Prince, palais, palais royaux, résidences princières, architecture défensive, ensemble palatiaux
Pour Machiavel, la résidence princière est le reflet le plus strict du degré de légitimité ou d'illégitimité du prince. La meilleure des forteresses c'est le respect envers le prince. Le roi peut construire son palais au milieu de la ville, alors que le tyran se fera construire une forteresse à l'écart de la ville.
Pour Alberti, l'architecture est l'art le plus visible et le plus lisible. Il faut donc faire attention aux fonctions du palais ainsi qu'à l'aspect extérieur et à l'image que ça renvoie à la population. Il faut se protéger de l'ennemi intérieur et extérieur, être autonome et être l'équivalent s'une petite cité.
[...] La tendance est de dissocier les fonctions entre un palais de gouvernement et un palais de résidence privée. Ex : le Palais de la cité. Vers 1360, c'est le siège du parlement de Paris, de la Chambre des comptes en même temps que la résidence royale. Quasiment tout le monde entre dans ce palais. Les appartements privés sont continuellement envahis. Le roi de France transforme l'ancienne forteresse du Louvre en espace résidentiel. Il le fait aussi pour des raisons de sécurité : le palais de la Cité est en plein milieu de la ville, il est donc impossible de s'enfuir en cas de révolte. [...]
[...] Le roi ou le prince est le plus souvent en position de verticalité vis-à- vis de ses sujets. Invention de Raymond du Temple (architecte de Charles au Louvre: l'escalier à vis pour avoir un accès commode aux logis de la reine et du roi. On ne peut pas y mettre des degrés car il y a la tour de Philippe Auguste. Cet escalier permet de théâtraliser les mouvements du roi. Il peut monter dans un processus dans lequel on voit le roi monter mais pas entièrement : cela joue sur le dévoilement du roi. [...]
[...] René en fait sa résidence princière privilégiée 70 ans plus tard. De l'extérieur, rien ne signale que c'est une résidence princière. Ex : le château du Louvre demeure jusqu'à Charles V une forteresse (construite par Philippe Auguste). Ex : le palais des papes. Les façades extérieures ne signalent qu'en partie la résidence princière : la tour de la Campane est la plus haute tour, tour avec des mâchicoulis. En 1412-1413 : siège du palais sous Benoît XIII, dernier pape d'Avignon. [...]
[...] Au roi mystique, le palais de gouvernement ; au roi physique, une résidence princière. Cette dernière n'est jamais totalement privée. Le palais est le lieu où le prince s'incarne dans toute sa majesté, le lieu où il vit et le lieu où il gouverne. On voit d'abord l'articulation de ces trois fonctions, puis une dissociation dans des résidences différentes. On doit tenir compte de l'évolution chronologique et des différences spatiales. En France, le pouvoir royal ou princier n'est pas vraiment contesté, donc les palais, à partir de Charles peuvent s'ouvrir et perdent leur vocation défensive. [...]
[...] En Italie, le danger est surtout vu comme étant intérieur. L'essentiel est de prévenir une révolte urbaine plutôt que d'assurer la défense de la ville contre une agression extérieure. Ex (le plus précoce) : Castel Nuovo de Naples (vers 1280) édifié en position haute par rapport au port de Naples par Pierre d'Angicourt. Il ressemble à un quadrilatère en pierres noires qui écrase de toute sa masse la ville de Naples. Il a été construit pour impressionner la ville, il met en garde le peuple contre toute tentative de révolte. [...]
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