ligne 11). Les baillis et sénéchaux représentaient l'autorité du roi dans une juridiction appelée bailliage dans le nord ou sénéchaussées (texte 1 ligne dans le sud. [...]
[...] Ils sont gagés et révocables par le roi à tout moment. Sous Philippe Auguste, l'ancêtre des baillis et sénéchaux étaient des agents temporaires qui n'avaient pas de ressorts stables. Ils présidaient les assises judiciaires et contrôlaient les prévôts afin de prévenir d'éventuels abus. Ainsi on remarque une évolution des rôles des baillis et sénéchaux qui deviennent des agents fixes (ils ont un ressort fixe) et gagés. De ce fait ils coûtent plus cher à l'État royal. Ces officiers royaux vont déléguer leur pouvoir à des subalternes; ce qui est sous entendu dans le texte 2 ligne 11 «que tu fasses». [...]
[...] En effet la fin du XII ème et le début du XIII ème siècle sont marqué par la construction de l'État moderne. Cependant cette construction coûte cher à la royauté et le domaine royal ne rapporte pas assez d'argent pour subvenir aux besoins de ce nouvel État. Dés lors le roi doit chercher de nouvelles sources de revenus pour financer son administration et donc renforcer son autorité. Nous pouvons donc nous interroger sur la façons dont Philippe le Bel et Louis X vont se servir de cette crise pour renforcer l'autorité royale. [...]
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