Dès le premier siècle, on constate que certains chrétiens vivent dans un état religieux différent de celui des autres et qu'ils pratiquent une ascèse fondée sur la charité, l'humilité et la mortification. Les premières expériences monastiques vont naître en Orient. Elles sont tirées d'un message singulier et animée d'une foi bien spécifique : celle d'imiter le Christ et de renoncer totalement au monde pour pratiquer les vertus humaines.
Le monachisme acquiert des structures plus solides à partir du troisième siècle. Les moines (mono, seul) ont pour vocation la recherche de la solitude, la rupture des liens et des contacts avec le monde. Ils vivent de deux façons : soit totalement isolés en ermites, soit en commun avec d'autres moines dans un monastère en cénobites (cénobitisme : vie commune).
Les premières expériences monastiques s'achèvent lorsque les souverains, tels Charlemagne et Louis le pieux, entourés d'abbés consacrent la prédominance dans l'empire Carolingien de l'ordre bénédictin. C'est en 817 que Louis le Pieu proclame que tous les établissements monastiques doivent suivre la règle bénédictine.
En outre, les premières expériences monastiques sont le succès du monachisme cénobitique.
[...] Cette dernière imposait le rude travail manuel, les études, le silence, des flagellations et des jeûnes ainsi que des sanctions corporelles pour punir les manquements. Cette règle s'inspire davantage de maitre non celte comme (Pacôme, Basil, Cassien.) et même de prescriptions rédigées par des abbés d'occident moins connus. De plus, l'utilisation de ces sources permet de constater que ce monachisme qui en insistant moins sur l'érémitisme abandonne en fait l'idéal d'errance conduit à cheminer pour créer des communautés est plus fortement attaché au cénobitisme. Saint Colomban fonda alors le très célèbre et prestigieux monastère de Luxeuil en 594. [...]
[...] Les moines sont unis les uns aux autres par l'amour de Dieu et la charité réciproque. En effet, le monachisme cénobitique a été privilégié à l'érémitique considéré comme dangereux à cause des trop fortes tentations qu'il engendrait. Cependant, l'érémitisme reste tenu pour le modèle idéal de l'ascèse, mais pour une réalisation que la plupart des hommes ne peuvent accomplir. [...]
[...] Cette institution attira de nombreux moines au point que Pacôme a dû créer d'autres monastères d'hommes et de femmes. II La montée du cénobitisme Le monachisme proprement dit fut révélé à l'occident par saint Anasthase d'Alexandrie qui vécut en exil à Trèves dans les années 335-338 et dont la vie de Saint Antoine, rédigée en grec, fut transposée en latin vers 370 et exerça une profonde attraction. Toutes ces expériences et ces multiples fondations on mit en évidence un certain nombre de principes communs qui s'alimente tous plus ou moins aux sources du monachisme primitif d'orient, et qui sont contenu dans de nombreuses règles, chaque monastère ayant son règlement propre avec son propre abbé qui donne sa propre constitution. [...]
[...] À la même date, Amoun et d'autres Saints formés par Antoine donnent à ceux qui veulent bien les écouter des principes pour une organisation plus ferme. Ils leur ordonnent de travailler (ex. fabrication de nattes et de corbeilles) et de ne pas trop disperser leurs cabanes comme l'avait conseillé Antoine. Ils les réunissent chaque samedi et chaque dimanche dans une église ou ils assistent au culte, écoutent la parole des anciens, échangent leur produit de travail contre quelques aliments et confessent leur faute. C'est une nouvelle expérience à côté de celle de l'union dans la liberté autour d'un maître. [...]
[...] Deuxièmement, elle repose sur l'idée de groupe constitué d'abord par une union spirituelle fondée sur la charité du moine à l'égard de ses frères et sur la volonté de gravir ensemble les étapes qui conduisent à une vie religieuse toujours meilleure sous la direction de l'abbé qui est en quelque sorte le maître d'une école de spiritualité. De là découle une organisation cénobitique réelle, la vie monastique se définissait par les engagements fermes et solennels d'obéissance et de stabilité. Les moines vivent ensemble participent ensemble à l'office, prient ensemble, travail en groupe et aux mêmes heures s'adonnant surtout à des tâches intellectuelles. Ce système présentait l'avantage d'un équilibre solide et d'une belle harmonie, il excluait tout idéal anachorétique. [...]
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