Prises d'Édesse, Jérusalem, faiblesse des Francs, renouveau du djihâd, poliorcétique arabe, siège d'Édesse, assaut sur Jérusalem, vision musulmane
Les deux textes présentés aujourd'hui sont des récits historiques traitant des prises respectives d'Édesse par Zengî et de Jérusalem par Saladin. Le premier document est rédigé entre 1140 et 1160 à Damas dans le but érudit de composer une histoire globale du Proche-Orient de l'époque. Quant au second document, il est écrit vers la fin du XIIIe siècle et correspond plus à une chronique centrée sur la famille des Ibelin. L'auteur du premier texte se prénomme Ibn al-Qalânisî de son nom Hamza ibn Asas Abu Ya'la ibn Al-Qalânisî.
[...] Il présente Zengî comme l'homme ayant su unifier les musulmans dans le but ultime de lutter contre les Francs. Ce faisant, il légitime la violence dont fait preuve l'émir lors de la prise d'Édesse, la présentant comme une nécessité au retour de l'ordre et à l'expulsion des Latins d'Orient. Comme l'indiquent les lignes 25 et 26 du premier texte « les vainqueurs se mirent à ramener du butin, à tuer, à incarcérer, à enchaîner, à piller », la prise de la cité est en effet le théâtre de grandes violences. [...]
[...] Il rend donc compte des événements dont il fût un témoin direct. Par exemple, il accompagne son seigneur Balian d'Ibelin lors d'une ambassade de Guy de Lusignan à la cour de Raymond III de Poitiers en 1187 et, la même année, il suit son maître à l'arrière-garde de l'armée lors de la Bataille d'Hattîn. La base de la chronique d'Ernoul est une traduction du XIIIe siècle de l'œuvre de Guillaume de Tyr rédigée dans le royaume de Jérusalem de la moitié à la fin du XIIe siècle. [...]
[...] L'État franc d'Édesse était donc isolé et affaibli face aux armées musulmanes, nombreuses et motivées par le djihâd. Pour ce qui est du royaume de Jérusalem en 1187, ce dernier avait vu ses possessions se restreindre au cours des décennies précédentes. En effet, les reconquêtes de Zengî puis de son fils Noûr al-Dîn avaient réduit les fiefs des Francs et donc les ressources militaires du royaume. Les effectifs des États Latins sont à ce moment-là très réduits et handicapés par la perte du comté d'Édesse 3 décennies plus tôt et par le désastre d'Hattîn le 4 juillet 1187. [...]
[...] Il aurait alors fallu dix besants pour les hommes, cinq pour les femmes et deux pour les enfants. Certains habitants choisirent la mort afin que leur corps soit enterré à Jérusalem et les chefs de la ville durent réunir les sommes nécessaires pour les pauvres. Il y eut en cela très peu de solidarité et malgré les efforts il fût impossible de réunir les sommes, des hommes captant les richesses pour fuir avec, à l'instar du patriarche Héraclius qui fit transférer les trésors du Saint-Sépulcre et d'autres églises de Jérusalem vers Tyr plutôt que de payer pour les pauvres. [...]
[...] Depuis le Mont Sion, des observateurs lui rapportent alors les mouvements dans la ville. Même si l'auteur omet cet aspect, Saladin mit lui aussi en branle des groupes de sapeurs contre les fortifications. En parallèle de cette stratégie, c'est plus de quarante machines de siège que Saladin déploie face aux remparts, chiffre très sous-évalué par Ernoul qui ne parle que d'une douzaine de pierrières et de mangonneaux à la ligne 21. Nous avons déjà évoqué les mangonneaux précédemment, mais en ce qui concerne les pierrières, ces dernières sont des pièces d'artillerie typiquement médiévales actionnées via un balancier. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture