Pouvoir carolingien, évolution, renovatio imperii, 800 à 850, Empire franc, Pépin l Bref, Charles le Chauve, Louis le Pieux, Charlemagne, Alcuin, bataille de Poitiers, divisio imperii, ordinatio imperii
La fin de la dynastie mérovingienne a été caractérisée par ce que l'historien Eginhard (770-840), biographe de Charlemagne, a appelé les rois fainéants qui n'avaient que très peu de pouvoir sur leur royaume. En effet, après le règne de Dagobert Ier (602-639), les querelles familiales et la jeunesse des rois ont permis à l'aristocratie franque de prendre le pouvoir. Ce sont les maires du palais et notamment la famille des Pipinides qui ont récupéré les prérogatives de pouvoir du royaume. En 732, Charles Martel (686-741) repousse les Arabes à Poitiers, cette victoire lui donna pleinement le pouvoir.
[...] Cependant, ce royaume, bien que très influencé par l'Empire romain et par l'Église, garde des aspects francs. En effet, Charlemagne a utilisé le principe de patrimonialité et a donc prévu la division de l'empire entre ses trois fils. Dans la divisio imperii de 806, Charlemagne avait prévu sa succession selon une division équitable de son Empire et donc la fin du titre d'empereur. Cependant, deux des fils de Charlemagne moururent avant lui et sa succession se fît donc à son seul fils restant : Louis le Pieux. [...]
[...] La contractualisation du pouvoir royal L'exercice du pouvoir royal dans le royaume de Louis le Chauve, qui est devenu le futur territoire de France, a été extrêmement limité. En effet, en 843, à Coulaines s'est tenue une assemblée des grands du royaume. Ils ont décidé des conditions pour que Charles le Chauve soit reconnu comme roi légitime de son territoire de Francie occidentale. Pour que Charles soit reconnu et respecté comme roi, il a dû accepter de perdre son pouvoir de révocation des grands du royaume sauf hormis des cas très rares et très spéciaux prévus par les grands eux-mêmes. [...]
[...] Cette mission a d'ailleurs été désignée sous le nom de ministère, terme utilisé à l'origine pour la tâche ecclésiastique. Par cela, l'empereur prend une dimension universelle au même titre que l'Église. C'est dans cette optique d'institutionnalisation du pouvoir impérial, c'est-à-dire que ce dernier doit survivre à ses titulaires, que Louis le Pieux a renoncé à la coutume franque de succession. Ainsi en 817, il a mis en place l'ordinatio imperii. Il a instauré une succession du titre d'empereur au profit de son fils aîné. Il ne voulait pas diviser le pouvoir impérial et ainsi détruire l'Empire. [...]
[...] Louis le Pieux a donc décide de l'intégrer au partage du royaume prévu dans l'ordinatio imperii. Cet ajout de Charles le Chauve a été très mal vécu par le clergé de l'Empire franc, car il remet en cause l'ordinatio imperii. Les évêques ont vu là une désobéissance à dieu, à la loi divine dictée par eux-mêmes. Louis le Pieux a d'ailleurs reconnu que la puissance des évêques était au- dessus de la sienne. Louis le Pieux a même été dépossédé de son pouvoir par les évêques. [...]
[...] Le pouvoir carolingien a été très puissant sous Charlemagne avec l'Empire puis sous Louis le Pieux qui a maintenu tant bien que mal un certain pouvoir malgré la montée en puissance du clergé. C'est finalement lors de sa succession, qui semblait bien organisée, que l'Empire et avec lui le pouvoir carolingien ont éclaté, ce qui a amené à la contractualisation du pouvoir carolingien où le roi n'était qu'un seigneur parmi les seigneurs. Cette faiblesse du roi carolingien a amené à un changement dynastique en 888 avec l'élection de Eudes. Il a fallu attendre l'élection de Hugues Capet en 987 pour revoir un réel pouvoir royal. [...]
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